_,0^ d’anes & de boucs, àuffi-bien que de
Nov." chevaux & de boeufs', je fuis perfuadé,
avec tout le refpeét, quieftdû
aux Savans, que tout ce qu'on voit
iur cet efcalier ne repréfente que la
fête de la naiffance d’un R o i ,& les
offrandes qu’on lui prefentoit, cho-
fe encore en ufage aujourd’hui, en
cette occafion, où l’on voit apporter
fur la table du R o i, par maniéré
d'offrande, des brebis , des daims
Scc. tous rôtis. Voi Athene'eQsCy
Ces fortes de Proceffions font
précédées de quelques perfonnes qui
ont une Tiare ou efpece de couronne
fur la tête , coutume uiïtée du
tems de Cyrus , fous le regnè duquel
, les principaux Seigneurs de
la Cour , appeliez c_Æquaks, é-
toient obligez d’affifter aux offrandes
& aux feftins , la couronne fur
la tête, parce qu’on croioit que les
Dieux fe plaifoient à voir la magnificence
de ceux qui leur faifoient
des offrandes , 8c les recevoient
d’autant plus favorablement. Voi
Xenophon (b ).
Les vafes que portent ces figures
, étoient apparemment remplis
d’herbes odoriférantes, & particulièrement
de myrrhe , choies
que les Rois de Perfe recevoient a-
vec plaifir , même de la main de
leurs fujets, comme le rapporte A-
thene'e (c).
L ’Ambaffadeur d’Efpagne, dont
oft a parlé plufieurs fois, eft perfuadé
que l’animal, qui eft attaqué par
un lion fur l’efcalier., repréfente un
boeufouun taureau; maisilmefem-
bleroit plutôt que c’eft un cheval ou
un âne. Au refte , ce n’eft qu’un
hiéroglyphe, qui repréfente la vertu
triomphante de h. force, Sc tout le
monde fait que les anciens Perfes Sic.
les Egyptiens cachoient leurs plus
grands myfteres fous des figures é-
quivoques, comme le remarque
Heliodore (d).
Et comme tous ces animaux font
reprefentez avec des cornes, qu’ils j
n’ont pas naturellement, il faut qu’il
y ait du myftere. Cela eft d’autant |
mieux fondé que l’on , fait que les I70.
cornes étoient anciennement l’em- 9. Nov.
blême de la force , & même de
la Majefté;- 8c qu’on en a donne
au boleil 8c a la Lune,auffi-bieii
qu’à Alexandre le grand , que les
Orientaux nommoienc Dhulkarnam,
ou le cornu, parce qu’il s'étoit emparé
de deux des cornes du Soleil,
favoir, l’orient 8c l’occident (e) . .
. Quant aux balances, on lait que La julii-
lajuftice ■Km. • i étoit•e n gr-ar-»n d/e». vénération 1“ enrté'Pe rpéa-r
parmi les anciens Perfes , comme ¡«Man-
Xenophonle remarque (f): aulli por-ces‘
toit-on des balances devant le Ro i,
8c devant les grands du Royâume,
pour repréfenter cettejuftice. Cette
coutume a pareillement été en
ufage parmi les anciens Grecs, Sc
enfuite parmi les Romains.
Les figures qu’on trouve dans les
deux premiers portiques , reffem-
1 blent affez a un cheval,par-devant
Sc par derrière, hors qu’elles ont à
peu près la tête d’un linge: à la vérité
leur queue ne reffemble auffi
| guère- à celle d’un cheval, mais on
i pourroit attribuer cela aux orne-
mens qui y font attachez , 8c qui
étoient fort en ufage parmi les an- "
ciens Perfes. On les nomme Sphinx pourquoi
a caufe qu’elles reffemblent aux fin-on repre«
ges : 8c comme les anciens donnoient sXnx ’
auffi ce nom de Sphinx à un cer- avec des
tain oifeau, les Grecs, 6c apparem-,ilcS;
ment les Perfes, leur ont donné
des ailes. Quelques Naturaliftes
prétendent qu’ils repréfentent pareillement
la force du Volatil 8c du
Fixe.
Le parafol étoit anciennement en p ,,
ufage parmi les Perfes , 8c Xeno- S g e
phon (g) femble en fixer l’invention parmi la
au tems d’Art axerxes , frere de C’y- p"crfe“
rus le jeune, 8c non à celui de Cy-
rus le grand, fous le regne duquel
les Perfes imitoient les vêtemens,
les ornemens 8c les moeurs des Medes,
fans fe precautionner contre la
chaleur du foleil, ou la violence des
vents 8c des faifons. Mais cela changea
fous le regne d’Artaxerxcs, qui
s’adonna au vin 8c à la débauché
avec
(a) L .4 .p a g . r 4 j .& l . r a .p .; t4 .fc q q . ed it.H. Commelin. 1597. (b) Cyr0p._I._3. c. l a . & c . (c) L,
7 , avec, toute fa Cour , 8c tomba dans
9, N o v. te moleffe, de forte qu’on ne fe contenta
plus de l’ombre des arbres 8c
de la fraîcheur des- antres ScdeSCa,
vernes pour fe iouftrairc à l’ardéur
du foleil, i l fallut des parafols Si
des donteftiques pour les potter.
Robes Les deux figures armées dë lâ-n-
H H ces’ repréfentent les Tunicde mani-
dcs. catae, ou longues robes plifféesdè's
Medes, que les Hajlati, ou lanciers,
tant Medes que Perfes , portoient
fous le regne de Cyrus, Sc de plu
iieurs de fes fucceffeurs. Ce qu’elles
ont fur la tête eft une cfpecc de
bonnet ou de mitre,dont parle Hérodote
(ja) en faifant la defeription
des habits Sc des armes de l’armée
du Roi Xerxes, Sc de celle des
Grecs: O'n n’a qu’à joindre Rhodiginus
(b) à cet Auteur, pour s’é-
■cla-irci-r du fait.
Les. trois figures, en partie rompues,
dont l’une a une robe pliffée,
une Tiare Sc le menton envelopé
d’un linge, nous repréfentent un
prêtre Perfan: Monlîeur Hyde en
parle dans fon hiftoire de la religion
des- aBciesÿ Perfe* ^t).
La figure chargée de quelques
offrandes,repréfente un SoldacPer-
fan, de ceux dont on vient déparier;
8c je prens eelle qui combat
contre un lion, 8c qui eft vétuë comme
les Medes, pour un hiéroglyphe;
parce que les Egyptiens, dont les
Perfes ont emprunte plufieurs Cou-
La valeur tûmes, repréfentoient laforce Sc la
tée^arun Valeur par un lion. On peut voir là-
Upri, deffus , Clement d’Alexandrie f d f .
Ce pourroit être auffi un véritable
combat,les Medes.Scies Perfesa.ia.nt
aimé à combattre contre les animaux,
comme le remarque Xenophon
(V) dans fon Inftitutionde Cyrus.
Ceux qui font verfés dans les
antiquitez en pourront juger à leur
gré.
Les figures du pilaftre , qui eft
à demi enterré, font auffi vêtues à ,
la maniéré des Medes, comme on
l’a obfervé en parlant de celle qui
a un parafol. On voit un prêtre Per-
I fan, habillé de même, contre la fe- I70 ,
' nêtre,-. lequel conduit fon offrande, 9;'noV."
qui eft un Bouc avec une «orne recourbée.
La figure en> eit affez extraordinaire,
à la maii-ière des anciens,
qui repréfentoient leurs offrandes
fous diverfes étranges-figures,
lors qu’il s’agtifeitid'uné con-
fecration myfterieufe.- Heliodore (f);
en parle amplement, auffi bien que
Pignorius dans- fa defcïiptioii de la
table d’Ifis. '
Le pilaftre rempli dé figures frë-
préfente une audience Royale, où
le Roi paroit affis fur fon trône,
aVec un marchepied, à la maniéré
des anciens Perfes. Le livre d’EJier
Cg) en fait mention, auffi bien que
Xenophon (b). La.première figure,
qui eft derrière le Ro i, eft vétuë-à
la maniéré des Medes; la fécondé,
à la Perfane,Sc la 3. comme la première.
Le faiffeau de lances y repréfente
la force Sc la concorde du
Royaume; & la perfonne,habillée
à la Perfane,c\.ui fe tient devant ce
Prince, un fuppliant. Les autres
figures, armées de lances 8c de boucliers
, font des gardes, vêtus comme
les Medes. Ces figures paroiffent
rangées-des deux côtez dans l’enfoncement.
On voit furie pilaftre,le plus orné
, la figured’un autre R o i, ou d’une
perfonne de grande diftinétion,
ausfi vétuë à la maniéré des Medes,
avec une efpece de couronne fur
la tête , ornement que les favoris
des Rois portoient ordinairement.
Voiez Xenophon (T).
Il femble que les figures, qui font
au deffous de, l’ouvrage, lui fer vent
d’ornement 8c defupport:ellesfont
habillées à la Perfane. Le pilaftre,
dont on voit le pied d’êftail, re-
prefente quelque chofe de fembla-
ble.
.On voit fur le tombeau, taillé Towr
dans le roc, proche de Perfepolis, beau pro
la figure d’un Ro i, devant un au-
tel, fur lequel brûle le feu facré, lis. -
qui éroit en fi grande vénération,
parmi les Perfes,q u ’ils le portoient