S B
zö.JLuill.
T om beau
R oya l.
T om beau
de
Saint.
prendre la faite, 8c ne les ont plus
animez depuis ce tems-là,de crainte
d’un plus grand inconvénient. On
m’a- alluré qu’il fe trouve de ces fan-
gliersfciày qui font aulli gros que des
vaches;--
- N ous continuâmes notre route a-
près-midi, Sc rencontrâmes lesgens
du Duc ou Gouverneur de Laer
avec 15. Kafuas ou Littieres, remplies
de femmes, 8c arrivâmes à-9,
heures à Oed-joen. Nous avions fait
prendre les devans à quelques do-
meftiques pour nous arrêter du
Kaftelein alla loger avec Mad1'. fa
fille dans un beau jardin , Sc nous
au Caravanferat, qui n’en eft pas
éloigné. Je trouvai dans ce jardin
une plante nommée Chef-tereck, la- Phnte
quelle a 4, ou 5. pieds de haut, 8c
fait plulieurs branches, Sc degran-
des feuilles. : Elle porte de petits
cornets , qui contiennent 4,. grains
de femence, d’un brun châtain clair;
6c a une odeur bien forte, qui procédé
I 7°L
i . Août,
de la fleur , qui eft petite,
blanche, bleu ë Sc violete, .tracée de
rouge; Cette plante eft fort eftilogement
dans un jardin du R o i, mée à caufe de l’odeur, fans qu’on
en cequartier-là. Nous y trouvâmes
le tombeau d’un fils du Ro i,
Sultan Hojfen Mameth ,qu’on prétend
qui y fut inhumé, il y a 280.
ans. Ce tombeau eft dans un petit
appartement couvert d’un petit dôme,
8c le cercueil eft de pierre, reen
connoilfe d’autre vertu. On la
trouvera au num. 182.
Je pris en ce .lieu-là un oifeaü, Oifeau
qu’ils nomment Sioerakan, lequel fi”®“1*«-
reffemble à un(canard , 8c qui èft
aulîi grand, avec la tête jaune, le
bec rouge 8c les pieds tracez de rouvêtu
de bois , couvert d’un poêle, ge. Il eft marqué de la lettreD. au
qui traîne jufques à terre, 8c fur lequel
il y a un turban. Comme il
y avoit plulieurs autres appartenons
nous y'fumes bien logez. Ce
jardin eft ceint d’une muraille de
pierre.
Nous retournâmes à la pêche,
aulfi-tôt que le foleil parut fur l’horizon,
8c primes beaucoup de poif-
fon dans une petite riviere à côté
du village. Nous y retournâmes le
lendemain avec autant defuccès, 8c
en partîmes fur les cinq heures du
foir. Nous traverfâmes les montagnes
A’Iman-fade, 8c arrivâmes à 9.
heures au village de ce nom. Il fit
grand chaud ce jour-là.
Le premier d'Août nous allâmes
voir le tombeau d’Imon Sadde If-
maél, qui y repofe,à ce qu’on dit,
depuis 700. ans. On a une fi grande
vénération pour le tombeau de ce
num. 183.
J ’y tirai un autre oifeau, qui paf-
fe ici pour une becafline , 8c qui a
le plumage noir, gris 8e blanc, Sc
les pieds roux.. 11 eft a la lettre
E.
Le lendemain nouspourfuivîmes
notre route, 8c nous apperçumes de
loin la montagne-, dont on a parlé
ci-devant, fur laquelle il y avoit autrefois
une. forterelfe.
En avançant, nous trouvâmes la
•plaine remplie de bétail, 8c de villageois,
occupez à couper les bleds
avec un couteau courbé comme une
faucille, en-tenant autant de la main
gauche, qu’ils en peuvent empoigner.
Au lieu1 de le battre , itefe.comme
fervent d’un petit chariot à quatreiIs tf?‘-
.. , , r - , ... - * o len t les roues, avec lequel ils pallent8cre- bleds;
palfent plulieurs fois par-deflus, a-
près en avoir fait de petits mon-
Saint, qu’il eft défendu aux grands ceaux, jufques à ce que le grain en
de la Coiir 8c de l’épée d’en approcher,
ni même du village, en voyageant
, pour fouftraire les gens du
lieu aux infultes qu’en reçoivent les
autres. Ce tombeau qui elt de pierre
eft allez grand, couvert d’un dôme
8c ceint d’une muraille , à laquelle
il y a une grande porte.
Nous en partîmes à 4,. heures, 8c
arrivâmes à 8. à Maj-ien, où Mr.
foit entièrement forti, 8c que la paille
foit toute rompue , enfuite de-
quoi ils la jettent au vent, 8c il ne
refte que le grain 8c les épies. Cela
fait, on le vanne 8c onfeparcles
épies, qu’on bat encore pour en faire
fortir le refte du grain..
La campagne étoit toute couverte
de tentes , 8c nous, traverfâmes
fur le foir la riviere de Bendemir,
■ n
1705.
i . Août.
Incommodité
de moucherons^
fur un pont, proche des deux montagnes
, . dont on a parlé , fur lef-
quelles il y avoit autrefois une for-
terelfe. Nous paffâmes la nuit au
Caravanferai à’Abgenm y-à-unedemi
lieue de ce pont : delà , nojjgallâ- j
mes. aux flambeaux,à une montagne,. L
du pied, du rocher de laquelle fort
une belle fontaine, d’une eau claire |
•comme* le 1 criftal; remplie de poif-
fon, qui fe retire avec facilitéjfôüs
le rocher, où il y a plufieurs four-
ces 8c conduits fùuterrains. Cette
fontaine' a environ trois pieds* de
profondeur; 8c l’eau en eft fi claire
8c le fonds fr ferme; qu’on y voit
tout, le poiffon.- Cela- nous donna
envie d’y jetter le filet-,-8c -nous en
tirâmes du premier coup une vingtaine
.,. entre lefquels- il -y en avoit
3, ou.4. quiavoient un-pied de long:
mais il nous fut impoflible de fermer
l’oeil de toute la nu-i-t, le Caravanferai
étant rempli de moucherons,
qui-ne nous'donnèrent aucun
repos,18c notis forcérentd-enfortir.
Un de nos domeft iques, qui s’obf-
tina; à refter- dans le lit en fut tellement
mal-traité, qu’il en étoit
mcconnoilfablelc lendemain : notre
jeunedemoifellè en eut fa part, quoi
qu’elle eut pris toutes les précautions
poflibles pour n’en être pas piquée,
8c qu’elle fe fût toujours tenue
en -mouvement, fans fe coucher
, mais- il n’y eut pas jufques
aux chevaux , qui n’en- fuffent extrêmement
incommodez.
Nous forcîmes d’un lieu fi deplai-
fant à la- pointe du jour, 8ctraver-
fâmes un pont de pierre, qui a une
demi lieue de -long fur un marécage
: 8c comme la plupart des arches
en font fort petites les eaux paffent
par-deflus , lors qu’elles font hautes,
la plaine étant coupée de plufieurs
canaux. Le ris* abonde en çe
quartier-là.
1 Sur les 10. heures du foir nous
parvînmes au Caravanferai de Porlegoor*,
ou hous rencontrâmes un i f ô f
coureur, dépêché de Gamron à Mr. 4*. Août.
Kaftelein, lequel nous apprit qüe ia
veuve du défunt Dire&eur IVicheb-
mun avôit fuivi fon mari, 8c étoit
decedée le 12. du même mois dè
Juin-, . Ce/ lieurlà étoit. aufli. tellement
rempli de, moucherons, qu’il
nous fut imposfibie' d’y lirples let»-
très que ce coureur ahoit apportées,
de forte qu’il fut obligé de retourner
avec nous jufqu’au Caravanferai
de Baej.ts-gae.die, à deux lieuës
de Zjieraesi
Le quatrùme, nous renvoyâmes le A rrivée à
coureur à Ifpahan, où il âÿoit ausfi zÀe‘Iaeiil
des lettres à rendre , 8t nous allâmes
à Zjh-raes, ou noüs defeen dîmes
à une maifon de Mr. Kaftelein.
Le Pere d'Alkantera s’y rendit immédiatement.,
8c j ’allai-voir fon
compagnon fur le midi.
Lé,lendemain lesmarchands, qui
negocient avec la. Compagnie, vini
rent rendre yifit'e; à' Mèrifr.' Èàfté-
lein, Sc le plus cpnfiderable , nommé
H'azjc Nebbie, lui fit prefent dè
plufîeûrs petites bouteilles d’huile
de Santal,, de quelques eâuxdiffil-
lées; de çonfitures8c de fruits, dont
le porteur fut bien recompenfé. Il
s’y réhdit aufli le lendemain plu-:
fieurs marchands Perfaris, qui font
de grandes affaires avec la Compa-
gnie;':1* p" '/ j
Ce jour-là nous allâmes en grande
ceremonie rendre la vifiteàHaz-
je Nebbie, qui nous regala, à la marniere
du pais, avec des liqueurs
chaudes, des confitures 8c du tabac,
auprès d’une belle fontaine , aiant
la plus' belle maifon de la ville. Il
preffa fort Mr. Kaftelein de refter
quelques jours pour prendre les di-
verfiffemens de la campagne, mais
il s’en exeufa. Il y pafla le huitième
au matin deux coureurs d’Ifpa-
han, chargez de lettres' pour Gam-
ront
C h A-'