1704. Un nommé Moejfa-bteki Arme-
, îMiaj> nien d’excraétion, dont le grand pe-
Difgiûce _re avoir embiaffé \&<Maèomeùfme,
d'un autre s>at;tjra unc.Seigneur.' ¿ifg&r ace /p.l us f ruv d7e e-n,
1 704. pendant mon lejour a isfa-
. ban, en.diiant ausfi trop Librement
fes fentimens. Ce Seigneur, qui
avait été élevé aux premières charges,
& au Gouvernement de la même
ville de Tàuris, après avoir été
Général .des. efclaves Circajftens Sc
Géorgiens de fa Majefté, fe rendit
à Ispabdn,. joù. le Roi lui demanda
ce qu’il venait faire, 8c lui ordonna
, fans attendre fa reponfe , de
s’en retourner à fon Gouvernement,
& de là à Efterabad, ville dit Ma-
zanderan, pour y commander fp.n:
armée', & s'bppbTSFïüx coifrfés dés
Turcomans, qui infeftoient ce pais
là , & en enlevoient les habitans &
■ le bétail;; Il repondit au Roi qu’il
étoit bien fâché de ne pouvoir obéir
1 à fa Majefté, parce qu’jl favoit,
, qu’on n’agilfoit pas à la Courcom-
! me on y devoit agir, 8c qu’on l’a-
. voit averti qu’on ne vouloir l’éloL
| gner que pour le perdre : que s’il
: falloit qu’il eut le malheur d’être
j facrifié à la haine de fes ennemis,
| il aimoit mieux que ce- fut à ,1’inf-
tant, qu’après fon départ. Il dit
S cela d’une manière aflez feiche, 8c
1 y ajouta quelques raifonnemens qui
: animèrent tellement le Roi contre
,lu i, qu’on l’alla prendre chez lui
. le 6. Septembre, 8c après l’avoir
garotté, on le mena publiquement
en prifon monté fur un mulet, &
on mit le féellé à tout ce qu’il,
avoit. Noriobftant cette violence,
1 on ne laiifa pas de le relâcher quelques
jours après, à-condition qu’il
ne fortiroit pas de chez lui.
On pourrait donner plufieurs autres
exemples de la violence 8c de
la foibleife de ce Prince, qui s’ex-
pofe tellement au mépris de fes fil-
jets , ..qu’ils difent publiquement.,
qu’il n’a. de R o i, que le nom. Aufli
peut-ôn dire avèff'raifon, Malheur
au pais qui eft gouverné par un enfant!
On dit que fon cadet, qu’on
garde au Palais, 8c qui a du genie
8c du mérité, s’écrie fouvent, en apprenant
la conduite du Roi fon frété:.}
qu’il ne faftrôit s'imaginer ce 1.704.
qu'il fait delà Couronne.-1 <Dë Prin- u Mai-
ce lui aiantn-n-jdnrenvoyéunebou-
■teille de vin', celui-ci la lui Renvoya,
en difant fieremeilt qu’il ri’en
avoir pus .befolü. Ces chblès-là, fi
:peu- conformes-à la maniéré des au-
très pais-, paroitront étranges 8c incroyables
à ceux qui igftôferit'fc'blles
de celui-ci. An rèftèl’i-nftb'ëéilitéde
ce Prince eft telle,.qnëlôrS-qu’il
Mépris
qu'on a
pour le
Roi.
perd une bagatele au jéü jil'-priè celui
qui l’â gagné® dé ii’en rien dirè
au Nazir, qui là doit-payêr*'
Il refte à parler dé l’habillement Hab^
d es Perfes. Us font plus courts que f l ,
ceux des Turcs, 8c diferent félon la
qualité.& le rang des perfonnes.
TTêiïx 'dés g'ens d’épée, par'exemple,
font tout-autres que ceux des
gens de robe, 8r il en, eft. de mêm|
à l’égard de leurs femmes. ' U fç
trouve aufli une grande différence
entre ceux des femmes mariées 8?
des filles ; des. femmes avancées eii
âge 8c d.és jeunes perfonnes. L’haj-
bit des plusiconfiderables parmi le?
gens dé robe fe trouve reprefenté
au. Nurn. 86. Le Mandiel ou le turban,
qu’ils.ont fur la tête, différé
fouvent il S’en trouve de touteis
fortes de couleurs, les uns rayez;,
les autres brochez d’or 8c d’argent,
8c d’autres blancs. Les Eçclefiafti-
jques les. portent plus grands que les
autres, mais d’une -grande propreté
8c bien pliflez. En un mot leurs
habits font magnifiques Sc la plupart,
à fleurs, ce qui neÿleur convient
pas fi bien qu’aux femmes à
mon. gré. Ceux des Turcs font plus LesTura
modeftes 8c mieux entendus, 8cont h«W!iés
un air plus mâle. Auïrefte les ¿citcrnen
Perfes ne changent point de mode, sue >es
n r ' ; • 1 j ' Perfans. 8c ont conferve cet air de grandeur,
qui regnoit parmi eux du tems
à! Alexandre. Les perfonnes de condition
ne vont jamais à pied, mais
à cheval, avec des coureurs à leurs
¿ôtés. Ceux de moindre confidè-
ration ne laiflént pas de les imiter.,
Sc font "obligez de faire des emj
prunts pour cela, qu’ils ne fe mettent
guere en peine d’aquitter. Les
grands Seigneurs 8c ceux qui font
riches garniflent les brides de ieurs
che