à l’armée., en tems de guerre, fui
,'optua autel d’argent, comme le marque
Qgmte-.Çurfe (a). Ce.feu étoit
commis à la garde des Mages, 8c
on ne le, làiffoit jamais éceindré
.qu’au décès du Roi. Voiez Diodore
de
Celui qu’on prend pour un Roi
devant l'autel, eft vétü d'une robe
l o n g u e , à la maniéré des Medes, la
couronne fur la tête, 8c..tenant a la
main un ferpent à demi courbé. Je
fuis perfuâdé qu’il fait une offran-
;G E ; S
avec des fléchés pour fe diftinguer T
des autres nations. Les figures qu’on 9 . N o t :
voit fur l’efcalier, le carquois fur l’é-
paule, en font foi. affeaés
La petite figure qui paroît en l’air, a“s*Pet'
laquelle Mr. Hyde prend pour un
Roi qui vole, ou pour une ame, qui
s’élève vers les cieux, eft habillée 6c
coëffée comme celle du R o i , qui
eft au-deifous d’elle. Strabon (e) dit
que les Perfes ne brûloient pas les
offrandes, qu’ils prefentoient au So-
le il, mais qu’ils les partageoient emde,
§t cela eft d’autant plus vrai- tr’eux,étant perfuadez que les Dieux
femblablç, qu’on fait que Cambyfes fe contentoient des ames des anft
6c Cyms étoient en même tems Rois maux qu’ils leur offroient. Quant
6c Mages 6c qu’ils étoient obligez à moi, il me femble que cette figu-
de prefentër d e s offrandes, en cette re pourrait bien fignifier un Oracle,
qualité. Ausfi , lors que Gyms ac- parce qu’elle eft affife fur un tre-
-—. ' 1 . "31 /T- 1 1 H n V*! t"1 n H A lt sa compagna <Cyaxares, Roi des Me-
des, fon onclc, dans fon expedition
.contre les Affyriens, Cambyfes pre-
fenta une offrande pour fon fils, 6c
I pied, ,comme cela fe pratiquoit à
Delphes.
Les figures ,, repréfentées à côté
du tombeau, de part 6c d’autre, font
pour fon armée : 6c lors que Gyrus, auffl vêtues à la manière des Medes,
après la conquête du Royaume de & celles qu’on voit entre les orne-
Babylone, retourna en Perfe, Gam- mens, les mains élevées, a la Per-
byfes fit affembler lés grands du \fanne.
Royaume, 6c fit un décret par le- Les têtes d’animauX , avec une
quel il enjoignit à Cyrus, de faire corne ,. ne font que des ornemens,
une offrande en perfonne , en fa- qui ' repréfentent la puiffdnce des
veuf de fon peuple, lors qu’ilferoit Rois, comme on l’a déjà obfervé.
parvenu à la couronne-'de Perfe, T -
après fa mort ; Sc cette cérémonie
fe devoit faire par un Prince du
fang, en l’abfence du Roi. Xenophon
en fait mention dans fon Inftitution
de Cyrusi^f). . : . ■ c- ; ■ =1
Quant au ferpent à demi courbé,
on fait que les anciens defignoient
par cet hiéroglyphe, un Roi dont
la domination n’étoit pas fort étendue,
au lieu que lors qu’il s’agif- r
foit d’un grand Monarque, ils le r
faifoient par un ferpent en forme de
cercle, tenant la queue entre les
dents , comme on le trouve dans
Horus Apollo (d). Cela me faitju-
ger, que ce ferpent, fi c’en eft un,
que le Roi tient à la main, defigne
le Roi de Perfe : 6c quand même ce
ferait un arc, ma conjecture n’en ferait
pas moins fondée, l’arc étant
affe&é aux Perfes,qui le portoient
Le Soleil, qui parait au-deffus Le Soi
de l’Autel, repréfente l’ancienne Di* HE B
r '' 1 - - vCienne : vinite des Jrerjes, comme le mar- Divinité _
quent Strabon 8t Quinte-Curfe. des Perfes;
Enfin , une des principales rai-
fons , qui nous porte à croire que
Chilminar doit avoir été, l’ancien
Palais de Perfepolis e ft , qu’on
trouve, que les tombeaux qui font
à l’eft dans la montagne , fe nom-
moient anciennement les monumens
Royaux.
Quant à celui de Naxi-Ruftan,
je ne doute nullement, que ce ne
foit Darius , fils d’Hyftafpes , qui
l’ait fait bâtir, parce que l’exterieur
de ce tombeau repond exactement à
la defeription qu’en fait Ctejïas dans
fon hiffoire de Perfe (F) après Hérodote
, 8c à celle de Diodore de Sicile,
dont on a déjà parlé.
Voici le fens des paroles de cet
Hiito-
I r a V L .m . C.7.- B L .X V I I . ■ B U B jjjjÉBlâaM * M
e ly p b .N 0 .5 6 ,5 8 ,9 0 ,6 1 . (e) G e o g r .L .X V .p .73i . f s q q - B
Segra- r 5* feu .p .6 4 1 .Op . H crodot, Ed.Francof.
(d) Nicolai Hiero-
( f ) V . Exccrp. Phot.
1704. Hiftorien : Dariusfefitfairemtom-
9. N o v. beau fur une double montagne, ou, fes
amis, qui le voulurentvoir ,fe firent
élever par un Prêtre, à l’aide d’une
co/de. ;
Tout cela bien confideré on ne
fauroit difeonvenir qu’il ne fe trouve
beaucoup de reffemblance entre
Chilminar, 8c le Palais de l’ancien-
ne ville de Perfepolis-. mais il ferait
difficile de deligner le tems auquel,
il a été bâti, parce que lors que
Xenophon (a} parle du voyage, que
Gyrus fit de Babylone en Perfe, pour 1704..
aller voir le Roi fon pere , il dit 9; Nor.
Amplement, qu’aiant laiffé fes troupes
en chemin , il s’avança vers la
ville, fans la nommer. Au refte, il
y a bien de l’apparence, quela ville
d’Elimaïs, qui étoit la Capitale
du Royaume, fut nommée enfuite
Perfepolis. Quant aux figures 8c aux
ornemens , qu’on trouvékjÇhilmi-
nar, elles ont été faites depuis par
plufieurs Rois.
Quelques obfervations concernant le fondateur du Palais Royal de
Perfepolis , détruit par Alexandre le Grand, & connu au-
jourd'hui fous le nom de Chilminar.
Les Ma- kCjfffja
iiXcns;;^
maîtres
dela Per-
WÊÊ
Ses tre-
fors.
Excès
commis
par’ A -
fexandre
\ Près qu’Alexandre le Grand
X I eut défait le Roi Darius, 6c
le fut emparé de fon Empire,félon
la prophétie d e . Daniel (V) , ce
Prince expofa au pillage de fes foli
dats la fameufe ville de Perfepolis,
fituée fur YAraxe, qui paffoit à côté
de Chilminar , à une petite dif-
tance , félon: le favant Ifaac Vof-
fu s (c),. Il s’empara enfuite des tre-
fors qu’on avoit amaffez dans le
Palais de cette capitale, depuis le
tems de. Gyrus, fondateur de cet
Empirei,; 3 On d i t . ||i’ils fe mouraient
à fixgyingts mille talens (d jï
Il faut ajouter à cela fix mille talens
qui fe trouvèrent à Pafar-
gade i 50000. à Sufe , 8c 26000. à
Ecbatane, qui font en tout la fonarne
de C C I I. mille talens , fans
compter l ’argent, qui étoit à Damas
, à Arbelle 8c à Babylone (e) ,
A la vérité, Diodore 8c Plut arque ( i J
-auffi-bien que JuJiin f g ) difent,
qu’on n’en tr.ouva que 40000. à
.Sufè.yy
Rien ne fait plus connoître le
mauvais ufage qu’Alexandre fit de
fes conquêtes 8c de fa fortune, que
l’excès qu’il commit le jour qu’il
en célébra la fête. Il y invita tous
fes amis , 6c plufieurs courtifanes,
parmi lefquelles il s’en trouva une
Greq-ue, nommée Thaïs,laquelle le
voiant échaufé de vin, lui confeil-
la de mettre le feu au fuperbe Pa- I lm e t lc
lais de cette ville, 8c excita enmê-^i“ aJePa'
me tems les conviez à fuivre l’exem- Perfepo-
plede ce Prince. Son armée, qui *’5“-
campoit affez près de la ville, voyant
cet incendie , 6c l’imputant au ha~
zard, y accourut,.pourenprévenir
les fuites : mais lesfoldats aiant trouvé
Alexandre la torche à la main,
jettérent l’eau qu’ils avoientappor- .-
tée 8c fe joignirent à lui pour achever
de détruire ce beau Palais , la
gloire de l’Orient, 6c lefiegedefes
Rois. Diodore, dit (11) que cela arriva
vers la fin de la 4. année de la
CXII. Olympiade, l’an 3621.dëla
création du monde, félon Helvicus,
43 8 5. de la période Julienne, 6c 3 2 7.
avant la naiffance de notre Seigneur
Jefus-ChriJi. On prétend qu’A?-
lexandre voulut fe vanger par-là de
'la.
(a) L . V I I I . c. 17. (b) C . XI. ÿ . 3. feq.' ( c ) A d Pomp. Mel. c . 8. p. m. 37Q.? I (d) V id .
Diod. Sic. L . XVII. p. 600. Ed. Steph. feu p. 744. Ed* Wech . Conf. Curt. L . V . c. 20. ■ (èl Conf;
Curt. L . V I . c. 4. Arrian, L .I I I .d e exp. A le x , ( f ) In V it . A le x .c .ô d . (g) L .X I .c . 14. (h) L . Ss
p. c. feq.
‘ T o M . I I . . P p 2