170*;. mette, &la romprait en uninftant
15. Dec . Ces filets fervent auili à couvrir le
A u tre
maniere
de les
détruire
dans des
viviers.
crochet.
On trouve de ces monftres-là
dans des étangs, dans l’I île d e Cei-
lon,&c en d’aucres parties des Indes.
Voici une autre maniéré de les détruire
, 8c même de les faire fervir
de fpettacle au peuple. On prend
un boyau fort fec, de 3 . à 4. pieds
de long , qu’on remplit de chaux
vive, 8c qu’on attache à une poule
morte, que le crocodile ne manque
pas d’avaler auffi-tôt qu’il l’ap-
perçoit dans l’eau : après l’avoir eu
dans le corps l’efpace de 14.heures,
le boyau fe défait 8c la chaux fe répand
de tous côtez , le brûle 8c le
confirme , de forte qu’accablé du
les, de jeunes lézards de mer, des 170e.
caméléons, des feorpions, des * mil- m- Dec:
le-pieds, un ferpent aveugle, £c b«““ nt
plufieurs autres animaux. 1 On me
donna enfuite quelques autres produirions
de la mer , qui n’étoient
pas des plus confiderables. J ’en allai
chercher moi-même avec peu de
fuccès fur le rivage, 8c j ’en fis chercher
par plufieurs autres, qui m’apportèrent
des chofes aifez inutiles,
8c entr’autres un grand nombre de
pierres. J e choiîis ce que je trouvai
le plus à mon gré , 8c jettai le
refte, qu’on avoit recueilli fans
choix , n’aiant pû accompagner
ceux que j ’emploiai pour cela, à
caufe de ma foiblefie. On trouve plantes
aulîi dans cette lie des plantes 8c .. nales. feu dont il eft dévoré , il s’élance des herbes medecinales , qui ont
hors de l’eau, 8c meurt à l’inftant. beaucoup de vertu, à ce qu’on pré-
L e u r
force.
On peut juger de la force de ces
crocodiles , par l’effort qu’ils font
après qu’on les a pris avec un crochet,
8c qu’on leur a ouvert le ventre
pour en tirer les inteftins, puis
qu'en cet état, ils fe relevent encore
, 8c font fouvent une courfe de
20. ou de 25. pas.
En parlant de ces monftres ,
tend, mais il faut s’y connoître. Je
ne laiffai pais d’en envoyer chercher
dans les bois 8c particulièrement
une plante , nommée Hacke-
melle , dont ion rapporte des merveilles
; entr’autres que lors qu’on
envelopeun caillou dans une de fes
feuilles , on ne l’a pas plutôt mis
dans la bouche que le caillou fe
on me d it, qu’ilyavoit 14. ans que brife en plufieurs pieces; Sc que le
ni . ’ -rr H___/ —IBSaaRR___-
: Gros
l’équipage d’un vaiffeau , nomme
■ m le R.oi de Bantam, prit un * Haai,
poîiTon de qui avoit 4 j . petits dans le ventre,
devoreles lefquels en fortirent auffi-tôt qu’on
hommes. l’eut ouvert, 8c fe mirent à nager
dans une cuve d’eau qu’on avoit
Animaux préparée pour cela, 8c quelemoin-
extraor- dre de ces poiffons étoit plus gros
qu’un merlan. On me fit prefent
de deux groifes bouteilles remplies
de plufieurs fortes d’animaux con-
fervez dans des efprits , parmi lefquels
il y avoit de petits crocodidinaires.
fuc des mêmes feuilles eft un reme-
de fpecifique pour la gravelle : elles
reffemblent aifez à celles du céleri
, hors qu’elles font d’un verd
plus enfoncé. J'avois deifein d’en
extraire quelques efprits , mais le
tems ne me le permettant pas , il
fallut me contenter d’en emporter
des feuilles feches , avec les petits
boutons extérieurs dont on fe fert
comme de thé,8c qui ont la faculté
de réduire la pierre 8c de diffi-
per la gravelle.
' 2 y. Doc.
C H A P f . T R E LXIII.
Revenu que la Compagnie des Indes tire de l'Ile de Ceilon. D e f
cription de la ville de Gale. Peuples convertis a la Religion
Chrétienne. Habillement des Singales. Abondance d'Elephans.
Arbre qui porte la canelle.
/'A Uoi qu’on m’offrit ici toutes
les lumières neceffaires pour
faîte une defeription circonftanciée
de l’Ile de Ceilon,8c fatisfairelacu-
riofité des Lecteurs à cet égard, je
n’ai pas voulu m’en fervir, ma fanté,
8c le peu de tems que j’avois à y ref-
te r, ne m’aiant pas permis d’aVan-
çer aifez dans le pais, pour m’en
éclaircir par moi-même, 8c voir les
antiquitez qu’on d it, qui s’y trouvent
; 8c ne voulant pas contrevenir
à la refolution que j’ai prife de
ne rien avancer que je n’aye vû de
mes propres yeux. Ainfi je mécontenterai
de parler des principaux
revenus que la Compagnie tire de
cette Ile célébré.
Le plus confiderable eft celui qui
procédé de la canelle, qui eft meilleure
ici qu’en aucun autre lieu du
Canelle. monde. Auffi-tôt que le Gouverneur
a ordonné le nombre de ballots
que la Compagnie en fouhaite, les
Chalins, qui du tems même des
Payons étoient obligez de peler cette
precieufe écorce pour le fouverain
de l’il© , ne manquent pas de la
fournir pour très-peu de chofe
R e v e n u s
q u e la
C om p a g
n ie tir e
d e c e tte
lie .
dent au fortir du métier fans être
blanchies , dont elle tire un profit
très-confiderable.
Le quatrième procédé de la vente
des élephans, qui fe tirent du pais Elephans.
de Columbo 8c de Maturan , auffi-
bien que du Royaume de Jaffna-
patnam, où on les vend avec avantage
à ceux de Golconde 8c à d’autres
Maures.
Les élephans,qui fe prennentau
pais de Columbo 8c de Maturan fe ces ani-
tranfportoient autrefois avec beau- m*uï-
coup de peine fur les vaiffeaux de
la Compagnie à Jaffhapatnam. Mais
on a trouvé , depuis quelques années
, le fecret de couper un chemin
de près de 50. lieues , au travers
d’un bois fort épais 8c fort fau-
vage, depuis Negomb , par le pais
de Kandée, jufques à celui de Jaff-
napatnam. Cette entreprife d’une
difficulté inexprimable , s’eft exécutée
par les natifs du pais , 8c à
peu de frais.
La chafTe de ces élephans' fe fait
aufïï par les habitans du pais, fous
la direction des officiers de la Com-
j pagnie. Si j ’avois eu l’avantage de
'Areek.
Le fécond, eft cehii qui procédé m’y trouver, je ne manquerais pas
de l’Areek , commerce défendu à d’en faire une relation particulière;
tout le monde , fans la permiffion
de la Compagnie, dont les fujets
font obligez d’en apporter les noix
dans leurs magazins à un.prixtrès-
modiqué. Elle en fait enfuite un
négoce trps-avantageux avec les
marchands du Coromandèl qui fe
rendent ici pour cela. Outre que la
.Compagnie envoyé fouvent, ellemais
comme je n en ai jamais été
témoin occulaire , je me contentè-
rai de dire , que des perfonnes dignes
de foi m’ont affiné, qu’on pré-
noit fouvent dans une feule chaf-
fe, au pais de Columbo , jufques à
160. de ces élephans, 8c même da-
Toile«.
vantage.
On pourroit ajouter ici l’avanta-Pêche
même, ce fruit-ïà à Bengale 8c à ge que la Compagnie tire de lapê-Perles-
Surate fur fes propres vaiffeaux. che des perles, qui fe fajt dans cet-
Le troifième eft celui qui proce- te Ile , 8c dans les pais qui en dé-
de du débit des groifes toiles de Ma- j pendent , tant à Tutucorin furia
dure 8c de Coromandèl, qui fe ven- côte de Madure, que dans le Gol-
T o m. II. ■ I I - . ’ ' v ;V y 2 ■ fe '