i6‘9$. °nt cependant des chefs par-
i. j'ativ. mieux, auxquels ils payent de certains
droits 3 que ceux-ci envoyent
enfuite aux Gouverneurs des places,
qui font fous la domination de fa
Majefté Czarienne. Une perfon-
ne qui avoit fait quelque fejour à
Pofioi-Ofer apprit à ce Miniftre la
• maniéré dont ils fe fervent de leurs
Leurs traîneaux tirez par des rennes, qui
traverfent avec une rapidité furpre-
nante les montagnes couvertes de
traîneaux.
neige. En voici la 'reprefentation 1695.
& celle des Samoiedes, qui les con-i. J»nr.
duifent -, couverts de peaux de rennes,
le poil en dehors , l’arc & le
carquois fur l’épaule. Leurs chefs
en ont de fèmblableS tirez les uns
par lïx , & les autres par huit ren*
nesi 8c ont des robes d’écarlate. La
pointe de leurs fléchés eft faite de
dent ou de corne de Narwal, ati
lieu de fer ou d’acier.
A l’égard de leurs perfonnes, on
LeûS peut dire qu'ils font hidéitk , &
qu’il h’y a rien de plus dégoûtant
fur la terre: Leur taille eft petite &
groiliere} ils ont les épaules 8c le
vifage large, le nez plat j les levres
pendantes & la bouche large j avec
des yeux de Luxes-, Ils font fort
bafanez & ont beàdfcoup dé cheveux,
qui leur pendent fur les épaules,
les uns roux,les autres blonds,
& la plupart rtoirs 5 mais ils ont peu
•de .barbe, & la peau fort épaiffe:
Au refte ils font très-agiles à la eourfe.
Les rennes dont ils fe fervent devant
leurs traîneaux, reffemblent af-
fez à des cerfs 5 8c ont le bois fembla*
ble au leur, &: le col comme les dromadaires
; mais ce qu’ils ont de plus
iîngulier eft j qu’ils font blancs eh
hyver, 8c gris en été. Leur nourriture
la plus ordinaire eft Une moufle
, qui croît fur la terre dans les
bois.
Au refte ces Samoiedes. font veri- Js font
tablement Payens, 8c adorent,foir ïyens'
& matin, le foleil 8c la lune, par
une
1,695. une-petite-inclination du corps., à
?• Jw- k-maniereàes-.Perfes. ljs.ont:aufii
dès Idoles,- pendues à des - arbres ,
auprès de- leurs .cabanes ; les- unesdè
bois, &-de figure humaine 5les-.au-
tres.revêtues de fer,, auxquelles ils
rendentde certains honneurs. Leurs
cabanes font couvertes d’écorces de
bouleau., ieaufuësi enfemble. Lors
qu’ils, les tranfportent d’un lieu à
l'autre, comme ilsfontfouvent,en
hy ver ■& en.été, ils en fixent premièrement
Leurs
mariages.
les pieux, les: ¡uns contre les
autres:, & guis les, couvrent d’écor-
<?e ■ d’arbre-, .-laiffant uner-Sverturé
pan en haut, pour en faire* forti-r là
fumée:, Ils: ont leur foyer au milieu
tic cette ¡cabane , & fe couchent
nud's.autour. du feu pendant la nuit,
hommes.& femmes., Se mettent leurs
enfans: dans, des. coffres, ou des berceaux,
I faits. pareillement, d’écorce
. Quant au détroit: ■ dé WeygàtsL -,jd ày .
dont les ¿tnglois ,. -les-Danois8c les T. janv.
Hollnndois nous ont donné plufieurs _
relations^ après: avoir'tâché".plu-gats.
d?arbres , Sc'rcmplis de raclures de
boisjlaufi* moles que du duvet, &
l.és-eouvreht dé peaux de rennes.
Ilsrfe! marient fans. :avoir:aucun
gard a la proximité',d!Ù fang-,;&
. achettent leurs femmes pour ■ des
rennes ou des peletterics. 11 leur eft
mêm-e ,permis d’en avioir autant qu’ils
: en ¡peuv.entjehtretenir: Lors qu’ils
fei divettifiènt en compagnie, ils fe
placent deux à deux les uns devant
les - autresrp 8r eu faifant de 'certains
mouveimens des-jambesy ils fe donnent
de- grands 'doups-de ■ main contre
daplantevdes'pied's: Ils hurlent
-. comme des ours-, & hanniffent com-
mé.-.des: chévaux. au lieu déchanter.-'
Us-ont auili- des -magiciens , qui
font, toutes, fortes, de diableries:-, ou
plutôt de fourberies : mais c’eft af-
fez parler des Samoiedes.
Tous les quadrupèdesqu’on trouve
fur cette côte, jufqu’au détroit
de Weygats 8c à Mefeem, favoir
loups, ours , renards^, rennes &c.
font blancs comme de la neige en
hyver.. Il. en:èft de mêmède'quel-
ques-oi-feattx ¡’ .comme les canards,
les. .perdrix Sc quelques autres- Au
refte le, froid y eft il violent que les
pies -& les corneilles' ' y gèlent ' en
volant, 8c. tombent mortes à vos
pieds i'.chofe que ce Miniftrè affir--
me avoir vûë de Tes propres yeux.
Froid é-
pouvan-
table.
fleurs fois d’en paffer le canal gla-
céî, . ce qu’on nia encore pAb,faire
qulune.'fois;,ou deux., à éaufp delà,
violence'des "glaces/qui fe trouvent
dans la mer glaciale' dans celle
du fud , perfonne - n’en a parlé fi.
amplement & avec tant' de jugement
que Monficur Witfèn, Bour-
guemaqrj "d' Amfierdam: Auili n’a-
t-il épargné aucune peine pour en
aquerir unemonnoiiîance parfaite,
aiant confulté pour cela plufieurs
perfonnes qui ont. étés.'fur lésliettx.
Cela paroit parla belle carte qu’il
a donnée de ce détroit y & de fes
côtes- jufqu.es: ,à VObj,, par 'laquelle
il eft évident-, que cette nier n’eft
nullement navigable, dé ce détroit
jufques au cap'glacé:,' -quand mêiffë
un fécond ChriJlàftesCblomb .l’entrea
prendrait,.vû qu’il eft impoffible
d e pénétrer-les • montagnes déplacé
qui s’y rencontrent, nonobftant que
les àftrës’ faffent'connoitre la roüfe
qulon doit-ïitivre.XiLe divin auteur
d e là nature a tellement 'environné
& fortifié lesseôtês:dé .-la SyStrie de
glace, quiil 11’y a. poinrde vaiffeau j
qui'puïffe parvenir jufqnià la rivie-
re'd&%f enijîay bièm’loin d’aller jüfr.
qu’au 'cap glacé, pdnr Le rendre par
l à à Jedfo'oa air Japvn:' ^
. Moniïeur 'Aérvbtfïâpprit de quelques
RuJJkns,- qui avoient fouvent
paflfé le détroit de Wejgats jufques
à l’embattchure d e'l’(5i9'',":dans de
certaines-barques, pour prendre des
chiens: marins - & du ' '-Narwal,- que
lors que le vent Vient de la mer,
toute cette côte eft ..tellement remplie
de glace, que ceux qui s’y trouvent
fpnj: obligez de fe retirer dans
de petits golfes*, ou de petites rivières,
fans s’y engager, trop avant,
& d’y: reftér-j'ufquésd cë'quhinvérit
de terr.e-repouffe~c.ette.'gilàc.e'enmer,
ce qu’i l faiÊNqei,tnanj&te3u’il n’en
paroit-pasJ.es -moindres traces dans
ce détroit à'ià-àiftâncède'phiiîéurs
lieues: Qii’alors ils fe reniettenten
mer, avec toitté la diligënce poi|[-
ble,' fans s’éloigner des'côtës, juf-
I qu’à