1-704. la conduite de Xerxes , qui avoit.
Nov. autrefois détruit j de la même mar.
niere, les Temples de la G r e c e , 8è
particulièrement cçux dé Athènes;
Mais Arrian. ( a ) désapprouvé le
procédé d’Alexandre Sc d.eclareque
ce n’étoit pas,-là le van,ger .des'.anciens
Ter fis. Il-; ajoute- ¡que. Parménien
fit toiis-fes .efforts pour l’empêcher
de détruire ce beau Palais,
en lui difant qu’on devoit confer-
ver les biens aquis par la valeur, &
qu’il ne manquerait pas de s’attirer,
que tous ,les ornemens d’or , d’ar- [704.
gent, d’ivoire & de pierre en avoient p., Noy.,
été enlevez par les Perfis, lorsque
Çambyfis fi t., brûler les Temples de
ce Royaume : qu’on fit bâtir en ce
tems-lâ., des dépouillés de l'Egypte,
qu’on fittranfporter en Afie, les Palais
de Perfipolis 8c de Sufi, où l’on
fitpaffer auili des ouvriers poür travailler
à ces édifices. A la veri-
.té le même Diodore d i t , dans un
autre endroit, que le Palais deSu-
ze avoit été bâti-, long-tems avant
par cette aêtion, la haine desAfia- la fondation de l’Empire des Perfis,
tiques, qui s'imagineraient qu’il n’a- par Memnon, fils de Tithon, qu’on
voit pour but que de détruire VA- dit que Teutamus R.01 d’AJfyrie,en-
Jie, au lieu d’en profiterScd’encon- voya aufeçoursde Priant, pendant
ferver là conquête (-b) ,x II la-'con- le 'liège' de Troye , avec 10. mille
ferva cependant, mais il n’en joU'jt I Ethiopiens-, autant de troupes, de .la
paslong.-tems , & cët'Empire fut \Sufiane, &e deux- cens chariots, 8c
déchiré après fa piort, ScMivifé en- que ce Palais fut nommé Memnonie,
tre fes Capitaines. Après que ceux- d’après lui (A) . Quant à la ville
ci fe furent affoiblis par leurs divi- de Sufi, on prétend qu’elle dérivé
fions, 8t par des guerres continuel- ce nom , des lis blancs qui croif-
«Les , ■ les- Parthés conduits par Ar- fent à l’entour (è j ; & on convient
faces s’emparèrent de la Perfi, & que Cyrus Scies Perfis y firent bâtir
.de plufieurs autres Etats,qui en dé- un Palais après avoir fubjugué les
pendoient: Mais les Perfis, commandés
par un certain Artaxerxes,
en reprirent pofleffion, du tems de
l ’Empereur Alexandre Severe. Les
Caliphes Mahometans s’en rendirent,
maîtres dans la fuite, 8c puis les So-
phis, dont le Roi d’aujourd’hui eft-
defccndu.
Nonobftant qu’Arrian, Qumte-
Çurfi ,. Juflin 8c quelques autres
nomment le Palais de Perfipolis, Palais
de Cyrus, i l ferait pourtant af-
fez difficile de dire au jufte, qui en
.a été le fondateur , comme on l’a
déjà obfervé. Au relie, fi ce n’eft
pas. Cyrus , ce pourroit bien être
Çambyfis, Darius, ou Xerx'es, autant
qu’on en peut juger par fonar-
çhitefture. Cette conjecture eft même
fortifiée par un paifagede Dio-
Medes , .pour être plus à portée de
la Babylonie , Sc des1 autres Etats
fournis à leur Empire, au moins
c’eft l’opinion de Strabon^F)V Cependant,
Pline Qg) rapporte que le
Palais de Sufi fut bâti par Darius,
fils à’HiftafpeS. Cela joint à’ ce
qu’on a cité de Diodore , pourroit
donner lieu de croire que èe Prince
fit agrandir cette ville , 8c y fit
-bâtir un Palais , d’autant plus que
cela eft confirmé par ElienQn).
IlmefembleqU’on nefauroit,non LéPalais
plus, révoquer en doute, que le Pa-
lais de Perfipolis n’ait été bâti • de on orné
même , ou du moins fort orné Sc ppuiii«
embelli des dépouilles de l’Egypte , de l’Egy- ;
comme le marque Diodore. Il pour- Pte'
roit même bien être qu’il y ait eu
une ville 8c un château de ce nom,
dore (je), lequel dit, en parlant'de du tems de Cyrus, mais elle n’étoit
la magnificence de Thebes & àeV E-\ affurément pas-parvenue au degré
gypte, qu’à la vérité les édifices en de perfection 8c de magnificence
fubfiftoient encore de fon tems, mais I qu’elle a eu dans la fuite, au moins
(a) L. III. p. m/66. (b) Conf. Curt. L. V. c. 22. feq. (c) L. I. p.30. Ed. Steph. feu p-43^
Wech. (d) Vid. L. II. p. 77. Edit. Stephan, feu p. 109. Wech. Çonf. Herod. L. V. c.53. feq. &
L. VII. c. I. 51. Strabo. L. XV. p. m. 728’ Steph. fubvoce'sSc-««. (e) Vid. Athen,L. XII. p.m.,
513. Steph. L./c. Conf. Bochart. Geogr. Saçr. L.XVffeÎ 14. (f) L.c.p. 727. (g) L. VI.c.27.
Hift. Nat. . (h) L. I. c. 59. Conf. Guil. Hill, in Comm, fuo ad Dionyf. Orbiy defeript. X074.
pag. 357. Edit. Londincnûs.
.1704.
9. Nov.
il n’y a.aucun hiftorien,qui en faf-
fe mention. Qui plus eft,.Hérodote,,
Xenoph'on 8c les autreshiftoriens
dèçetems-là, ne mettent pasfeule-
ment le Palais de Perfipolis au nombre
des maifons Royales de Cyrus.
A la vérité Juftm , après Trogne
Pompée, 6c quelques Ecrivains modernes,
font mention ,- en partant,
de la ville de Perfipolis-, mais ils ne
comptent.entre les Palais de Cyrus,
que ceux de Babylone , de Sufi 6c
d’Ecbatane. Il eft même certain que
les anciens hifto,riens Grecs , Hérodote,
Ctefias 8c quelques autres, font
à peiiie mention de celui çte Perfipo-
lis,&c qu’ils marquentppfitivement
que la plûpart des Rois,, qui ont
régné après Cyrus, ont fait leurre-
fidence à Sufi. De plus, Caffiodo-
re (Y) met au nombre des fept merveilles
du Monde, le Palais de Cyrus,
fondé à Sufi par Memnon , a-
vec la derniere magnificence , juf-
ques-là,. que les pierres en étoient
jointes avec de l’or. Cependant on
ne fauroit difeonvenir, que le fiege.
de l’Empire, de Perfi 8c de tout l'O rient
, n’ait été à; Perfipolis du tems
de Xerxes, 8c d’Alexandre le Grand.
Voi. I (fuinte-Curfi (tb). Il fe peut
même que le Palais de cette capitale,
ait été nommé, Palais de Cyrus,
8c que ce Prince y ait fait autrefois
fa demeure , avant que cet
édifice eût reçu les ornemensqu’on
y a ajoutez depuis; mais il n’en peut
pas avoir été le fondateur. Car s’il
eft vrai qu’il ait été achevé , ave.c
une fi grande magnificence, 8c orné
des dépouillés de Y Egypte, comme
le marque Diodore, il faut que
ç’ait été après fa mort. Çambyfis
n’en fauroit être le fondateur non
plus, puis qu’il mourut en chemin,
en revenant d’Egypte ; 8c il eft impoffible
que ce foit Smerdis le M a - 1704.
g e , qui ufurpa la couronne à la mort ?■. N°v.
de ce Prince , puis qu’il n’en jouit
que fept mois. Je conclus -delà,
qu’il faut-qné ce foit le même Darius
, qui orna 8c agrandit la ville
de Sufi, 8c qug Xerxeslepinsrichç
8c le plus p'uiiTant de tous lés'Rois,
de Perfi' i ait mis la derniere main
à cet ouvrage. Strabon (c) confirme
ma penlée , en difant qu’après
que les Rois, de Perfi.eurent orné 8c
eimbelli”le Palais de Sufi,fils, firent
la même çhofe à ceux de Perfipolis
8c de Pafargade , où étoient leurs
trefors 8c leurs archives, parce qu’ils
étoient fortifiez , 8c qu’ils.avoient
fervi à Îeùcs,ancêtres. De plus, les
habillemcns des figures, qu’on trouve
encore parmi les ruines de ce Palais
, n’ont aucun rapport à ceux des
anciens Perfis, 8c font conformes à
ceux qui furent introduits depuis
par Cyrus 8c parfesfucceffeurs. On
trouve auffi dans Quinte-Curce (jd),
qu’après qu’ Alexandre eut cuvé fon Alcxan-
vin, il fe repentit de l ’aêtion qu’il dr' fedîe‘
avoit commife, 8c dit , quelesfV- rarrui-"
fis auraient-été plus mortifiez dele“^1'^1"
voir affis dans le Palais , 8ç fur - le pèrfepo-.
trône de Xerxes , à Perfipolis, que lis-
de voir, ce même Palais réduit en
cendrés,. Mais cet hiftqrienfe trompe,
lors qu’il prétend qu’il ne refta
pas les moindres vertiges de çe Palais
après. cet embrafement, à la re-
ferve de la riviere d'Araxe, qui mar-
quoit à peu près le lieu où i l étoit
I fitué : car il, eft certain qu’on trouve
encore aujourd’hui, à Chilminar,
J la plûpart des chofes que les anciens
attribuent au Palais de Perfipolis,
quoi que fort défigurées, comme il
parait par les planches 8c les figures
inferées dans ce voyage.
(a) L.VII; Ep. 15. (b) L.V. c. 23.' (c) Cit. p. 528. , (d) L. cit.
C H A -