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D E C O R N E I L L E L E B R U N . ì i 7
ro4i 8c leurs cheveux tombent en plu-
,»fak fleurs treffes. Elles ont ausfi un voi-
, le blanc brodé d’or, qui leur paffe
par deffus les épaules; des colliers
de pierreries & de perles , 8c des
chaînes d’or, qui pendent jufqu’à
la ceinture, avec une, boëte de lenteur.
Leur robe de deffus eft de brocard
à fleurs d’or & d’argent, 8c
elles en portent ausfi quelquefois,
qui font toutes unies, & fous cette
robe une vefte, qui tombe au def-
fous de la ceinture. Leurs chemifes
font de tafetas,ou d’autre foyefine
bordée d’or. Elles portent ausfi des
caleçons 8c d e s jupes de deflous faites
au métier ; des brodequins, qui
montent quatre doigts au-deffus de
la cheville du pied, Sc qui font faits
de broderie, de velours ou de la plus
riche étofe. Leurs mules font de
chagrin vert ou rouge, pointues a-
vec un talon élevé de la même couleur,
doublées 8c ornées de petites
fleurs. Leur ceinture, qui a deux
ou trois pouces de large, eft garnie
de pierreries & de perles ; & elles
portent fur l’eftomac quelques rubans
, qui tombent par-deffus la
ceinture. On a reprefenté une de
ces dames fortant de fa maifon,ve-
tuë de cette maniéré au num. 87.
Elles ont en hyver par-deffus cet
habit, une vefte doublée de toile de
cotton, qui defcend un pied aufait
grand froid > une robe de bro- 1704,.
card d’or ou d’argent, doublée de *• Mai,
martes zibelines ou d’autres fouru-
res. Lors qu’elles fortent elles font
couvertes depuis la tête jufqu’auX
pieds d’un grand voile blanc , qui
ne laiffe paraître que les yeux, comme
on le voit à la figure-ci-jointe.
Ce voile eft ordinairement d’une
piece. Elles portent aufli des braf-
felets de pierreries, 8c ont les doigts
chargez de bagues. Les femmes qui
ne font pas de condition s’habillent
à proportion du bien qu’elles ont}
& celles des nobles ou des gens d’é-
pée portent par-deffus leur habit un
réfeau de foye , ou quelque chofe
d’aprochant , qui fait un très joli
effet.
J ’ajouterai ici l’habit des J a fouis Habit des
ou portiers Royaux, qui fervent auf- ’j f “ "
fi d’huiffiers. Ceux-ci portent un Cour,
turban plus élevé que les autres, garni
de plumes , 8c ont de grandes
moufljaches, comme la nobleffe, 8c
du pôil au menton qui va jufqu’au
delà des oreilles. Il y en a aufïï qui
portent la barbe à la Turque. Ce
JaJfoul eft reprefenté au num. 88.
On trouvera au num. 89. l’habit Efdaves
d’un efclave noir de notre Diree-^ref“ *
teur, avec un gros poignard, de forme
finguliere, à la ceinture; 8c au
num. 90. une efclave noire, portant
du thé.
C h a p i t r e X L I I I .
Jours de
deuil.
Pompe fimebre , in/limée "a l'honneur de Huffein.^ Comment les
Arméniens de Julfa reçoivent leurs amis. Arrivée dun Ambaf
fadeur de Turquie.
J ^ È fixième jour de M ai, les Per-
_ fes commencèrent le deuil ordonné
pour celebrer la memoire de
la mort de leur grand Saint Huf-
fein , fils à’Ali 8c de Fatma , fille
unique de Mahomet, 8c cela fefait
ausfi-tôt qu’on apperçoit la nouvelle
lune. Toute la ville prend le
deuil, 8c on fait de grandeslamentations
au tri fie fujet de cette mort,
arrivée, à ce qu’ils prétendent, l’an
1027, lorfque Mahomet fut obligé,
félon eux, il y a 1x18. ans,defuir
de la Mecque, pour fe rendre;à Medine,
afin defe fouftraireàlafureur
de fes ennemis. Ce fut dans l ’jii- Hiftqife
rabie deferte, que ce Saint perdit la Huf-^
vie, en fuiant avec 72. de fes corn- deUij des
E e pagnons !*«!»“*•