1703.
9. Mai*
Sa lîtuà'
tiOlli
un peu auparavant, devant les chantiers
où l ’on bâtit les vaiffeaux, à
6. ou 7. werftes de la ville, dans
un endroit où la riviere eft fort large.
Nous y vîmes 40. barques ou
vaiffeaux fur ces chantiers, & beaucoup
d’autres plusavancés, du côté
de la ville. On nous d it, qu’on
y endevoitfaire 380. dontunepar-
tie étoient deftinez pour AJiracan,
pour la garde de la mer Cafpiennè,
Sc lés autres pour d’autres lieux.
Je defiinai Cafan de côté en paffant,
le mieux qu’il me fut pofiible, comme
on là voit au num. 26. Elle eft
en Afte, dans la partie occidentale
de la Tartane ' Mofcovite, fur la ri-
viere.du même nom, que les habi-
tans nomment Caftnske,Sc qui coule
dans le Wolga.. C ’eft la capitale
du Royaume de ce nom, litué entre
celui de Bulgar Sc les Czeremijfes.
La ville éft ceinte d’une muraille
de bois. Nous trouvâmes, plufieurs
Ifles au delà-, , q u i, paroiffoient
.comrûe des forêts dans la riviere,
& vîmes fur les montagnes des fours
à faire de la chaux-, où l ’on travail-
loit , & à gauche des‘terres inondées.
Le dixième no,ps parvînmes à
L, riviere riviere de Kama, qui tombe à
de Kama. gauche dans le TVolga à Go. werftes
de Cafan. , Elle eft- fort large Sc
vient du nord-eft avec un cours fi
impétueux , qu’il fert feul à faire
. aller les barques pendant plufieurs
lieues. On dit que l’eau en eft brune,
mais je ne l’ai pas trouvé ainfi 5 il
eft vrai qu’elle eft fi douce,'que
celle du Wolga en devient beaucoup
meilleure. Nous arrivâmes fur le
midi à la petite ville de Tetoetfte ou
de Têtus, qui eft à 90. werftes de
Cafan fur une haute montagne. Elle
eft ceinte d’une muraille de bois,
Sc n’a que de méchantes maifons Sc
de petites églifes. On ne voit qu’une
partie de fes murailles en paffant
à côté. Il y a aufli fur le bord de
la riviere un petit village, où - nos -
gens allèrent chercher dés provi-
fions, & de la glace pour rafraîchir
notre boiffon. Nous paffâmes en-
fuite devant une grande Ifle nommée
Starifo à 40. werftes de Têtus,
Sc fur le foir devant plufieurs au-
Tetoetfic.
très remplies d’arbres. La riviere a 1703.
bien une lieuë de1 large en cet en- 11. Mai.
droit, & de hautes’’, montagnesüà
droite. -, Comme le vent étoit vio-
lent contraire, nous mouillâmes
pendaqt- une- partie de la nuit. Le
onzième j ’allai à terre .avec mes Arméniens
Sc quelques Rujfiens, chercher
des provifions proche de la
ville de- Simbierska-i qui eft à droi- simbiers-
te fur la montagne,-àeg. werftes de ka.
la riviere. On dit que c’étoit autrefois
une fort grande ville, qui
fut détruite, par Tamerlan le grand.
Il n’y en refte •cependant aucuns
veftigë.s-, à ce que j’ai pû apprendre
, le tems ne m’aiant pas permis
d’y aller. Il y en a .qui prétendent,
qu’il y a eu d’autres villes & places
plus haut, dont on trouve encore
les ruines, mais cela eft,fort incertain.
On m’affura cependant, qu’on
trouvoit encore proche de Zanets
les veftigés d’un vieux château Sc
de fes murailles. Au refte on affirme
qu’il y a des. villes fort anciennes,
& fort confiderables entre Cafan
Sc AJiracan,, Sc entr’autres
Àchtoeba , fur là riviere d'Oeffa,
dont je n’ai cependant rien pû ap- d'ûcffai
prendre de certain. Il eft vrai que
la riviere d'Oeffa eft-connue, entre
Saratof Sc Zaritha de l’autre côté
du Wolga, Sc qu’elle tombe dans
ce fleuve, Sc paffe au travers des
terres jufques en Sibérie. On fait,
aufli que'la ville à’Achtoeba étoit
fituée fur cette riviere, mais ;il n’en
refte pas les moindres veftiges, toutes
les pierres en aiant été tranfpor-
tées pour bâtir AJiracan Sc quelques
autres places. Aiant mis pied-à terre
, je trouvai le fauxbourg ou Je
village de Simbierska d’une grande
étendue , en partie fur la riviere
Sc fur la montagne, qu’il nous
fallut monter pour aller au Bazar.
Le feu venoit de prendre
à quelques-unes des maifons , qui
font fur la montagne, dont il y èn
avoit déjà 5. ou 6. d’embrafées, Sc
dans une demi heure il y eii eut
plus de 20. confirmées, fans qu’on
pût l’éteindre, à caufe de la violence
du vent, qui empêchoit deren-
verfer affez à tems les maifons yoi-
L 2 fines ,