1703
2.6, oa.
A b o n dance
de
vivres.
Angoert.
oifeau
ainfi
nommé.
Çotton,
loin que c’eft une fortereffe. Il eft
rempli d’arbres 8c de jardins, Sc l’on
voit un grand nombre de maifons à
l ’entour , qui ne font pas habitées.
On en trouvera larcprèfentationau
num. 57.
Les vivres abondent en ce quar-
tier-là, où nous trouvâmes d’excellent
mouton, de bons poulets, & des
melons, dont j ’ai confervé delafé-
, mence. J ’y tirai un Angoert, grand
& bel oifeau, qui reffembleunpeu
à un canard , mais qui vole plus
haut, & marche la tête levée comme
un coq , 8c fe plaît dans l’eau.
Le corps en eft rouge, & le col d’un
roux jaunâtre jufqües aux yeux,
dont le tour eft blanc jufques au
bec, qui eft noir. Il a les ailes blanches,
rouges 8c noires. Mon chien
mç l’apporta en vie. On trouvera
la r.eprefentation d’un petit
village au num. 58, 8c celle de cet
oifeau au num. 59.
Ce païs abonde en cottoniers,dont
j ’ai deiîiné une branche, qu’on trouvera
au num. 60. Elle a 3. ou 4.
boutons, en l’état où ils font lorf-
que le fruit eft eft parfaitemènt mur -,
comme.on le voit par un des 4,
qui eft fendu , blanc 8c rempli de
cotton. On les cueille, ou ilstom-
bent d’eux-mêmes, quand le bouton
eft ouvert 8c commence à fe faner.
La couleur extérieure en eft violette
, 8c fait un effet charmant avec le
blanc du dedans, lors qu’ils fe fendent
8c qu’ils s’ouvrent.
Le trentième nous reliâmes en ce
lieu-là, pour faire repofer nos chevaux.
11 y paffa fur le midi un Am-
baffadeur de Pologne , qui venoit
d’Ifpahan, 8c s’en retournoit en fon
pais. Je le rencontrai, étantfeul à
la chaffe, Sc quelques perfonnesde
fa fuite, me voyant vétu à la Hol-
landoife, m’appelèrent. Comme je
ne m’arrêtai pas , les prenant pour
des Perfans , deux ou trois d’en-
tr’eux s’avancèrent vers, moi à cheval,
8c me dirent en Italien, qu’ils
étoient Europeans. Pendant que j ’é-
tois occupé à parler avec eux, l’Am-
baffadeur paffa. Ils me demandèrent
des nouvelles de Y Europe, à
quoi je répondis, qu’il y avoit plus
de 6. mois que j ’étois’ parti de 1703.
Mofcou , 8c par conféquent que. je 30. O Ù .
n’en fa vois aucunes. Ils avprcnt paf-
fé la nuit dans le village le plus pro- '
che de celui où nous étions, 8c me
prièrent de faluet leurs amis à Is-
pahan , me promettant de s’aquit-
ter du même devoir envers les miens
à Mofcou, en’fuite de quoi ilspour-
fuivîrent leur chemin. Ils étoient
environ 30. perfonnes à cheval, 8c
portoient 3. ou 4. petits étendards,
fuivis de 23. chameaux, chargez de
leurs équipages.
Nous nous remîmes en chemina
3/ heures du matin, 8c après une
traite de 4. lieues, nous arrivâmes
à Sakfawa, grand village, auffi rempli
d’arbres que le précédent. On y
voit à droite les ruines d’un' grand
bâtiment, 8c à gauche celles d’un
grand Caravanferai, reprefentées au
num. 61. Il fallut s’y arrêter pôùr
payer les droits, 8c je paffai ce tems-
là à tirer des pigeons.
■ En continuant notre route nous
paffâmes dans un endroit rempli de
fenné. L ’arbre qui le porte eft fort- setinés.
agreable à la vue, 8c commeje n’en
avois jamais vû j ’en fus charmé,8c
en ferai la defeription dans-la fuite.
Nous trouvâmes-beaucoup de grenades
au village d’Arafangh, fruit
très-rafraichiffant 8c à très-bon marché,
Au fortir delà, n'oùs paffâmes
une petite montagne laiffant la plaine
à gauche, pour encrer dans le che-
min qui conduit à Com. Il y en a
un autre fur la droite de ce village,
pour aller à Satw/i, où l’on devrait
paffer pour payer de certains droits:
mais comme on s’éloigne d’une journée
de Com , én prenant cette route,
8c qu’on y paye 3. droits diffe-
rens, au lieu qu’on n’en payequ’un
-en prenant l ’autre, la caravane l’évite
ordinairement.
Après une traite de 5. heures,
nous nous repofâmes dans une plaine,
entre quélques colines, proche
du village d’Hangtran, où l’on trouve
de très-bon pain,8c delà nous nous
rendîmes à Sarande. Nous y bûmes
pour la première fois du vin
d’Ardevil, qui eft blanc 8c d’un
goût affez agreable, mais il n’eft pas
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