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iz . A val*
Kolommenskc.
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24. Avril.
C h a p i t r e XV.
Départ de Mofcou. Cours du Wolga. Defcription des villes &
places fituêes fu r ce fleuve. Arrivée à Aftraean.
EN allant au vaiiTeau je paifai
par la ville de Kolommenske,
iituée à droite fur une éminence :
Elle a une belle apparence, un beau
monaftere, une églife & deux tours.
On y entre- des deux côtés en tra-
Verfant la riviere fur un radeau de
poutres jointes enfemble , de maniéré
qu’on en peut détacher une
partie, lors qu’il y a des vaiffeàux
à paffer , & les rejoindre enfuite.
Je paifai auili à côté de plufieurs
villages,dont là fituation eft charmante,
fur une éminence à la droite
de la riviere. Sur le foir j’entrai
dans un bois, dont les arbres n’é-
toient pas élevez, & fus quelques
heüreS à le trave'rfer, de forte qu’il
étoit tard lors qùe j’arrivai à Mats-
ko. J ’y appris, que les batques dès
Arméniens n’étoient pas encore arrivées.
I l y avoit deux; maifohs,&
j’y paffai cependant la nuit dans une
grange à demi couverte, couché
• fur la dure. Le vingt-troifume au
matin, mon compagnon de voyage
arriva avec quatre barques, & trois
autres Arméniens, qui alloiènt auf-
ii à Ifpahan; & m’apprit, que le
vaiiTeau für lequel nous devions
nous embarquer, & dans lequel il
avoit beaucoup de draps, s’étoit a-
vancë à 60. werjles de là. Nous le
fuivimes'par eau ; fit ^atteignîmes
à 10. heures du foir : mais comme
il étoit tard, & que tout étoit fans
demis déffous, nous ne Voulûmes
pas encore aller à bord, & campâmes
à terré, ou nous fîmes bon feu,
& mangeâmes de bons brochets &
de bonnes perches, que nous avions
achettées en chemin de quelques
pêcheurs pour trois fols. J ’écrivis
de là quelques lettres à mes amis
à Mofcou, êc en Hollande, & nous
iious embarquâmes le vingt-quatri'emt
fur les 10. heures dû matin. Oïl
s’y fert de petits vaiifeaux plats,
que les Rujjkns nomment J rm U ,^ scsba>
lefquels contiennent environ 3Ö0I nommées
ballots de foye, qui font 15. lefts, Stroekè-
& ont une grande cavité , un feul
mât & une voile, qui eft très-grande;
& fert principalement lors qu’on a le
vent en poupé j mais lots qu’il eft
contraire on fe fert de feize rames.
Ils ont polir tout gbuvernail unë
longue perche dont le Bout donne
dans l’eau Sri eft aifez large : l’autre
paife par deifus le vaiifeau, ap-
puié fur ühe pieçe de bois appropriée
poûr cela. Le Patron la guide
par le moyen d’une corde attachée
entre.deux ailes, qui la tiennent
ferme, & qu’on peut mettre
& ôter à plàifir'. I l y avoit à bord
23. matelots & 52. paffagers, tant
Rùjfiens qu’ Armeniens, en comptant
les valets. La riviere ferpente beaucoup
jufqu’iei, & a par tout environ
40. bradés'de large.' Nous parvînmes
aü bout dé deux heures au
monaftere de SmolensU, qui paroit üohafië-
beaucoup 8ç a un beaucloCher. IÎ de
eft à côté d’un bois, environ à io o ff'° lcasa
>,werßes de Mofcou. Nôtis ne le perdîmes
pas dé vue jufqüés à Quatre
heures. Enfuite nous vîmes de côté
8t d’autre un pais plus ouvert,
rempli de villages, & für le foir un
terrain plus élévé. Nous reliâmes à
l’ancre pendant Tobfcurité de la
huit. Le vingt-cinquième, nous arrivâmes
fur les 9. heures à Ko- Koidia-
lqmna,3XL fud-oüeft de la riviere de na'-
Moska; C ’eft une ville épifcôpale
dans la partie meridionalê de la
Ruße, à lieft de Mofèou. J ’en fis
le delfein à terre au feptentrion,
fans voir là riviere. On le trouvera
au num; 18. Cette ville, dont
dn a déjà parlé dans le voyage de
Ve-
II
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