ifoy.
iï.Jui'n.
Pirates.
Moucherons
incommodes.
D©E C O R N Ë-T L
qu’on la pouvoit boire, & enfuite 3.
braffes & demie d’eau. Le venc qui’
cfiangeoit fouvent nous obligea de
mouiller encore une fois fur 10. paumes
d’eau, & comme notre barque
en prenoit huit, nous donnâmes plufieurs
fois contre terre; Nous reliâmes
en cet état jufqu’au vingt & u-
nièmeque le vent tourna àl’eft-nord-
eft : mais il changea encore fur le
foir, 8c puis il y eut un calme; en-
fuite il fe mit au nord, 8c continua
3. jours de même, furquoi le Conful
envoya ordre à l’autre barque; qui
ne nous avoit pas quité, de fe rendre
au plûtôt à Afiracan, pour en faire
venir d’autres barques, au casquele
tems ne changeât pas. Cependant,
le ventfemitàl’ouëft, 8c il y eut du
tonnerre 8c de la pluie,la mer n’aiant
pas plus de 8. paumes d’eau en cet
endroit.
Le vingt-féptième après midi;
nous découvrîmes 3. barques, que
nous prîmes pour des pirates , 8c
nous tînmes fur nos gardes, aiant
deux-canons de bronze, 8c d’autres
armes à feu. Comme elles alloient
-à la rame, elles approchèrent bientôt'
de nous, fur quoi nous1 tirâmes:
un coup de canon 8c elles s’éloigné-,
rent,puis s’étant rapprochées nous
trouvâmes que c’étôient celles que
nous-’'avions mandées d'Aftracan,
dontnous eûmes bien de la joye, parce
qu’elles nous apportoient des ra-
fraichiffemens , dont nous’ avions
grand befoin. Au refte la crainte
que nous avions eue d’abord, n’étoit
:pasmal fondée, d’autant qu’on rencontre
fouvent en cette mer des pirates
, qui n’épargnent pas ceux ; qui
ont le malheur de tomber outre leurs
mains. Ils' viennent du côté des
montagnes1, ’ 8c font la plupart Sam-
gales, entremêlez de rebelles Ruf-
‘Jlens.
Le trentième nous levâmes l’ancre
, le vent étant fud-oùeft, & fîmes
route au fu d , fur 8. paumes |
d’eau : mais l’inconftânce du vent
nousobligea de mouiller encore une
fois. Nous fûmes auifi tellement incommodez
des moucherons pendant
la' nuit, qu’il fallut me fer-
VirdSfhonrèfeâu, o
L e L E b r ü M.
L edeuxième Juillet, je m'embar- t fo f .
quai feul fur une petite barque, pour i. Juin,
êtreplusàmon aife, outre que mes
provifions tiraient 'à leur fin, 8c que
je ne voulois plus me fier au. vent.
Nous fervant des rames 8c delà voile
, nous fîmesfoute au,nord, 8c nord
au fud, fur7-. 6 .8c 5. paumes d’eau,
8c apperçumes la terre, vers le midi
, au nord-nord-oueft, avec les 4. -
montagnes rouges, dont on a parlé Monta-
en venant, lefquêllesfont àpeu près |”ses to4i
à une diftance égale les unes des autres.
Au refte la côté n’eft pas fi é-
levée de ce côté-ici que vers la
Perfe.
À mefure qu’on approche du
Golfe, on trouve des barques, qui
viennent vifiter les marchandifes
qu’on a à bord, 8c lë rivage y eft
rempli de joncs. Nous y reliâmes à
l’ancre une partie de la nuit, à caufe
du calme.
Le troisième nous approchâmes
d’une bonde ou pêche, où l’on vifi-
te une fécondé fois les vaiffeaux, 8c
fur le midi, d’une autre, où il y a
fi peu de terrain, qu’on a peine à y
aborder.: je ne laiffai pas d’y manger
un plat de. bon poiflon. Sur les 4.
heures nous parvînmes à unetroifiè-
me bonde, où nous reliâmes à l’ancre
pendant la nuit , le vent étant
contraire 8cla marée fort haute. Le
quatrième nous remîmes à la voile,
le rivage étant couvert d’eau, 8c arrivâmes
fur les 10. heures à Ajlra- Arrivée à
can. J’y allai d’abord faluer le Gou- Aftracan.
verneur, qui étoit le Knees ou Prince
, Pierre Iwdnitz Gawanske, homme
d’efprit 8c de mérité, qui en avoit
déjà été Gouverneur, il y avoit plus
de vingt ans. Après avoir lu les lettres
que j ’avois pour lu i , il me fit
beaucoup d’honnêtetez 8c m’offrit
tout ce qui dépendroit de lui, pendant'morifejour
en cette ville. Je
le remerciai, 8c le priai feulement
de me faite donner un logement
dans une maifon privée , où je ferais
plus commodément que dans
un Cdravanfèrài, ce qu’il fit fur le
champ.
Le onzième iioS barques arrivèrent
à la vil'lfe ,8cTe Gouverneur fit
porter mon bagage chez moi fans
le