Ü V Q Y
A G E S
l’on voit la ville avec avantage,, ,Sç 1703.
tous les villages d’alentour, qui font u. PS)
un très-bel .effet s mais de trop loin
pour bien diftinguer les objets. La
caravane s’arrêta au village de Sar-
dale, à 3. l.ieuësdelavillej 8c nous
fûmes furpris d’un fi grand brouillard
I7Q, lui. J ’eneusunfenfibledéplaifir, &
s.priob. fi? tous mes efforts, pour les accommoder,
& provenir les fuites de ce
démêlé, fachant que les habitans de
ce village étojent fiers. 8c vindicatifs.
Se quele Gou verneur de fa province
a voit été 40. ans à les foumettre à la
raiion, dont il n’a voit même pu venir
à bout fans en envoyer unepar-
tie à Îfÿçfrm- 11? avaient autrefois
pouffé leur brutalité jufques à arracher
dgs mains de leurs maris des
femmes, gui lent plaifoient fans é-.
pargner la vie de ceux qui s’oppo-
foient à leur fureur. Il n'y avait pas
jufques aux marchands qui ne fuf-
fent expofez à leurs infultes dans
leurs çterarüeiîiferais en ce tems - là.
I & l l Mais le Çh(in qui les gouverne à pre-
“ fentj a fu arrêter leurs violences,
quqi qu’il n’ait qu’une garde de 300.
chevaux fans aucune infanterie.
Le fepti'eme on fit tranfporter les
marçhandifes des negocians au village
d’Adfgaerneloe, où demeurait le
conducteur de la caravane , lequel
nous y fit perdre la plus belle partie
dclafaifpn. I l refolut enfin de partir
le neuvième, mais il tomba tant
d’eau qu’il fallut remettre notre
voyage jufques au 12. Quelques
prêtres Arméniens m’y vinrent trouver
8t me prièrent de leur donner
quelque chofe pour contribuer au
bâtiment d’une Eglife, confacrée à
S. Jean,, qu’ils faifoient bâtir dans
un village proche de la ville. Je
leur fis un petit préfent 8c leur fou-
haitai beaucoup de fuccès dans leur
enfreprife.
Le fàgfknte je préparai tout pour
mon départ, 8c envoyai mesbalots
à la caravane, après avoir refté un
ip^ s^Ardeoil. Le lendemain, m’étant
levé de bon matin, je rencontrai
un grand nombre de Fer fans,
qui trayerfoient la ville en chantant
8c fe rejouïffant de leur heureux
retour de la Meque, où ils avoient
été vifiter le tombeau de leur Prophète
Mohamed.
I l étoit trois heures après midi
lors que la caravane fe mit en chemin,
faifant route v e rs le fu d , &
après avoir traverfé la plaine, nous
entrâmes dans les montagnes, d’où
à l’entrée des montagnes, qu’on
ayoit peine à les yoir. Le terrain
qui .eft autour de ce village, qui a
affez d’étendue, eft très-fertile, 8c
abonde en bleds, qui étoient entaf-
fez de tous cotés. Nous en partîmes
à trois heures du matin, & a-
chevâmes de traverfer les montagnes,
Quand on eft au-delà, le fom-
met des plus éloignées paroît enfoncé
dans les nues. Le terroir en eft
aufli très-fertile, & étoit rempli de
païfans qui labouroient la terre avec
des boeufs fit des bufles. Après a-
voir traverfé plufieurs villages, nous
arrivâmes fur les 9. heures à celui
de Koraming , qui eft affez grand
& dont les en virons étoient aulfi couverts
de monceaux de bled.
Nous nous y , arrêtâmes dans la chaffd
plaine , au bord d’une petite rivie-
re ,1 qui la traverfe, & y trouvâmes e
quantité de pigeons , de becalïïnes
& de grives , dont je tuai un affez
bon nombre fit deux jeunes canards
fauvages. Les environs de ces villages
font remplis de faules, d’aûnes
8c d’arbres fruitiers. Nous.y attendîmes
le refte de nos compagnons
qui étoient reliez derrière, 8c j ’y
deifinai la vue qu’on trouve au num..
Le brouillard recommença fur le
foir, 8c dura jufques à minuit, que
nous entrâmes dans les plus hautes
montagnes, par un beau clair de lune
, 8c arrivâmes le quinzième au
matin au village de Fattaba. Nous
continuâmes notre voyage le lendemain
à la pointe du jour , par les
montagnes. Les deux Arméniens,
mes compagnons, qui étoient reliez
après nous, nous réjoignirent cette
nuit ; 8c le dix-fepiibne nous nous
arrêtâmes dans les montagnes, après
avoir traverfé plufieurs rochers. Ce
jour-là, nous réjoignîmes nos chameaux
, qui avoient pris les devans ;
8c n o u s vîmes delà, à une demi-Iieuë
de