i iq 6 flue ^cs danfeufes , qui la déchira,j
n. Juin, à deflein affèz groiïïerement, enjet-
tant les morceaux dans fa bouche,
qu’elle en remplit, fans difconti-
nuer de parler, quoique très-imparfaitement.
Pendant qu’elle jettoit
de cette maniere un morceau dans
fa bouche , elle en faifoit refortir
l'autre,,8c en s’approchant de nous,
cotnme pour nous parler , elle faifoit
des grimaces effroyables. Cela
dura jufques à 2. heures après midi
; 8c tout étant fini, la danfeufe
nous rapporta l’argent que j ’avois
mis' dans fon écuelle ; mais j ene voulus
pàs le reprendre, Sc la priai de
le garder , en lui d ifan t, que ce
fi’étoit pas la maniere parmi nous,
de reprendre ce qu’on avoit donné.
Le Roi me eonduifit enfuite, dans
tous les appartemens de fon Palais,
depuis le haut jufques en bas, après
s’être déchauifé pour monter,comme
nous fîmes à fon exemple, ce
lieu-là étant eftiméfacré. Il me mena
jufques dans les appartemens de
la Reine, dont je trouvai les chambres
affez petites. Enfin, après a-
voir eu l’honneur d’entretenir affez
long-tems ce Prince fur plufieurs fu-
jets, il me congédia, & me pria de
faire fes complimens à Mr. le General.
Je rendis mille grâces à faMa-
jefté de l’honneur qu’elle m’avoit
fait, & lui fouhaitai une fanté parfaite,
un regne heureux & fortuné,
& que fes fucceffeurs pûffent repondre
à la gloire de leurs illuftres prede-
cefleurs. Le Roi eût la bonté dé me
fouhaiter, de fon côté, beaucoup de
profperité, & un heureux retour en
ma patrie.. Il me eonduifit enfuite,
parune galerie de bois, dans un autre
édifice , aiant été accompagné
jufques-ià de ces deux filles aînées,
lefquelles n’allèrent pas plus avant.
Lors que nous fûmes defeendus, le
Roi reprit fes pantoufles & nous nos
L'Auteut fouliers. J ’y pris congé de ce bon
congé do Prince, qui me fit encore une fois
Roi.
l’honneur de me prefenter la main, 1706.
8c puis je m’en retohrnai bhez noüs. ii. Jailli
GePrince efl: affez brun fit fan-Portrait
guin : il a l’air bon, les yeux bruns, p“ jîc_
Sc les fourcils prefque noirs , avec
de pétites mouftaches. On a déjà
parlé de fon habillement, à quoi
on n’à rien à ajoûter. Il avoit environ
33. ans, 8c 33. enfans.
On trouvera au num. 214. ce qu’il
y avoit dé plus remarquable dafis la
laie de l’audience, où ce Prince me
reçût 8c eut la bonté demeregaler.
J ’en fis l’ébauche fur le lieu, fans
que perfonne s’en apperçut, parce
qu’on croioit que j ’écrivois , pour
n’oublier aucun des honneurs qu’on
m’y faifoit, aiant fait dire au R o i,
que je ne manquerais pas de publier
fes bienfaits,pour en conferver la mémoire,
chofe dont les dames de la
Cour s’applaudirent;
J ’ajouterai en cet endroit les or- Ènfei-
nemens 8c les enfeignes, dont c e ^ “
Prince efl: accompagné lors qu’il
parait en public, lefquels il a prefque
toujours autour de lu i, 8c que
portent dix dames de qualité; 1. U n
’Tsjelor, ou poignard de paradé.
2. Un Sawoeniggaling, ou coupe
d’on 3; Un Ardawalika , ou oi-
feau de bois doré , fur lequel on porte
les habits du Roi. 4. Un Sery-
pienangdoor , qu’on trouve dans les
Iles Maldives. 5. Une hante, ou
petite mefure d’Etat. 6; Une Souaf-
,Je kuifpidoor , ou petite cane, faite
de la racine d’un certain arbre. 7.
8c 8. Deux carabines. 9. U n e t’J/rf-
ratan, ou petite cane à boire. 10. U-
ne taffe de Souajfe. Ce font là leS
ornemens ou les enfeignes ordinaires
du Roi , qu’il change quand il
lui p la it, qu’il augmente ou qu’il
diminué félon fon bon plaifir.
Comme je ne faurois rien diré dé Alphabet
la langue des Javanites,. • j. y .j e 1 m1e c1 on- Ddeitse sJ;aï2' tenterai d en marquer l alphabet,
qui confifte en 20. earaftereS;
T OM. II; Z z 2 A.