j - 02 fcience des Ruffans digere affezfa-
' j^jûià. cilement.. Le Czar voulant remes
dier à ees inconveniens, fit défendre
à tous les mandians de demander
l’aumône dans les rues,& à un
ehâeun de leur donner quoique ce
fû t, fous peine d’une amende: de
cinq Rubels ou de25. florins. Cependant,
pour pourvoir à la. fub-
Hôpitauxliflanee des pauvres, on fit ériger
m Ues fiôpitaux proche . de chaque
: Eglife, tant au-dedans qu’au dehors
dtMafcou, auxquels le Czar aiïïgna
un revenu annuel.. On fut délivré de
cette maniere, d’une grande incommodité,
puisiquOn nepouvoitfor-
tir des Eglifes fans être pourfuivi de
ces gens-là, d’un bout delà ruëjuf-
qucs à l’autre. Cela produiilt un
autre bon effet, qui fut, que plufieurs
gueux fe mirent à travailler,de crainte
d’être enfermez dans les hôpitaux
v.~ tías. Iss mendiapS'. n’aiment,
pas naturellement l’ouvrage, &ne
regardent pas la mendicité comme
unechofe honteufe. Cela me fait
fonger à une avanture, qu’il faut que
je rapp'ilÉejsf 5
'Àvaiiture ' Il vintunjour, à l’aubergéoù j ’éi'un
jeu- lm jeujie garçon demander l’au-
n e m a n - . , i 1 • ^ 11 diantff mone: a un marchand,: qui y 10-
ggoit. Celui-ci lui demanda pourquoi,
il ne tâclioit pas de gagner fa
vie en travaillant , ou en fe mettant
en fervioej,',: Il répondit, qu’il ne
pouvoit travailler, parce q.ù’on ne
lui àvoit jamais rien fait apprendre,
& qu’ à l’égard du fer vice, il n’y a-
vdit perfojne quja voulût l’em-
ployer. Ce marchand trouvant
qu’il avoir la phyfionomie honnête
, lui demanda s’il vouloit le fer-
vir ; s’il feroit diligent à s’aqui-
te r . de fon devoir , & s’il pour-
foit trouver qtjjlqu’itn , qui voulût
répondre de fa fidélité. C ’eft
unechofe fort neceflaire & fort ordinaire
en ce pa-ïs-là, & fans quoi on
ne fauroit fe faire rendre juftice lors
qu’on eft volé. Ce pauvre garçon
répondit, qu’il ne connoiffoit per-
fonne qui voulût s’engager polir lui ,
mais que Dieu feroit fa caution, &
qu’il le prenoit à témoin, qu’il le
ferviroit fidèlement. Le marchand
s’en contenta -, le prit à fon ferviêe
; & l’autte lé ferVit honnête- 1702,
ment. Cependant il arriva que ce 5-1*9:,
jeune homme fe familiarifa un peu
trop avec une fervante de la mai-
fon, qu’il engrofla. Aufli-tôt qu’el- '
le s’en apperçût., elle ne manqua
pas de.XÎ’en avertir.;, & on lui
confeilla de fépoufer , puis qu’il
l’avoit deshonorée. Il n’y avoit
guère d’inclination , parce qu’elle
étoit beaucoup plus âgée que lui ,
mais enfin , fe trouvant preffé de
s’aquiter de la promeffe , qu’il lui
avoit faite , & d’autres tjjji demandant
s’il croioit pouvoir répondre
de cette conduite devant fon répondant
, il avoiia qu’il auroit de la peine
à le faire , & promit d’époufer
cette femme. Il le fit en effet., &r
fe mit à faire un petit négoce, avec
ce qu’il avoit gagné au fervice de
fon maître. Cela lui réuiïït fi bien,
qu’il tient prefentementr/tme des.
meilleures boutiques de drap, qu’il
y ait ïMofcou, & qu’on l’eftime riche
déplus de 30. mille livres. Sa
femme eft toujours avec lui, & ils
vivent très-bien enfemble: mais
comme elle a 6p. anspaflez,-& que
lès enfans qu’il en a eus font morts ,
il voudroit bien lui perfuader de fe
retirer dans un cloître, où il l’entre-
tiendroit, afin de fe remarier , &dé
jouir d’une nouvelle famille, à quoi
les loix de Rusfie ne répugnent pas ,
ehofe à laquelle elle n’a pu fe refou-
drejufques àpréfent.
Les changemens , dont on vient Changéde
parler, ont paffé jufques dans les ’
Chancelleries, où tous les écrits fe Chanceifont
préfentement, - T -, à la m| anMié rRé de, .!Bfurrieesa'u xo.d
notre paisv Le Czar a cela tort a
coeVir, & tout ce qui regarde le bien
del’Etat; où rien ne fe fait fans fa
participation, toutes les affaires paf-
fantparfes mains. Il a déjà faitfor-
tifier, avec une diligence extrême ,
Novogorod, Tlefcow, Afoph, -SVwo- pjaces
lensko, Kieof & Archange! ; & non- fortifiées;
obftant la depenfe qu’il a falu faire
pour cela, il fe trouve, par fes foins T re fo r do
fit par fa bonne économie, la fomme l’Etat,
de 300.millefMÛehdans fes coffres.
C ’eft une chofe dont il m’a afluré
lui-même, & que j ’ai apprife depuis,
de plufieurs autres, & cela après
G I avoir