i f
14. Mai.
Montagne
de
Gorôfo-.
ponofsr ; kiç..
Riviere
de Doe-
ïinke.
rent en terre, Se jettérent châcun
une poignée de fable fur lu i, enfai-
fant le figne-de, la croix , Se quelques
autres; ‘cérémonies.. Enfin on
remplit la foife de terre Se de pierres
, & puis on mit près de fa tête
une g-rande croix de bois, Se trois
petijtes'-en travers l’une fur l’autre-;
puis on jetta de-greffes pierres fur
la foffe-, Se de la poudre à canon à
l’entour ; fans oublier un cierge à
la tête. Ces cérémonies étant finies,
ils baiférent l’un aptès; l’autre- la
pier-reda-plus élevée , & brûlèrent
l ’encens qui étoit deffus ; ’ Ils mitent
le feu- à la poudre , & 'puis; donnèrent
un-petit verre-d’eau de vië à
ehâêkn - dès affiftans, ToUs ceux
de notre barque fe trouvèrent à-cet-
tg-céremonie, Se plu-iiëurs ne purent
s’empêcher de mêler leurs larmes
à celles des Arméniens, tant elle
fut lugubre, Se pour un homme
que -nous -avions. vu en parfaite fan-
té quelques ■heùreS-àüparàvant. Il
fe- nomoeoit Pierre Archangel, Se é-
toit habitant d’IJpahan, où fa femme
& fes enfans- l ’attendoient avec impatience.
• Cette montagne, qui eft feparée
des autres, étoit environnée de chênes,
défailles & d’aunes, & avoit mê-
mepar-ci par-là des -rofiers boutonnez
» Si- la terre-eût été moins-fe-
che, n.ous y aurions-trouvé affuré-
ment des fleurs Se des hêrbes. Nous
ne pûmes cependant--, defeendre
dans- -lès vallées à caufe des eaux1.
Cette montagne fe nomme Gorofo-
fonofskie,Se eft à 2,6. -werfies deSa-
r,atof -On -en peut voir la fituation
au num. 29. Nous eûmes- enfuite
plufieurs- vues les plus, agréables du
mondé-; Lé feizième. nous -revîmes
des montagnes efearpées, éboulées
en plufiéu-rs endroits, fort fablon-
neufes, & remplies de nids d’hirondelles
, lefquelles on en voioit for-
tir , St y rentrer à' tous momens.
La rivierey eft auffi remplie d’Iiîes;
Se nous apperçûmes de loin la montagne
d’or, qu’ils appellent Solof-
togori-, • quelques autres plus couvertes
de verdure Se d’arbres , Se
entre deux la petite rivieredeLW-
zinke, qui coule vers le nord-oueft,
à 25. werftes de Saroegamis. Enfuf- .x ìó ì ,
-te nous trouvâmes.-un-bois devant 14. Mail
les montagnes, en partie dansleau,
où deux -barques -avoient été jettées
par la tempête, lorlque la riviere
étoit la plusvènflée, & - y étaient
encore.toutes, entieresp Nous y vît
mes auffi des-cabanes dé pêcheurs,
& furde foir- nous paffâmes à côté
de Sarpegamjs-,^ yillê qu’on avoit vme
commencé à bâ-tié depuis 4. ans , Saroegat
& qui étoit déjà fort avancée,-af- mis'-
fez-grande & ceinte d’une muraille
de-terre, à-laquelle on travail-
loit fans relâche. H y; étoit déjà venu.
habiter-près de 4000’. familles de
Mofcou. La montagne.fur laquelle
elle; eft bâtie, eft- élèyëe du côté de
la-riviere, efearpée & fort remplie
de rochers. - On trouve-à gauche,
au deffous de la ville, la riviere de
Kamufc.hinka, qui coule vers l’oueft. hiviete
-On dit qu’elle a fa.-fource; dans l e f^ ^ “*
canal d'Iloba , qù| tombe dans le ~ *
Don lequel fe décharge dans la mer
de. Zabache „Se fepare ¥ Europe de
l’Afie: -Les-.Cqfa.ques, -q u i habitent
les rivages du D o t, fe rendoient, à
cë qu’on prétend , en bâteau, de
cette riviere dans lé JVolga, & commettaient
de grands defordres en
ce quarticr-là, quoi qu’on y envoyât
fou vent déssgéns- de guerre
pour reprimer leur-infolence : Mais
cela-n’étant pas fufifant pour en venir
à bout, on a fàit bâtir- cette vili
i-le-pour les-tenir-en bridé.’ -On y
travailloit auffi à un fo r t , ceint
d’une muraille de terre, de l’autre
côté du Kamiijchink a ; mais cetou- ■
vrage n’avaneoit guère, les travail- !
leurs- n’y pouvant fubfifter- à caufé
du mauvais air. S’ahS èeiàfle Czar
y auroit fait crcufer un canal pouf
aller dans la mer noire. J-’allai voir
cet ouvrage , Se on me dit qu’on
avoit eu deffein de -bâtir la ville à
l ’endroit où ce fort étoit commencé;
mais qu’on ne l ’avoit pas fait
parce que l’air y étoit trop mal fain.
On avoit auffi réfoltl d’y faire une
digue d’urte montagne à l’autre pouf
arrêter le cours du Kaniufchinka St
l ’empêcher de_donner dans le. JVolga;
mais1 il fallut abandonner cet
ouvrage, "les portes des éclufes ne
p o u -