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i3ï. 7o°a3.-
1703. iS' o'a.
C h a p i t r e XXXVI.
Defcription de Samgael, lieux ou l'on pajfe en y allant.
Arrivée 'a Com.
N ‘
de Sam-
gael.
Ous fumes obligez d’y relier
le lendemain,pour attendre
la venue des officiers de la Douane,
qui demeurent hors de la ville.
Situation Samgael reffemble à un village,
quoi qu’il s’y trouve quelques mai-
fons allez élevées, 8c allez bien bâties,
les unes de terre & les autres
de pierre 8c de terre. Ilyaunbeau
Bazar couvert 8c voûté, où font
les principales boutiques, & particulièrement
celles des drapiers, où
l’on vend toutes fortes d’étofes &
• de toiles de cotton, On trouve cependant
d’autres boutiques couvertes
en d’autres endroit« } 8c plu-
fieurs mofquées ornées de dômes,
dont le principal eft peint d’un beau
vert, 8c glacé de bleu par dehors.
I l y en a une qui tombe en ruines,
qui étoit allez élevée avec .un dôme,
& dont les ï am s ’étoient fervis,
_lors qu’ils fe rendirent maîtres de
cette place -, laquelle n’eft pas grande,
mais agréablement lituée,dans
une plaine , avec de hautes montagnes
à l’oueft. . Il palfe un beau
ruiiTeau d’eau claire à une demi
lieuëde là, où notre caravane s’arrêta,
dans un endroit rempli d’ar-
Lcs envi- bres 8c de jardins murez. J’y défti
oynilslU dree mla- fi-n ai jWeÊ ÊpSÊrÊoÊMfi l de ,la ville, au nord-
plisd’at- eu , comme on le trouve au num.
brcs- .54. La lettre A. y reprefente la
iReenptareti-o n ^m ofq%u ée: ru. inée dp es ,Turcs. Le B.
de la ville, la principale moiquee, & le C. un
grand bâtiment démoli. Voila tout
■„ ce qu’il y a de remarquable, fans
qu’ü s’y trouve le moindre,vellige,
qui puilfe faire juger dé fon antiquité,
bien qu’elle foit fort ancienne
, 8c qu’elle fût très-florilfante
avant que Tamerlan, 8c enfuite les
Turcs la défolérent. Il n’y a qu’un
feul Caravanferai, lequel eft allez
grand, bâti de terre 8c d’argile, 8c
la petite riviere de Sangansjaey, y
palfe à l’eft , & va fe jetter de là
dans les montagnes} où je delïïnai
la vue qu’on trouve au num. 55.
Cette ville eft gouvernée par un
Daroega , c’eft-à-dire , un baillif,
8c on y paye, de la charge d’un cheval,
pour les foyes 8c les draps , la
fomme de 30. fols-, 8c 15. pour les
marchandifes moins confiderables.
Il tomba de la pluie furlefoir,qui
continua jufques à deux heures a-V
vant-le lever du foleil. Le vingt-
cinquùme nous pourfuivîmès notre
voyage, par un beau chemin, les
douaniers aiant bien voulu fe rendre
au lieu, où nous devions nous
arrêter cejour-là, pour y recevoir
leurs droits. Après avoir palfé à la
vue de plufieurs villages, nous nous
arrêtâmes à Kurkjandy, à 3. lieues
de la ville au fud-eft. Il palfe en
cet endroit, une branche du Taurus,
qui s’étend du nord au fud Vers le
Ctirdiftan, habité par les Curdes,
qui demeurent dans des villages.
Oindit qu’ife ontîç’ependant, une
petite forterelfe dans les montagnes,
nommée Keyder Peyamber. Le vingt-
fixîème nous traverfâmes la plaine,
par un tems pluvieux , avançant
vers les montagnes , 8c à la pointe
du jour nous apperçumes Suit unie à La vj]]e
notre droite, à deux lieues de l’en- deSufa-
droit,où nous avions palfé une par- nie*
tie de la nuit. Cette vitlb-cft dans
la plaine, proche des montagnes,
dont elle eft prefque environnée,
aiant celle de Aeydcr à droite.- Comme.
les condufteurs de la Caravane
n’y avoient rien à faire, 8c qu’on ne
peut y entrer fans payer de Certains
droits, ifs palférent à côté à mon
grand regret. Ils m’avoient cependant
flatté, qu’ils s'arrêteraient dans
un lieu,'qui n’en eft pas éloigné,
mais ils ne le firent pas, fur quoi'
je lailfai aller la caravane 8c rebrouffai