i 6î)2-
a ÿ , Mai,
Ils admettent
la
Polygamie.
A c cou -
chemens.
Leurs
mariages.
Kty * • ^ ' '
fervice à la ehaffe, bu d’une autre
maniéré , ils font faire à fon honneur
une petite cabane de bois, é-
levée d’une braiTe , fur quatre pil-
liers, dans laquelle,ils le pofeüt, &
l’y; laiffent tant qu’elle dure. Il leur
eft permis d’avoir autant de femmes
qu’ils en peuvent entretenir, & lors,
que le terme dè leurs CÔü'ches approche
, elles fe retirent dans un
bois, 8c fe mettent dans une cabaT
ne faite exprès, où 'elles accouchent,
fans qu’il foit permis à leurs
maris d’approcher d’elles de deux
moisi
Quand ils veulent fe marier, ils
àchettent leurs femmes de leurs pe-
fes, & ne font guere de cérémonies
à leurs noces-, fe contentant d’y inviter
leurs plus proches parens, 8c
après les avoir regalez, le marié va
fe coucher fans façon ayec fa femme.
Ils n’ont point de prêtre, &
ne peuvent fe marier qu’au quatriè-*5
me degré. En raifonnant avec eux,
ce<Miniftre les exhorta à reconnoi-
tre Jefiis-Chrtft le Sauveur du monde,
& à fe convertir à lui, les af-
furant qu’en letfaifant ils feroienc
heureux eh ce monde 8i dans la vie
à-venir. Ils répondirent à cela,
qu’ils voyoient tous les. jours un
grand nombre de pauvres RuJJiens,
qui avoient à peine du pain à manger,
bien qu’ils fuffeht Chrétiens}
8c qu’ à l’égafd de la vie éternelle,
c’étoit une chofe dont ils ne s’em-
barraifoiént pas , 8c enfih, qu’ils vou-
loient vivre Sc mourir comme a-
voient fait leurs peres , foit que
leur croyance fût bien ou mal fondée.
On pourra juger de leurs ha-keurslifc
billemens 8c de leur air, par latail-mcasi
le douce ci-jointe.
Leurs de-. Us habitent dans des loges de bois
meures, quarrées, comme les ’ paifans Ruf-
fiens ; mais ils fe fervent de foyers
au lieu de fourneaux, 8c brûlent du
bois. Ils couvrent l’ouverture du
toit, par où fort la fumée, d’un
glaçon , auiîi-tôt que le bois eft
converti en charbon, 8c retiennent
de cette maniéré la chaleur dans la
chambre, fans empêcher la lumière
d’y entrer, ce glaçon étant tranf-
parent. Les chaifes ne font pas en
üfaî6o2’.
l,fagepàrmi eux:. Ils. ont au lieu de
is..M.aii)i cela,.des.bancs.qui;ont. trois aunes
de large,. 8c.une aune.de haut, fur
lefquèls; ils« s’aiTeïent, ;. les Jambes
croifées.â h.jRerfànpet, &, qùi dèur
fervent-ide lits .pendant la nuiti ilfe
ils fubüf- fubiîftènt de la . ehaife, dont la prin-
chaift6 & cipaïè'eft . celle des élans;}, qui. abon-
com- dent enxe païs-là;y, Ilsles tiréûc/à
»eut. coups de -fleche, OBtoé» r fechenü la
■chair,qu’ils coupent en trenches, Sc
l’expthent à l’air,pendue.autour de
Jeuis. imaifons.. Lors .qu’elle austé
•bien mouillée 8c qu’^jieleftçntiqrej-
ment mortifiée , ils;la fechent ; une
fécondé fois, 8c c’eft pour eux .un
ragoût admirableiiAu refte, ilsxfie
.mangént- ni .poules nr cochon. .¡ Ils
placent dans les bois, de grplfes a-rr
balêtes ,. auxquelles ils ¡.attachent
une bride, & y mctt.cnt .unc amor- i6qi.
:çe, en liuiîahf l’embpugfeure ouverte, ij. Mai.
8c lotSj que;l’élan , pu.quelqu’au-
.tre/.bête^usç veut s,?®iffailîr; Eaç-
balêtè fe^dêbande .êç i R eperce de ■
part ,dn-:part.. ■ Rs,fçgit. auffi des
ttoms.e^^erreîi-qu’ils couvrent dç
ronces _.8ç ;,d herbes' ;, dans; lefquel$
ses animaux tombent, en courant,
8c n’en fauroient fortin . Au refte
■ces. Tartares vivent dans des'villa-Us vivent
ges, litueZj le iong de lanfiviere de p°ote*c-
JZuza,wJa.iaj jufques au château d'Ut- tiôndu
ka, 8c font foiis la protefkipn dp Czar’
Ç zar , auquel ils payent tribut 8ç
vivent en "repos. ..Leurs ; habita-
tions.s’étçndent plus de 8o,o. lieues
d;[Allemagne,au nord de la Syberte,
■¿et même Juiques au nord du pais
des Samoiedes.
r C it ' A P 1 ? KJ Éi ' X lX .
Arrivée a la forterejje ¿¡?’Utka,, .¿r a Neujanskoi ; a Tumeen,
¿r a Toböl, ou l ’obolska. Defçription'de cette ville. Comment
elle eß tombée fous la domination du Czar, avec toute la
Sybcric.
.11 Près avoir quitté ces payèris1,
j f j . Mr. Isbrantz arriva le premier
Arrivée
à la fori
'ü tk a . deJumk\a.fortereffeà’Utkaï iitûéb
fut la frontière des Tartares deßaskir
8c dÜffimi. Pendant qu’ily étêît,
il y. vint un • gentilhomme Tartare
d’Ujjimi, pais fous la domination du
Çzar: ce gentilhomme cherchoit fa
femme, qui l’avoit quitté fans fujet,
bien qu’il rt’y eût guere qu’ils fuf-
fent mariés. Ne l’y trouvant pas,
il s’eh coiifola en difant, qu’elle
en avoit quitté fix autres avant lui,
8c qu’elle airhoit apparemment la
nouveauté.
Le dixième, il partit de cette ville
par . terre 8c paiîa devant le château
d’Ajada : 11 traverfâ enfuite la
riviere de Neuia, 8c côtoya celle
de Reefch jufques au château d’A f famas
, 8c fe rendit de là , à la fori
Neu- teieffe de Neujanskoi, fur la riviere
junskoi. Neuia. On ne fauroit Voir un
plus-Beau-pàïs , que celui qui fe
trouve entre;. Ütka. 8c " cette place,
Templi dé belles prairies, de bois, .
de lacs, dé terres labourées8c bien ....
cailtivées, abondant en toute chofe,
8c bien- peuplé par des RuJJiens.
Ce Miniftre en repartit le hiingt-
unieme par eau,8c trouva les bords
de la riviere, habitez par des Ruß.
fîens Chrétiens, ornés' de bons villas
ges 8c de beaux châteaux, jufques
à la Tura, qui vient de l’.pccident
8c va fe jetter dans le Tobol.
Le vingt-cinquième, il arriva à la
ville de Tumeen,laquelle eft auili bien *
peuplée, remplie de Ruffiens, 8caf-
fez forte félon fa fituation. Les trois
quarts des habitans en font Chrétiens,
Scie refte Tartares Mahome-
tans. Ils font On grand négoce parmi
les Tartares Ralmuques, Bugares 8c
autres ; 8c ceux de la campagne fub-
fiftent du labourage 8c de la pêche.
îmQ . I II