i704.f°nt aucune difficulté de couper les
t . M»i. oreilles , le nez & même la gorge
de leurs peres , lors que le Roi le
requiert, pour obtenir les charges
qu’ils poffedent , chofe dont il y a
plufieurs exemples. En un mot,
comme la fortune de ce premier Mini
ftre dépend uniquement de la volonté
d’un Prince incpnftant, qui
fuit aveuglément les mouvemens de
fes pallions , fans avoir égard à la
raifon , il ignore fouvent la veille
le malheur dont il eft accablé le
lendemain. De plus, quoi qu’ilfoit
le premier Miniftre & le plus grand
Seigneur de l ’Etat, il ne laiffe pas
d’être en même tems le plus grand
de tous les efclaves; n’aiant aucun
repos, & craignant toujours de perdre
les bonnes grâces de fon Maître.
Cependant il ne fauroit plaire
à tout le monde, & il eft refpon-
fable de tous les malheurs qui arrivent
à l’Etat.
C h e f des Celui qui le fuit eft le Koertfe bas-
chesf" ou bachi, c’eft-à-dire, le General
des Courtches. C ’eft un corps
qu’on tire des Turcomans ou Tarta-
res originaires, vieille race de bons
foldats,qui vivent entr’eux enpaf-
tres ou bergers à la. campagne, fous
des tentes,avec leur bétail,difper-
fez par toute la Perfe , fans fe mêler
avec les autres. Us fervent à
cheval, 8c font armés d’arcs 6c de
fléchés.
Chef des On compte après celui-ci le Couefchïes.
lar-Agafa, ou General des efclaves
Géorgiens, 6c autres efclaves blancs,
qui font armés comme les préce-
dens d’arcs 8c de fléchés, établis
fous le regne à’Abas le Grand.
Enfuite le Tufingtchi-Agafi, ou
General du corps des moufquetai-
res , qu’on choiiit à la campagne
parmi les gens les plus laborieux 8c
les plus robuftes. Ils fervent à cheval
en campagne, comme nos dragons,
8c combattent à pied. Ce corps
fut ausfi établi par Abasle Grand.
C h e f des Ces trois Generaux-là étoient aumouf
trefois commandez par un Sephafa-
quetaires. } ou c J,ef g x e . ma ;s q s ne Je
font aujourd’hui que par un Ser-
daer, ou chef établi pour une expédition
, après laquelle il eft congédié
, 8c recompenfé de ce fervicey-0,
extraordinaire. i. Mai.’ i
Après ceux-ci vient leiV4z/>',ou Grand
grand Surintendant de la Maifon du Surîntenè
Ro i, 8c chef des gardes-hôtes. int
Celui-ci a fous lui 1 e Miersjichaer- Grand
basje, ou grand Veneur, 6c le’ M - ^ ne“r-
rachor-basje, ou grand Ecuyer. Ecuye r.
On compte ausfi entre les princi- chef du
paux Officiers de l’Etat 1 eDiwaen- 9°"r!:i.1
begie, ou chef du Confeil de Jufti- ce.
ce , qui juge en dernier reflort de
toutes les caufes civiles 8c criminelles
, à l’exception des difputes de
petite confequence dont juge le
Deroga du lieu où elles arrivent.
L eMuJlausjeElmemalick, ou mai- Maître
tre des comptes 8c des finances, où comptes’
il y a une, chambre pour l ’enregî- J
trement des troupes Perfanes , de
certains officiers, 8c des gouverne-
mens que les Beglerbegs, les Chans 8c
les Sultans poffedent pour l’entretien
de leur maifon 8c de leur dignité:
mais' en échange ils font obligez
d’entretenir un certain nombre de
troupes, 8c de payer tous les ans au
Roi une fomme d’argent à laquelle,
ils font taxez ; outre que ce Prince
, s’en referve ausfi une certaine partie.
Le Mujlophie ou chef des cham- chef des
bres des comptes 8c des finances, où Cham-
l’on enregître les comptes des Sei- comptes,
gneuries, qui appartiennent particulièrement
à fa Majefté, 8c des autres
revenus, qui fervent pour l ’entretien
de la Cour.
Le Vacka Nuviez, ou l ’écrivain
des chofes cafuelles , qui tient un
journal de tout ce qui fe paffe dans le
Royaume 8c dans les Provinces voi-
fines.
Les Numejisjum-basjes,ou premiers Mcdecins
médecins du R o i, qui font en grande du Roi’
eftimeauprès de ce Prince, 8c qui re-
gloient autrefois fa conduite en plufieurs
chofes s mais dont l’autorité
eft fort diminuée à préfent. Tous ces
Officiers-là ont droit de feance au
Palais Royal. Le principal de ceux
qui n’ont point ce privilège eft le
Sjs-jck-agafi-basje, chef des portiers, C h e f d o
ou grand maître de la Cour, qui a porticts-
l’infpeftion du Palais, 8c y réglé le
rang. Ce Seigneur a d’ordinaire un
gros
.• iy^'-gros bitoù'd’or, garni de diamans
». M»i. à la main ; 8c a continuellement les
yeux attachez fur le R o i, pour y découvrir
fa volonté. 11 execute en
perfonne fes ordres dans les lieux où
il fe trouve, 8c les fait executer par
fes TafaoulS ou huisfiers, lors qu’ils
introduc-s’étendent plus loin. C ’eft lui ausfi
Minidres conduit les Miniftres étrangers
étrangers.auprèsdu R o i, les prenant'fous le
bras ; 8c qui les reconduit enfuite à
l’endroit où ils doivent s’affeoir, lors
qu’on leur permet de le faire.
Cf,am_ ' Le Megter, ou grand Chambe-
bdan. lan, qui ne s’asfiedpasnonpluSàla
Cour, Ce Seigneur a une botirfe à
fon côté, dans laquelle il y a quelques
mouchoirs , une montre, du
contre-poifon 8c des herbes pour faire
dormir, à l’ufagedu Roi. liaauf-
ii la difpofition des habits que ce
Prince porte ordinairement. C ’eft
prefque toujours un Eunuque, parce
qu’il accompagne fouvent le Roi
au ferrail , ou Haram , ce qui. lui
donne beaucoup de credit 8C d’autorité.
Segter- ^ ne @ 9 P a s oublier les Begter-
begs. begs, c’eft-à-dirë en Titré, Seigneurs
des Seigneurs, qui font, Gouverneurs
des grandes Provinces ou Pais
d'Etat. Ceux-ci ont communément
fous eüx des Chaans ou des Sultans,
8c confirment le principal revenu de
leurs Provinces , n’en donnant au
Roi qu’üne petite partie en prefens,
outre qu’ils font obligez d’entretenir
un certain nombre de troupes.
Au refte ils font comme de petits
Rois dans leurs Provinces, à la referve
de l’obeïffance qu’ils doivent
à fa Majefté. Il y a 15. ou 16. de
ces Beglerbegs dans cet Empire, 8c
cette charge eft fi confiderable, que
ceux qui en font revécus ont rang
au Palais R o ya l, immédiatement
après le Toefentkji Agafi d’un côté,
8c le Nazir de l’autre , devant le
Mieri-Sjikaer-baße , ou le grand
Veneur.
Chaans& Les Chaans 8c les Sultans , qui
Sultans. pon(. allpj <jes Gouverneurs de Provinces,
ne différent guère des Begier
begs , 8c le Chaan a fimplement
le rang au-deffus du Sultan. Ils
jouïffent auffi du revenu des terres
qui foùt fous leur département,'Sc 1/04*
font obligez d’entretenir un certain *• Mai.
nombre de troupes, 8c de faire des
prefens-au Roi,, outre qu’il y eù a
qui font dépendans des Beglerbegs.
Les Derva/ies , font les Gouvër-DcrVi*
neùrs des Pais de Domaine, qui font
deftinez pour l ’entretien de la Cour,-
8c de certaines troupes , 8c ils ont
l’infpettion des deniers, qui en proviennent.
Ceux-ci ont des appoin-
temens , ou une partie des revenus
de leur gouvernement, 8c ils.
font des prefens au Roi comme les
autres.
Outre ces grands officiers des Derogacs.
Provinces, les fortereffes8c les vili-'-
les ont leurs Gouverneurs particuliers,
qu’on appelle Derogaes. Ceux
des grandes villes, comme Iffahan,
6cc. font aufli la charge de Lieute-
nans civils & criminels. Lors qu’ils
exécutent leur charge, ils n’ont aucun
égard aux perfonnes, 8cpunif-
fent indifféremment tous les délinquants,
8c s’attribuent le profit des
amandes.
Les Câlantaars , OU chefs de Calan*
la populace , font les principaux t>ar!‘
Magiftrats des villages 8c des
bourgs ; mais leur autorité né s’étend
que fur la populace dans les gtahdes
villes, 8c particulièrement àIfpdhan.
Us en font proprement les protecteurs
8c défendent leurs caufes aux
tribunaux de juftice. C ’eft eux, qui
font l’état des taxes ordinaires 8c
extraordinaires, qu’ils règlent félon
les moyens 8c la capacité des" habi-
tans ; 8c ils en font porter les deniers
dans les bureaux établis pour
cela.
Ceux-ci ont fous eux les Ked- Ked-cho*
chodaes , ou maîtres des quartiers,daes-
qui exécutent leurs ordres, 6c protègent,
à peu près de la même maniéré
, ceux, qui font fous leur direC-
ition, 8c font la collefte des taxes,
qui leur font impofées.
Les Chefs ou Magiftrats des pe-.Chefs des
tits villages y ont la même autori- Petits Tii*
té, que les Calantaars exercent dans
les grands, 8c dans les bourgs. On
les nomme Rajies, ou Regens.
La charge de Siagbandar, ou de Siagban-
receveur des droits impofez fur tou- Î?rs >ou
■px j *• Doua-
D d tèS nicrj