fàmes pas de les accepter , de l’en
1 7 , Juin.' remercier & de faire un prefenc au
porteur : nous lui en renvoyâmes
des nôtres, & trois fois plus de glace
qu’il ne nous en avoit envoyé,
donc il nous fit auffi remercier, mais
fans rien donner à celui qui en étoit
chargé.
Arrivée
d a nouveau
Di-
reéleur.
Sur les 8, heures nous , apperçu-
mes fur la montagne le Marsjal ou
le flambeau de notre nouveau Diniers
avec la batterie de cuifine} 170^.
de deux porte-matelats, & d’un au- 27->¡4
tre valet pour ballayer la chambre:
outre 4. efclaves Mores, &un porte
flambeau 5 17. perfonnes à chev
a l, 8c 6. autres coureurs.
La femme de Mr. le Directeur
étoit accompagnée de deux Hollan-
dois , au fervice de la Compagnie,
& deux cou-
& avoit deux guides
un valet de p ied ,q u i tenoit
re&eur, à la maniéré des gens de fon mulet par la bride , fuivi d'un
condition, qui voyagent la nuit en autre qui conduifoit quatre femmes
Perfe. Nous moncâmes immédiate- éclaves; d’un valet aflis fur 1 cjag-
ment a chevai, laidant quelques do- \tan, 8C d’un porte-flambeau ; en tout
meftiqués auprès de nosprovrfions,
à deifein d’y retourner, au cas qu’il |
voulût s’y arrêter pour attendre Madame
fa femme, qui n’étoit pas fi |
avancée que lu i , ce qui s’exécuta,
E lle vint aulïï quelque tems après,
précédée de même d’un flambeau,
| 8c nous remontâmes tous à cheval,
pour nous rendre au dernier Cara-
vanjeraiy où nous avions padé en
venant, & y arrivâmes à minuit.
Ord re de." Vo ic i l’ordre de la marche de ce
r» mar- Dire&eur. S.on écuyer étoit à la
C c* tê te , fuivi d’un cheval de main,de
deux guides 8c de 6. coureurs. Mr.
de 32. perfonnes entre lefquelles il
y avoit 9, coureurs. »
Le vingt-huitïeme , Mr. Bakker
nous rega-la à dîner, 8c nous arrivâmes
fur le foir à Ifpahan, où il fut
reçu au bruit de la petite artillerie-
de la Compagnie. Madame fa femme,
qui ne voulut entrer dans la
ville que de nuit, y fut reçue de même.
Elle étoit Hollandoife d’extraction,
mais née aux Indes, Mr. Kaf-
teleinleur fit mille honnête,tez,8r les
regala à fouper.
Le dernier de ce mois, lamufique Fête Perde
fa Majefté fe fit entendre toute 1
Bakker parut enfuite accompagné la nuit, a çaufe de la fête deBaba-
‘ Y-i • • 1 _ TS~ _ 7 : _ C’y, n à ft sr y» y/-d’un François : puis' le Kaljan « nui r\n o nptn norlp
celui qui porte le tabac, affis fur un
Jagtan, dont on a déjà fait la description
: celui-ci étoit fuivi du
Bocx-adrager, ou de celui qui pot-
, te les hardes, dont on a befoin en
chemins d’un porteur d’eau, qu’il
- porte dans un fac de cuir , fous le
ventre de fon cheval} de deux Meck-
ters ou palefreniers } de deux cuifi-
Soedfia-adien, dont on a déjà parlé.
Le huitième Juillet on folemnifa Naiflancé
celle.de Mahomet ; la mufique du^Mjjto
Roi recommença, & la plûpart des îemnifée;
boutiques furent fermées.
Le t2. 8cletreifieme Juillet je pré-
parai tout pour mon voyage, &pris
.congé de mes amis , pour partir le
lendemain avec Mr. Kajtelein.
C h a p i t r e LVII.
Second depart ^Ifpahan. Ordre du voyage. Plantes extraordinaires.
Sangliers. Tombeaux. Abondance de moucherons; Arrivée
d Zjie-raes.
Dtpart \ T O us partîmes le quinzième, & empêcher le grand nombre d’a-
d'ifpahan. Juillet ,fu r les 10. heures du j mis que Mr. Kajtelein avoit a IJpafoir,
fans avertir pérfonne de notre\hdn, tant Chrétiens que Perfans,
depart, pour éviter les ceremonies,) de l’accompagner hors de la ville
' H • • felon
.1705
D E C O 31. N E 3 Ï L
felon la coutume. On lui avoit mê-
¿.5. juiUr me déjà fait demander pour cela le
jour & l ’heure de fon départ, & particulièrement':
P Evêque dès Arméniens,
qui lui avoit de-grandes obligations.
Mais il ne voulut point
faire d’éclat, fe contentant de la bonne
réputation qu’il avoit aquife,
pendant le long-, fejour qu’il avoit-
fait en Perfe, 8c de l’eftime que feS
amis avoient pour lui. Aulïï ne fut-
il accompagné que de fon Député,
& de l’Interprete de la Compagnie,
auxquels fe joignirent Quelques
courtiers Indiens. Nous ne laidâ-
mes pas de nous trouver au nombre
de 41. perfonnes, dont il y en
avoit. 30. à cheval. La fille de Mr.
Kajtelein fe plaça , avec fa femme
de chambre, dans un Kafua, èfpe-1
. ce de litiere. Les ..femmes efclaves
étoient parties dès l’année précédente:
! j
On avoit aulïï’ fait prendre lés
devans aux cuifiniers , & à quatre
.valets, chargez de tapis, de matelas
, & de toutes les chofes nèçef-
... faires pour le voyage, afin de trôüi,)
ver tout prêt en arrivant au gîté.
Krfua, ou Deux - des. principaux domelti- litie re - ■ a 1
Perfanne. ques de Mr. Kajtelem àllpientâcôté
de la litiere de Madle. fa fille ,p ’pur
obliger les. Mores - qtfon pourrait
rencontrer à lui lailfer lepadagelimatin
au Caravanferai de Mierfar'.rfotj-
refalefa, où l ’Interprete Sahid nous-!t:p.tjuïii.
regakparfaitement bien au matin, jg
fiés pTCVifions qu’i l avoit fatt~apî
porter d'Ifpahan, Les courriers Indiens
s'en retournèrent après midi,
& nous parvînmes à Majaer, à une
heure du matin, où notre Interprète
nous regala une feConde fois. Mr.
Oets & lui fe feparérent de nous en
cet endroit, après avoir vérfé un
torrent, de larmes ; & à la vérité '
Mr. Kajtelein avoit fervi de pereau
premier, qui avoif été fôri député, Scie
fécond étoit fon ancien ami. Cette - '
feparation fe fit fur le grand chemin
, à quelque diitancéfdu Càra-
vanferai. Nous nous arrêtâmes deux .1;
fois auprès d’une petitejriviere, 8c ,H
arrivâmes à minuit prôchédè's t o m S l
beaux d e. Zia-reza. On avoit en-i il
yéyé quelques domeitiques de bon—
ne heure , pour y retenir des lôge-
mens, qu’on nous accorda, fachant
bien qu’on en feroit bien payé , 8c
mêgie.on fit une efpece deKorog à
notre arrivée, à caùfé'que nous
vions desfemmes} de farté que nous.'
y padâmes la nüit 'traiiquilement,
& nous divertimes enfuite'en toute
liberté dans un lieu charmant, dont?
vous, verrez la reprefentation à la.
page- fu i van te Y ~8c~-deffit ' 1é~ tiSf- '
fin étoit rempli de poidôn. Nous
bre. Elle étoit de plus accompagnée y reliâmes jufques au dixneuvïème,
de deqx coureurs,dont l’un,qui étoit
Arménien, conduifoit le mulet de la
litiere, qui étoit doublée de rouge
de tous côtez. On y eli fort à fon
aife, & il y a des mulets qui en portent
deux, comme des panniers. On
fe fert aulïï de chameaux pour cela ;-
mais on n’y eli pas fi commodément.
Le Dire&eur des voitures ne s’éloigne
jamais de cette litiere, pour
prendre garde que rien n’y manque,
8c que tout aille dans l’ordre.
On fait ordinairement partir le Kafua
une demi heure avant le relie
de la compagnie, 8c comme le flambeau
l’accompagne pendant la nuit,
on ne le perd pas de vue. On fait
aulïï prendre les devans à l’équipage
, qu’on ne làide pas d’atteindre
fouvent en chemin.
Nous arrivâmes à deux heures du
' T O M. II.
8c traverfâmes enfuite la ville ruinée
de Cominsja, qui n’eftqu’àune
demi lieuë de Zia-reza. Nous primes
le caffé au jardin de Baba-ziel,
8c nous y fîmes allumer le flam-,
beau, la nuit étant avancée, de forte
qu’il ■ étoit minuit lorfque nous,
arrivâmes à Magfoet-begi , où nous
nous arrêtâmes. Nous vîmes le lendemain
7 .'à 8. cerfs dans la plaine,
8c tâchâmes d’en approcher ,à la
portée du fu f il, mais ils s’éloigne?'
rent de nous. Nous pallâmes la nuit;
à Aep-nabaet, 8c nous rendimes_le
jour fuivant à Jes-dagaes, où nous:
nous divertîmes dansunjardin rempli
de fruit. Nous jettâmes enfui-'-Abo«-
te les filets dans une petite riviere, <iM£e <1=
qui pade à côté de ce jardin, 8c "f01 °n’
en tirâmes au premier coup 16. gros
poidons, 8c une quantité prodigieu-
‘ I r 2 ' , fc