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te d’appuier fon fentiment fur l’or-1 la page 77. que l’endroit où l’on voit T om .t t l.
d r e d è s"figures qui fo n t fu r l’efcalier, | le plus de colomnes eft le choeur de
-rô.xt- r W S à qu’il veut faire ~paffer pour 1la* pro-lTemple iimnïaacgninnaaiirree ., && llee lliieeuuoouùll’’oonn
ceflïon d’uii facrifice, parce que immoloit les viftimes: &ilajoûte
châquej%we y porte q u e l q u e cho- U la page 93. & fuivantes, qu’il eft T om .I I I .
fe, qlii étoit en ufage dans les fa- perfuadé que le grand nombre d e s^ J^ f
crifices parmi les Payens,i ce qu’il \ édifices & des appartemens, qu’on
prétend; Il reprend même D. Car- j trouve vers l’Orient & au Septentrion,
ci;e de Silva de Figuier oa , d’avoir & en moindre quantitévers le Nord
nommé cette proceffion un Triom- & vers le Midi, étoient les divers
phe , à la 150. pag. de fon Ambaf-1 quartiers des facrificateurs'& des
T om .I I I . fade. 11 ajoute à la page 6 3 . que
P - 4- de cette proceffion étoit divifée en plu-
' lieurs bandes de 6. jufques à.y.figures,
feparées par un arbre qui ref-
femble à un cyprès: que la bande
eft: menée par un homme, qui en
tient un autre par la main, comme
s’il le menoit pour fervir de vifti-
me, & que cela eft: par tout ainfi à
un feul endroit près: qu’il parait
de cinq fortes de viftimes dans cette
proceffion,le dromadaire,le tau-1
autres prêtres du Temple , comme
cela étoit en ufage parmi les Gentils
& même au Temple de Salomon.
Pour répondre en peu de mots à
ces raifonnemens , je vous dirai, '
Monfieur, qu’à la vérité, il fe trouve
aujourd’hui plufîeurs Palais dans
des plaines , par tout l'Orient ;
mais qu’il ne s’enfuit pas de là,
que cela ait été dans tous lestems,
& en tous lieux. Pour preuve de
reau, le bouc par c o u p l e s , -le oêe-j cela, l’andenne ville de Jerufalem
val 8r le mulet,& ilobfervë, qu’au n’étoit pas fituée fur les agréables
li ive u q uy’o n n ’y v__o__i_t_ __q__u__’_u__n__ _à__ï_o__m__a„ -1! rr iivvr /easc Hdun JoMuiïfâ Aa/liivHt. , mmnaiicsi fnurr. i lpees mmnonnltes
daire, qu’un 'taureau j q u ’ u n c o u - l de Moria & de £m , comme lemarple
de boucs, & qu’un mulet, on y quent les livres facrés. Le Tèmpli
voi•e ^ plufîeurs ct_h e. _v a1 ux, __ - 1 - - I ' . r . i .. i . c e q u i l u i J de Salomon fut bati fur le^niont
fait croire que c’eft un facrifice au | Moria , par ordre du R.oi David
foleil. Il cite Hérodote & Strabon fon pere (V). Le Palais de David
________________ 1 ¿t-nir onefî fur 1p mnnr He. S i n n . He. pour prouver que les anciens Ver- étoit ausfi fur le mont de Sion^ de
fies offraient des chevaux au foleil, même que la Fortereffe de ce nom,
auffi bien, que d’autres animaux,
mais fans marquer l’endroit,où cela
fe trouve dans ces fameux hifto-
riens:-Et quoi qu’il avoue qu’il ne
trouve aucun texte exprès dans '
l ’hiftoire profane ni dans la facrée,
qui dife que les Perfes immoloient
de,s créatures humaines , comme
quelques-uns de leurs voifins , &
que les Guebres nient abfolument
que leurs ancêtres aient fait de fem-
blables offrandes, il ne laiffe pas
de foutenir, que l’homme qui eft
mené par la main en eft une, comme
le cheval & le dromadaire, ne fa-
chant à quoi il pourroit être deftiné
fans cela dans cette proceffion, où il
ne fe trouve pas un homme, qui ne
foit chargé de quelque chofe propre
à un facrifice. Il tient auffi, à
laquelle étoit fi confiderablequeles
Jebufiens ne croioient pas que ce
Prince s’en pût rendre maître, même
après la prife.de Jerufalem, comme
on le voit au II. Livre de Samuel,
Chap. V . vf. 6.&fuivans. (b}
Les Palais ou les Fortereffes des anciens
Rois à ’Egypte à Memphis, anciennement
la capitale de ce Royaume,
étoient auffi fitués fur une hauteur,
ou fur le penchant d’une montagne
, en defeendant vers la ville,
qui étoit dans le fonds, comme dit
StrabonÇc.) en parlant des antiquitez
de cette ville, léfquelles fubfiftoient
encore de fon tems. Et pour abréger,
le Palais des Cahphes & des
Sultans à ’Egypte au Caire, eft auffi
fitué fur une montagne ou rocher,
comme vous le marquez dans votre
pre-
(a) V o y e z WSÊ rtr. Judaic. 1. 1. ç. 14. (b) V o y e z auffi Jofeph. nr. Judaic. l.V I I . c .* ; ¡ g l i
no m not. ad Ciuvcr. introduit. Gioir. 1. V . c. zo. & pareillement Chriftoph. Heideman 1» PaUJlm,
c. II. n. 10. ( c i L . X V I I . rtr. Geogr. in fin. & fcq. pr»
premier Voyage, chap.39. Déplus,
comme on ne fauroit1 nier que le
climat de la Judée & del’isg7/>iene
foit plus, ou du moins ausfi chaud
que celui d’aucune partie delà Perf
e , A me femble que le raifonne-
ment de Monfieur Chardin ne fe
foutient pas ; outre que la belle plaine
auprès de laquelle fe trouvent
ces fameux reftes de la grandeur de
l’ancienne Monarchie de Perfe, eft
arrofée de divers rtiiffeaux & de plu-
fieurs petites rivieres , qui fe débordent
affez fouvent, & modèrent
l ’ardeur des raions du foleil en été :
on ne doit pas douter non plus qu’il
n’y ait eu plufîeurs fources, divers
fouterrains & un grand nombre de
puits dans le Palais même, qui ont
été comblez par les décombres de
ces fuperbes ruines, & détruits par
les barbares qui ont inondé ce beau
pais ; comme cela eft arrivé à Memphis
& à Jerufalem. Qui plus eft,
Monfieur Chardin avoue de bonne
T o m . I I I .foi, à la page 173. du même T o
RmI me ’ .ft-ue habitans appellent
’m 4" Çhelminar le Temple des Vents, parce
qu’il y vente perpétuellement
Cela étant , pourquoi n’auroit-on
pas pu y bâtir un Palais ausfi bien
qu’un Temple ? Ajoutons à cela le
témoignage d'Athenée (V), qui dit
que Cyrus & les Rois de Perfe,qui
lui ont fuccedé, paffoient les grandes
chaleurs de l’été à Ecbatane,
capitale de la Medie; l’autonne à
Perfepolis ; Thyver à Sufe , & le
printems à Babylone. De plus, de
la maniéré que Diodore de Sicile décrit
le Palais de Perfepolis, on ne
fauroit douter que ce ne foit Chel-
minar-, car nonobftant que cet Auteur
faffe mention d’un triple mur,
dont ce Palais étoit environné, &
que ces trois enceintes ne s’y trouvent
plus , cela ne conclud rien,
puis qu’il pourroit bien être, que
les Auteurs Grecs, dont il a tiré
cette defcription, quelques fiècles
après la deftruftion de ce Palais,
ont pris quelques angles ou coupures
de cet édifice , ou quelques
coins ou cotez du rocher fur lequel
il étoit fitué, pour des murailles 4
outre qu’elles pourraient bien avoir
été abfolument rafées depuis tant
de fiecles. Mais ce que je trouve de
plus fort, eft que le même Diodore
de Sicile ajoûte au même endroit,
qu’il y avoit d l’orient, derrière ce
Palais une montagne appelles le mont
Royal, oit étoient les Tombeaux des
Rois de Perfe. Or comme ces chofes-
lâ ,& plufîeurs autres, dont on aura
lieu de parler dans lafuite,fe trouvent
encore aujourd’hui à Chel-
minar, le. favant Don Figueroa
qui connoit parfaitement l’antiquit
é , conclud avec raifon , à mon
fens, qu’on ne fauroit envifager ce
lieu-là que comme celui des indubitables
ruines de l’ancien Palais de
Perfepolis, détruit .par Alexandre le
Grand. Voyez fon Ambaffade pag.
.160,161,162, &c. & votre propre
Voyage de Perfe à la page 291. Paf-
fons prefentement au fécond argument
de Monfieur Chardin-
Il dit que- les ornemens de l’efea-
lier de ces fuperbes ruines , repré-
fentent une proceffion , & vrai-
femblablement, une de celles qui fe
faifoient aux Sacrifices folemnels,
& particulièrement au Soleil; chofe
bien plus facile à dire qu’à prouver.
Le témoignage d'Herodote &
dé Strabon, dont il autorife fa con-
jefture, ne conclud rien : Herodote
d i t , à la vérité, (jb) que les
anciens Perfes faifoient des offrandes
au Soleil ; mais il me femble,
qu’il ne dit pas qu’elles fe faifoient
de chevaux & d’autres bêtes
: il dit feulement que les Majfa-
getes lui offraient, comme au plûs
agile de tous les Dieux, les plus vîtes
de leurs quadrupèdes , favoir
des chevaux. Strabon dit la même
chofe (c), parlant auffi des Maffa-
getes ; mais il dit Amplement des
Perfes Qdj), qu’ils honoraient le Soleil,
fans parler des offrandes qu’ils
lui faifoient. On ferait mieux fon-
Idé, ce me femble, de foutenir que
Iles Perfes offraient des chevaux au
Dieu
(a) L . XII. p. m. 513.
m. 731. c.
(b) L , I. c. 131. ’ (c) L . XII-' p. m. 513. a. (d) L . X V . p.