i
D E C O R N E I L
17b8 Le jour fuivant nous eûmes'le vent
17. Sept, contraire au fud-fud-oueft , 8s il
continua avec tant de violence le
lendemain dix-feptième, qu’il fallut
attacher le gouvernail, ôc laifsèrah
1er le vaifseau à la garde de Dieu j
avec lagrande. voile8c celle d’artimon
, ce jour-là 8c le jour fuivanc,
qu’il diminua pendant la n u it, 8c
fe mit au nord. Alors nous fîmes
route au fud, 8c parvînmes le dix-
neuvième au 65. degré, aiant reculé
4. ou 5. lieues au nord : 8c puis
nous eûmes encore le vent Contraire.
Le vingt-¿r-unièmé nous nous
trouvâmes au 64. deg. 14. min. 8c
le vent s’étant fort élevé fur le foir;
nous eûmes une grofse tempête pendant
la n u it, Sc comme elle étoit
fort obfcure, le grand mouvement
des vagues fit paroitre la mer enflammée.
Ce tems-Ià aiant encore
continué le. vingt - deuxième il fallut
attacher une fécondé fois le gouvernail
, 8c nous reculâmes à oeu,
près dix lieues. Le vingt-fixïeme
nous parvînmes au 62: deg, 30. min.
par un tems pluvieux 8c une nuit
des plus obfcurçs, ; le vingt-huitième
au 62. deg. xb.imia. 8c le lendemain
au 61. deg.'40. min.
Ce foir-là il y eut une éclipfe de
la Lune, qui commença à 8. heures
8c demie: elle fut prefqu’entie-
remerit obfcurcie une heure après,
8c finit fur les f i . heures. Le dernier
jour du mois le vent fe mit à
l’ouëft, 8c nous continuâmes notre
route au fud 8c fud furoueft,après
avoir eu le vent contraire pendant
•15. jours.
Le premier Ottobre, nous parvînmes
au 61. dég. 24. min. 8c apper-
çumes la Hitlande au fud fur eft, à
7. ou 8. lieues de nous , avançant
dtïaHit- au fud-eft fur fud. Le jour fuivant
lande. nous pourfuivimes notre route au
fud avec un vent d’oueft , voiant
toujours la même terre , au fud-
oueft, au 61. deg. 9. min. en étant
environ à 6. lieuës, à peu près à
la hauteur du cap. Le troifième
nous parvînmes au 60. deg. 10. min.
8c le jour fuivant au 59. deg. 8c 16.
min., aiant le vent au nord, 8cfai-
fant*route au fud 8c à l’oueft , 8c
t o u . II.
L E L E B R U N , 434
:s 4. vaiffeaux à'qitélquediftan- d
e pri-, o L
Eclipfe
delà Lu-
Pointe
feptentrionale
vîmes
ce de nous. Ce jour-là nous p ri-3 0(ftj
més 4. Cabillaux, dans l’un defquels Petit
fe trouva un petit poiflon ; qui n’a/P“ ^ ,
voit que 2. pouces de long.; deux dinaire, ■
nageoires de côté, 8c une troifième
fur le dos, avec des aiguillons fort
pointus-; il étoit parfemé de petites
taches, jaunes 8c blanches , qui
reluifoient comme de l’or 8c de Far-*
gent. Je le gardai n’en aiantjamais
vu de femblable, Nous nous trou-
I vâmes à minuit au 58.deg. 10. min.
allant au fud-fud-oueft , 8c fur le
midi au 56. 8c 30. min., aiantpen-
dantlanuitdeiy. à 14. braffesd’eau.
Le feptième au matin nous par-
1 vînmes en deçà du Dogger-banc,
fur 23. braffes. d’eau , par un très-
beau' rems 8c un vent favorable, 8c
palfâmes enfuite un autre fable,
nommé le JVel, d’où nous apperçûmes;
fur les 4. heures, 10. pu 12.
vaiffeaux , qui s’approchèrent de
nous Vers les 8. heures, C’étoient
3. vaiffeaux de guerre, accompagnez
d’une flûte' d’avitaillement 8c de
quelques Galiotes, de l’une defquel-
les nous apprîmes,, qu’ils étoient allez
à la rencontré de la ilote desln-
des, qui étoit arrivée, 8c qu’ils a-
voient rencontré un armateur François
le jour precedent. En avançant
de compagnie on apperçut de
loin Unecentaine de vaifseaux , 8c
nous vîmes aufiî l’armateur, dont on
vient de parler , lequel nous avoit
côtoyez pendant la nuit, fans ofer
approcher de nous.
Sur les 11. heures nous commençâmes
à appercevoir la terre , 8c
pafsâmes enfuite à côté des balifes
|8c d’un vaifseau, qui avoit fait nau-
jfrage l’année precedente proche du
\Helder, 8c entrâmes le lendemain
au Texel, d’où nous nous rendîmes
à Amfterdam fur les 9. heures , ààAmf"‘
j notre grande fatisfaftion.
J ’appris à mon arrivée que les cu-
riofitez que j’avois envoyées de Bata
v ia y étoient arrivées l’année pre-
j cedente 8c que Monfr. le Bourgue-
maître JVitJen, auquel j ’ai des obligations
inexprimables, les avoit fait
garder à. la maifon des Indes. J ’y
I trouvai aufli des Lettres du Goule
lck 2, verterdam.
i