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zi. Juili..
C h a p i t r e XX.
Départ de Tobol. Defcription de /’Irds. Traîneaux tire&pardes
chiens i tér comment. Départ de Siiiïi3roslcoi-jâni. Arrivée d
Surgut.
STo- C E dtTobol\e.vingt-b'oi. deuxième,après pourvit e T o - (T ^ Miniftre partit deTobollevingt-
deuxième. aDrès s’être oourvit de
barques ; de toutes les chofes necefi-
f a i r e s& d’une bonne efcorte ; ,6c de-
fcendit VIrtis, fur les rivages‘dut
quel il vit plufieurs. villages habitez
par des Tartares 8c des OJim-
ques, .&■ entr’aUtres Demianskoi,
Jamin &c. où la petite riviere de
Pennonka fe jette dans VIrtis. Le
•vingt-huitième ,.il arriva à Samaros-
koi-jad, où il changea; dé rameurs,
& lit dreffer; des mats dans les gros
vaiffeaüx, pour aller à la voile en
remontant VOby, lors que le vent
. feroit. bon , l’Irth fe déchargeant
dans ce fleuve par plufieurs embouchures
, proche de Samaroskoi-jam.
Ddcrip- L ’eau de VIrtis eft blanche Scle-
tteis?e g21*5 s& &rt des montagnes du pais
des Kalmuques. Cette riviere coule
du fud au nord-eft, 8c traverfe les
deux lacs dei Kebak 8c de Suzan.
Elle eft bordée au'fud-eft, de hautes
montagnes, fur lefquelles il y a
beaucoup de cedres, 8c le terrain
de l’autre' côté eft bas 8c rempli de
pâturages au nord-oueft, où l’on
trouve de gros ours hoirs , des
loups, des renards rouges 8c des
gris, 8c fur le rivage de la rivie.
, rè de Kajimka, qui fe déchargé
dans VOby , affez proche de
Samaroskoi-jam, les plus belles foü-
rures grifes de toute la Syberie, à
l ’exception de celles, qu’on à dans
le bois de Heetkoi tVollok, dont on
Avanture a parlé. Les habitans du lieu lui
d'un ours, dirent, qu’un grand ours étoit entré,,
l’automne precedente, dans
hne etable , qui donnoit fur une
prairie, d’où cet animal avoit enlevé
une vache,qu’iltenoitembraf-
fée entre fes pattes de devant, 8c
marchoit fur celles de derrière : Que
les gens du logis, 8c leurs voifins*
aiant entendu mugir cette vache y .
é.toient accourus, 8c a voient chargé
l ’ours, fans lui pouvoir faire lâcher
prife, jufques à ce qu’ilséuifenttire
fur'lui , 8c tué la vache.. ■
La plupart des .habitans.de ceHabiLs
quartier-là, font RuJ/iens, à.lafolde *>
de fa Majefté Czarienne, iefquels
font obligés de fournir aux TVaiwo-
des, qu’on y envoyé, 8c à tous ceux
qui voyagent en Syberie, pour .les;
affaires de ce.Prince,..des .voitures
8c des conducteurs, tant pour aller
par eau en été, que fur les glaces
.en hyver,jufques,và la ville, de
gùt fur VOby, à unprixraifonnable.
Ils entretiennent un grand nombre
de chiens, dont ils fe fervent en hy-
ver devant les traîneaux, parce qu’on
ne fauroit y employer des chevaux
à caufe de la profondeur des neiges,
qu’on trouve fouvent d’une braffe
de hauteur fur VOby.
On met deux de ces chiens de- Trai-'
vant un traineau fort leger, fur le- neaux
quel on peut charger 2. à ,300. P«
vrês de poids, fans que- les chiens chiens.
6c les traîneaux faffent p'refque aucune
impreiîîon fur la neige. Les ha.
bitans prétendent, qu’il fe trouve de
ces chiens-là, qui prévoient quand
on les doit emploier, qu’ils s’affem-
blent alors pendant la nuit,.8c font
des hurlemens horribles,d’où leurs
maîtres concluent qu’il doit arriver
des étrangers : Mais cela n’a aucu- ■. ‘
nevrai-fembjancè. Lors qu’ils voyagent,
leurs eondu&eurs ont lefufll
fur l ’épaule, 8c de certains fouliers
longs, qui font propres à courirfur
la neige. Ils s’avancent quelquefois
dans les bois avec leurs chiens
pour chaffer, 8c y trouvent de tems .
en tems de beaux renards noirs,
I I
dont ils confervent la peau, 8t don-
neht la chair à leurs chiens, de forte
qu’ils en tirent en même tems,
Defcrip- du fervice 8c du profit. Ces chiens
t io ad e font de moyenne grandeur 8c ont le
chiens, uiufeau pointu aulïï bien que les,
oreilles, qu’ils ont dreffées, 8c la
queuë retroufféé, comme celles des
loups 8c des rénards. On s’y méprend
auffi quelquefois dans les
bois, tant ils leurs reffernblent. Il
eft certain qu’ils fe mêlent fouvent
enfemble, 8c qu’ils paroiffent aux
environs des villages, lors qu’on y
fait des préparatifs de chaffe.
Départ Ce Miniftre partit de Samitrofs-
de Sama- koi-jam le vingt-neuvième Juillet,
jaii*01" & defcendit avec deux barques, la
principale branche de VIrtis, vers
VOby , où il arriva le lendemain.
Ce fleuve eft bordé de montagnes
à l’eft,8t de prairies à perte de vue,
à l’oueft , '8c a une grande demi
lieuë de large en cet endroit.
Arrivée h 'Le.fixième.Aoât, il arriva à Sur-
' la ville de g u t , fitué ■ à l’eft • de cette riviere.
111 sut' On trouve en ces quartiers-Îà, en
I avançant dans le pais, â l’eft, 8c
en remontant VOby depuis Surgut
: jufques à la1 ville de Narum, de très-: Bellespe-
j belles martes Zibêllines d’un brun loteries,
pâle, 8c des noires. Les plus belles
hermines de toute la Syberie, &c
même de toute la RuJJie, 8c des renards
noirs, d’une beauté inexpri-
| mable. On en conferve les plus
beaux pour fa Majefté Czarienne,
8c on les eftimejufques à 2. 8c 300.
rubels lapiece; Il y en a même qui
furpaffent en cette couleur les plus
belles martes Zibellines de la Dau-
rie. On les prend avec dès chiens,
fur quoi les habitans contèrent ¿fa-
1 vanture qui fuit à l’auteur de ce
Voyage.
Un renard noir , des plus Avantare
I - ; .- ■--.{-‘ o-t s • ,I i I t Sc rule, I beaux 5 aiant paru au commence- d’un re-:
! ment de l’année précédente, pro-nard-.
; che de Surgut, en plein jour, fut
! pourfuivi d’un paifan , qui avoit
ides chiens de la même couleur:
1 ce renard ne pouvant fé fauver, fe
tourna tout à coup Vers eux d’un
air courtois, fe coucha fur le dos,
■ ■ ■ E l 3 I m
169.2.
,9 ; Juillet.
l6g>'2.
6. Aoû t.