té , ce qui fait qu’on vient detems
18 Août e n tems vifiter leurs tombeaux. On
trouve un petit village au pied de
la montagne, Sc au delà une belle
plaine, au nord-eft, bordée de montagnes;
8c au nord-oueft celle de
Kala-kulitftahan avec quelques villages.
La ville qu’on y voit dans
l’éloignement , & lè pais d’alentour
, font un très - bel eifet à la
vue. Oh trouve auiïï, en approchant
de la ville, une belle fontaine
de pierre,dont l’eau eftadmirable,
& un peu au delà, unefource,
qui coule par un canal fouterrain
vers les ‘ montagnes, 8c va fe décharger
par un autre canal dans la
ville même.
Le dixL-neuvieme ,je préparai tout
ce que j ’avois,pour l’envoyer avec
la Caravane , que nous fuivîmes
quelques jours après. Le lendemain
je me rendis au village de Pyrma-
raes où il y a deux tombeaux fort
renommez. Je pafTai en y allant à
côté d’une belle fontaine, 8c tra-
verfai plufieurs ruiffeaùx fur de
petits ponts de pierre. J’en trouvai
un à deux, lieues de la ville, qui
Pyrmaraes.
me reçut très-civilement, me de-1703.
manda d’où je venois , 8c ce qui 15. Août,
m’amenoit là ? Lui aiant répondu
que c’étoit la cunofité, il s’offrit
fort honnêtement à me conduire
dans tous les lieux qui méritoient
d’être vûs. ,
Il y a une allez grande place devant
ce bâtiment, à la droite duquel
en entrant, cet Infpe&eur a
un appartement fpacieux, dont le
plancher étoit couvert de tapis.
Delà on entre à gauche dans la Cour
de ce bâtiment, qui eft grand 8c
bien bâti, 8c enfuite dans une fécondé
où l’on voit plufieurs tombes,
fur lefquelles il y a des caractères
Turcs 8c des ornemens. Puis
on parvient au fepulcre du faint,
qui eft fermé d’une porte de bois,
par laquelle on palfe dans une petite
voûte où l’on trouve un cercueil1,
8c de là dans un joli appartement
qui reçoit la lumière de trois.
côtés par en haut ; 8c qui eft couvert
de tapis, d’étoffes rayées^8cde
nattes: Il faut fe déchauffer pour
né les pa's gâter. On paffe enfuite,.
par une petite porte, à droite de
me parut ancien, compofé de trois L première voûte, dans trois ap
arches ruinées , faites de greffes! partemens, dans le premier dcfqueis
pierres, fous lefquelles couloisunet I y a trois cercueils, cinq dans le
...,.*• (ctcln'ffi i]iu ifl i-dftit^ïtedWs^-
eau très-claire. J ’en vis plufieurs
autres, fous lefquels il n’y en paf-
foit point du tout.
-. La ville de Samachi paroit beau--1
coup de deflùs les montagnes, dans
lefquelles on trouve plufieurs cimetières
8c d’affez grandes tombes.
J ’arrivai fur le midi à Pyrmaraes,
qui eft un grand villâge, bâti de
' pierre 8c de terre, environ à quatre
lieues de la ville, à l’eft, dans
une grande plaine, en approchant
des .montagnes à gauche. ■ On y voit
Tom- Je tombeau de Seid Ibrahim, cer-
beaud’i- tain faint,d’une grande réputation
brahim. en ce païs-là. Le lieu où il .eft en-
.terrérreffemble affez à uneforteref-
fe;8c:eibceint d’une méchantemu-
-ràille. Nous trouvâmes en dedans
¡une .tédürie., où nous mîmes nos
xheviux.; LJn valet m’ylvint trouver,
pour, m’inviter .à ime rendre à,
l ’appartement de fon maître, qui
avoit l’infpeftion de ce lieu-là. Il
le milieu du tgoiftème, qui eft à
gauche, celui du faint. Il eft couvert
d’un grand drap vert. Les portails
de ce bâtiment ont environ 36.
pieds de. haut,:8c quelques braffes
d’épaiffeUt.:. On y monte par 12.
marches, châcune d’unefeule pierre.
Le deffus n’en«eft pas voûté, 8c la
muraille neffembleilpar eh haut à
celle d’une fortereffe, aiant à châ-
que coin une efpece de guerite. Ce
■bâtiment a quarante pas.de long à
droite, 8c j 3 1 . de large. Il y a une
petiterouveriuréi; ^couverte; d’une
pierre ,, au deifus du tombeau, 8c l’on
voit au dèffùs delà porte plufieurs
caraâeres Arabes , taillez dans la
pierre, 8c d’autres tracez de noir
en dedans furnles murailles ,• qui
font blanches* A 20. pas de ce bâti
mention defcend 15. marches voûtées;
Sc enfuite 10. autres;qui font
contigues, 8ç. dont les dernieres ne
font
«o^font pas voûtez , d’où l’on entre
A o û t .dans une cave, qui a 33. pas de
long, 8c 9. de large; laquelle eft
-vôûtée d’un bout à l’autre ; 8c a
bien 36: pieds de haut. Les pierres
de cette voûte font belles, greffes
6c bien jointes, mais le plâtre dont
elles, étoient couvertes eft prefque
tout tombé par la longueur du tems.
Je croi que eette-Cave a fervi de re-
fervoir pour conferver l?eâu.-Elle y
entre même encore,lors qu’il tom'-
be des pluies violentes ; par un canal
fouterraiû, qui vient des montagnes,
voifines-, '8c elle paffe par un trou,
percé dans la fecónde marche. Cette
cave a déûx foupiraux par en haut ;,
au travefs.',defquels elle reçoit la lumiere."
Oh V o i t à l’entrée dé ce bâ-
timent une muraille dé pierre, 8c
à 10. pas delà 20. auges de pierre,
qui fervent d’abreuvoirs au bétail.
, Ils font joints enfemble ; 8c faits châ-
- cun d’une feule pierre ; qui a 3.
pieds 8c demi de long, 8c 2. 8c demi
de large. On y trouve auffiplu-
. fieurs puits ouverts! aulii bien que
dans le village'.8c "aux“environs,1
dont il y eh a beaucoup qui font
bouchez par le haut. Il y a bien de
l ’apparence qu’ils ont fervi autrefois
d’aqueducs , 8c cela eft d’au-;
tant plus vr.ai-femblable, qu’il s’en
trouve plufieurs "qui conduifent
l ’eau par fous terre, dans ces voûtes
fouterraines pour l’y conferver.
■ C ’eft une chofe qui étôit affez ordinaire
parmi les anciens, & j ’en ai
vû moi-même à Alexandrie, 8caux
environs de Naples. Les anciens Me-
des confervoient aulii l’eau de cette
maniere. Les Perfes prenoient
plailir à voir l’exactitude avec la-
quellè.j’examinois tout cela. Je remerciai
enfuite l’infpe&eur de ce
monument, 8c le priai de me donner
quelqu’un pour me conduire à
l ’autre, ce qu’il fit le plus honnêtement
du monde. Nous traverfâ-
mes une montagne à cheval pour
nous y rendre , mais nous fûmes
obligez de mettre pied à terre à l’eft,
où elle étoit fi efcarpéeqyqu’il falT
- loit fouvent nous tënif âiiroGhèr-dei
crainte de tomber. C ’en: fur lè penchant
de ce rocher qu’on trouve le
tombeau de Tiribbabba: .O n y def- 1 -0, .
cend par trois marches, dans une pla-
Ce de la largeur idu bâtiment, qui
28. pieds de front, 8c va donner ccn- TiriB.
tre l’endrôitple:. plus, efcarpé .de là babba!
montagne'. « L e frontifpice. en eft
d’une grande beauté:8c de grandes
pierres polies. Il a deux fenêtres
qui pénètrent trois paumes, dans la
muraille. Celle qui eft à gauche eft
vitrée au milieu , 8c a une jaloufie
de pierre , qui femblèbêtre d’une •
feule piecùùoOn y ..a , attaché plufieurs
lambeaux de couleur. La fenêtre,
qui e f t à droite; eft de greffes
pierres , qui ont 4. paumes 8c
demie de large 8c 8. de haut. ;On
monte 3. marches pour parvenir au
portail; qui eft fermé par une porté
de bois. Delà on entre dans un
petit appartement quarré.,qui a de
jolies niches de tous côtés 8c un petit
dôme: il n’a pasplusde j*pieds
d’étendue d’un côté à l ’autre par en
bas. La muraille, qui eft à droite
en entrant; donne contre le rocher.
A gauche, on monte par 3. marches;,
dont l ’une eft plus élevée que les autres,
dans un appartement qui a 14,;
pieds de long 8c 10. déiüarge, a-
vec une voûte élevée d’environ 36:
pieds. On trouve vis-àjvis dé lâ
porte un efcalier de 15. marches dont ■
la première eft élevée, la fécondé la r^ |
ge, 8c les autres l'a plupart;., d’une
feule pierre, épaiffe de 13* pouces*
Cet efcalier a 2. pieds. 8c demi de
■large, 8c conduit dans un appartement
orné de huit niches, qui a une
grande fenêtre dans le frontifpice;
avec une jaloufie de bois , 8c un d ôÿ •
me par-deffüs. Cet appartement eft
couvert de nattes ; 8c a trois portes.
On y trouve auffi deux oüvertures
à droite, dont l’une eft une grande
nithe, fermée par une. efpece de fenêtre
de pierre cifelée. Celle qui
eft à côté de celle-ci, à gauche,fe
•ferme par une petite porte à deux
battans bien travaillez, laquelle n’a
que 4. pieds de haut 8c deux delar-
ge , de forte qu’il faut fe courbet
pour y paffer. On y trouve unepe-
tite gr-otte: taillée dans lêxrùénër,
contre lequel ce monument eft bâti;
Sc dans leéoin, contrelemême
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