j 6^3.avoir beaucoup fouffert, parce que
15.Mairies Tungtifes.avoienc mis le feu,à
l’herbe feche ;' 8c que les chevaux
n'aiant poin,t trouvé de fourage, il
ayoit fallu en aller chercher à une
lieuë de diftance , entre les montagnes.
Les rivie- Monfieur l’Envoyé fut obligé de
goda&des’arrêter quelques jours à Plobit-
Schilka jiha , fur la Zitta, pour fe repofer,
' 8c faire provifion de radeaux, pour
. i defccndre” lés ‘ rivières d’ingoda Sc
de Schilka jufques à. Nerzinskoi, les
eaux en étant fi baffes, qu’on ne
pouvoit s’y fervir de barques, ni
y palier fans danger -, même fur des
radeaux, aux endroits pierreux, où
il s’en brifa deux, fur lefquels 6n
avoit chargé une partie des équipages
de ceMiniftre, qu’on eut de
.la peine à' fauver. ' : “ -¿p!,.. : •
Lors que tout fut p rê t, il fit
prendre les devans aux chameaux
& aux autres b^tes de charge, par
les montagnes, vers Nerzinskoi, 8c
les fuivit le dix-huitième^ Le dix-neu-
vième il parvint à la riviere d’Onon,
; qui a fa fource dans les marais du
Mongol Sc va fe jetter au nord-eft
dans YIngoda,, où aiànt uni leurs
eaux , elles prennent enfemble le
nom de Schilka. El les font fort blanches
, 8c les bords en font habitez
Courts Par pbificurs Hordes de Mongoles,
des Mot- qui font fouvent dés courfés de l’au-
8alc!- tre côté delà Schilka jufqùês à Nerzinskoi.
Mais cela ne leur réuiïït
pas toujours; on les repouffe fou-
vent, 8c lors qù’on en prend; on
les fait executer comme des voleurs.
DesCofa- Les Cofaques RuJJiens courent aufli
âem.Ruf" Ie l°ng de Y Onon pour s’en vanger,
n’épargnent perfonne , 8c détrui-
fent tous les lieux par où ils paf-
fent. ;
Nemns- Le vingtième il arriva heureufe-
koi- ment à Nerzinskoi, ville fituée fur
la Nerza,qui vient du nofd-nord-
eft ; 8c fe décharge dans la Schilka,
à un quart de lieuë de cette forte-
reffe, dont les ouvrages ne font pas
mauvais , 8c pourvus d’une nom-
breufe artillerie de fonte, 8c d’une
bonne garnifon de Cofaques de Dau-
s'tuation r*e î fi11-'- fervent à pied 8c à cheval,
de cette Cette place, qui eft environnée de
place»
hautes montagnes ne laiffe pas d’a - 1695.
voir affez de prairies pour paitre i o . M a i.
fes chameaux , fes chevaux 8c fon
bêtaih On voit même par ;ci, .par
l à , dans les montagnes , à deux
lieues de diftance, des terrés ! propres
à cultiver, 8c à femer les choies
, dont les habitans ont befoin.
On trouve aufli en remontant la
Schilka, 4. à 5. lieues au deffus de
cette ville,8c 10. lieues audeffous,Habita»;
'en 'la defeendantplufieurSgëntils- d u païs.
hommes Rnjfiens, 8c des Cofaques,
qui fubfiftent de l’agriculture, du
bétail 6c de la pêche. Les environs
de cette ville , 6c les montagnes
produifent toutes fortes de fleurs 8c
de plantes; de la rubarbe bâtarde,
ou du Rapontica d’une groffeur ex- P ro d u ctraordinaire
; de beaux lis, blancs, ?°ns dc
o . h ■ • M l ■ ■ „ « t e r r e , oç oranges ; des pivoines -rouges Sc
blanches d’une odeur charmante, 8c
dé pluiïeurs fortes ; du romarin ; du
thipi ; de la marjolaine 8c de la
lavande -, outre plüfieürs autres plantes
odoriférantes inconnues parmi
nous: mais on n’y trouve point de
fruits,fi ce n’eftdesgrofeilles. JÏëSDeuxfor-
payens, qui habitent depuis long- tesd-jhabi-
'tems en.ee pais-là, 8c qui fontifous
là domination du Czar de Mofco^Som qlU
die-, font de deux fortes; les Kon- PaSrens-
ni Tunguji, 8c les Olenni Tungujî.
Les premiers font obligez de monter
à cheval aux premiers ordres du
TVaiwode de Nerzinskoi -, ou quand
les frontières font infeftées de Tartans
; 8c les Olenni à comparoitre
à pied 8c armés dans la ville, lors
que la neceflité le requiert. Le chefchefdei
des Konni Tunguficit un Knez nom- Konni
mé Paul PetrowitZ G antimur, ouTunîufî<
en leur langue, Catana G antimur.
Il eft affez avancé en âge, 8c du
païs de Nieuheu ; où il avoit été
Taifcha , fous la domination du Roi
de la Chine. Mais ce Seigneur étant
tombé dans la difgrace, de ce Prince,
qui le dépofa, il fe rendit en
Daurie avec fes Hordes ou vaffaux,
8c s’y mifc ffous la proteftion du ■
C zar, après avoir embraffé la foi
chrétienne de l’églife Greque. II
peut mettre trois mille hommes en S a p u if-
campagne, en Vingt-quatre heures
de tems, bien montez, 8c bonsfoldats,