1692. tout l’ ete fur lé rivage,onles trou-
ü. oa. ve fendues 8c nqires, 8c elles ne
Pfod igieufes
dents
d ’un
Mammut.
font bonnes à rien , au lieu que
celles qui font entières 8c nettes,
font auili bonnes que l ’yvoire: On
les tranlporte par toute la Mofiovie,
où'l’on en fait des peignes, Scplu-
fieurs autres ouvrages.
Le même domeftique lui dit
auifi, qu’il en avoit trouvé deux
dans une même tête, qui pefoient
environ 12. livrés de R u ß e , qui
font 400. livres d'Allemagne ; de
forte qu’il faut que ces animaux là
foient d’une groifeur très-confide-
rable. Au relie,M.onfr.Isbrantsdit
qu’il n’a jamais rencontré perfon-
n e , qui eut vû un de ces Mammuts
en v ie ; ni même qui pût en
décrire exaftement la forme.
Ge Seigneur étant arrivé au vil-
^age de Makofskoi, ne voulut plus
parterre, s’expofer fur l’eau, 8c refolut de
faire le refte du voyage par- terre.
Après avoir fait 16. lieues de cette
Ardrée l maniéré, il arriva à Jemzeskoi le
Jemies- douzième Octobre , où il s’arrêta
quelque tems pour fe repofer, &
attendre l’hyver afin de pourfuivre
fon voyage en traîneau. Il fit préparer
en attendant tout ce qui lui
étoit neceffaire,8ceUtletems d’examiner
tout ce qui meritoit d’être
vû en cette ville.
Elle tire fon tioiii de celui dé
la riviere de Jenißas qui a fa four-
ce dans le fud, traverfe les moni
l continue
fon
v o y a g e
Roi,
Üefcrip-
tion de
cette ville.
tagnes des Kalmuques, 8c Va fe jet- .
ter prefque en droite ligne, au nord, n. o a
dans la mer glaciale de Tartarie,
mais non comme l’Oby, qui fe dé-
charge dans le fein de fes propres
eaux, 8c coule de là dans la mer.
Elle a plus.d’un grand quart de
Iieuë. de large devant cette ville.
Son eau eft blanche & legere, & ne
produit guere depoiiTon. I l y a 7.
ans que les habitans de cette ville
équipèrent un vaiffeau, pour aller
a la pêche des baleines ; mais il
n’eft jamais revenu:, & même ils
n’en ont eu aucune nouvelle. Cependant
ceux de Fugunia, ville fi*
tuée fur la même riviere,-en defeen-
dant, ne laiifent pas d’y en envoyer
tous les ans ; mais ils prennent mieux
leur tems, lors’qüe le vent poulie
la glace en mer, 8c font ainficette
pêche fans péril. La ville de Jenu
zeskoi eft aflez grande, bien fortri
fiée, 8c fort peuplée. Le bled, la
viande de boucherie êt la volaille
y abondent. Sa jurifdiftion s'étend
fur un grand nombre de Tun-
gufes payens, lefqüels habitent le
long de la jfenefia ,Sc de la Tungus-
ka, 8c aux environs. Ils payent un
tribut de toutes fortes de pelleteries.
à fa Majefté Czarienne. Le froid
y eft fi violent, que les arbres fruitiers
n’y produifent aucun fruit. Il
n’y croît que des grofeilles rouge9
8c noires, 8c quelques fràifes.
C h a p i t r é XXIII.
Départ de JénizeskdL Arrivée a l'IJle de Ribnoi; a Ilinskoi j
& a la chute ou torrent de Schamanskoi, ou du magicien.
Dejcription des Tunguiès.
quîtme il arriva à Ilinskoi,- fur la ri- AÏHnsi
viere à'Ilni, qui a' fa fouree au fud- ko!-
fud-oueft, 8c fe déchargé dans la
Tmguska aü nôrd-nord-oueft. On
trouve jufques là, des Ruffiens &c
des Tungùfes fur les bords de cette
riviere.
'\Æ ’ Onfieur l’Envoyé partît de
. -LY.L Jcni&eskoi en traîneau , 8c
Depart
de jenizeskoi
& ' - 5 3 ?.'7 'jdi;,: .»
arrivée arriva le 'Vingtième, janvier 1692.
“ dans 1>Ifie de Ribnoi, ou des poif-
n o i, ion®. Elle eft fituée au milieu de
la riviere de Funguska, 8c abonde
en poiiïon , fur tout eu éturgeon 8c
en brochets, d’Une groifeur extraordinaire,
8c eff prefque toute ha-
bitée par des RnJJiens, Le Vingt-ciri-
A quelques journées de là , on
rêneontre la grande chute ou le tor- ou “S /
rent d’eau de Schamnianskoif ou durcnt
Magic
a - cïm