1*04,. figures combattant contre des lions.’
ÿ. Nov. On trouve auffi dans les deux portiques
du nord, qui n’èn font pas
éloignez, des figures armées de lances,
dont la tête a 2. pieds & -7V
pouces de haut, 8c la main qui tient
la lance ro. pouces de large; Ce
morceau étoit encore entier, parce
qu’on n’en avoit pu approeherpour
le rompre", l’entrée en étant bouchée
par une groife pierre, de forte qu’on
ne voit ces figures que de côté: fans
cela j ’aurois tâché d'en couper une
main, le rëfte du corps, jufques à
l ’eftomach eft fous terre. Je trouvai
de cette manière '300. figures-
connoiflables à l’édifice qui eft à
l’eft, 8c le plus proche de la montagne
: Aux ruines qui font au fud,
26. grandes figures,tant d’hommes
que de bêtes, für les pilaftres dès
portiques;- Dans chacun des tombeaux
de la montagne 50. figures
- humaines, fans compter celles des
bêtes, en tout 100. De forte qu’en
les joignant toutes, 8c y comprenant
celles qui fe trouvent encore
aux efcâliers ruinés, Sc en d’autres
endroits, je crôi qu’elles fe montent
environ au nombre de 1300. homme
sL
e sFer fis nomment lé relie de
ces anciennes ruines GhH-minaer ou
Chekmenaer, c’eft- à-dire les 40. Colomnes,
comme on l’a déjà remarqué,
& ce dom-là lui aura apparemment
été donné dans un tems ou il
n’y en reftoit pas davantage , lé
mot de Chil i fignifiant quarante, Sc
menaer une tour. C ’eft même une
chôfe affez ordinaire ert Perfe, que
de donner ce nom-là à un bâtiment
qui-a environ un pareil nombre-de
colomnes , - chofe qu’on a obfervée
en parlant du Palais à’ifpdhan, au-
quëiî on donne le même nom, quoi
que le nombre des eolomries ,- qui
s’y trouvent n’y réponde pas exactement.
ktgligoe- D’autres voyageurs, qui ont écrit
« des avant moi, ont confirmé cette veri-
gevïrî té, en ajoutant que les colomnes,
qüi y reftoient au "nombre de 40 ,
étoient’toutes en ruines. Il faut af-
furément que ces Meflieurs-là aient
examiné 8c parcouru ces fuperbes
ruines avec une négligence inexcu- j ,
fable, puis que j ’ai trouvé tant par /.îtet;
les baies, qui font encore vilibles,
que par les-trous où ces colomnes
ont été pôfées qu’il yen ,a, eu 205.
11 refte à parler de l ’habillement Habillée
des figures ; qui différé abfolument !P“ t deê
de tous ceux-, -que j’ai vû ailleurs, fi®ur?s*
8c n’a aucun rapport à ceux des.
Grecs ou des Romains , ni même à
ceux des anciens PerfeSJ Lest réglés ùregaii;
de l ’art n’v font pas même obfer-ï'^ ?e,
H . ? x % - . . Iancien* . vecs, puis qu il ne paroit point de ne archimufcles
dans les nuditez,'8cqueles teâurë; ; ,
figures en général ne marquent aucun
mouvement : ori n’y âobfervé
que les contours, ce qui fait qu’elles
font roides, guindées & fans âj
grément. L’habillement 8c iesdrap-
peries’ont le même défaut, tout y
eft femblable 8c fans .goût, comme
il paroit par les planches que j ’en
ai faites,* fans y rien ajouter, ou y
rien diminuer.-
Les proportions rie lailTeüt pas propojj
d’y être allez bien obférvées , tant tions bicû
à l’égard des grandes que dés peti- “¿j“ "
tes figures.- Gela marque que ceux ’
qui les ont faites n’ont pas manqué
de capacité, 8c qu’ils ont peut-être
été obligés de fe dépêcher trop,
pogr y pouvoir apporter tous les
foins, requis, pour les finir 8c y donner
la derniere perfeêtion; Cependant
, la plûpart des ornemens en
font d’une grande beauté, auflî-bien
que les chaifes fur lèfquellés, ori
voit des figures aflifes, ce qui eft vi-
fible nonobftant que ces chaifes-là
foient fort endommagées.- Auffi y
à-t-il lieu de croire qu’il y avoit
autrefois d’autres beaux morceaux,1
que le tems a détruits 8c je né
doute même pas qu’il ne S’y foit
trouvé des figures rondes entières,
8c qu’il n’y ait eu des chofes encore
plus remarquables ,- 8c d’une
plus grande perfefltion, dans un lieu
où l’on voit de fi fuperbes relies. On
les prend aujourd’hui pour celles
d’un feul édifice , parce qu’on n’y
fauroit rien diftinguer : bien des gens
même prennent les pierres de rocher
dont il étoit compofé pour un marbre
blanc, 8c celles des efcâliers pouf
un marbre noir. Quant à moi je
fuis