lefteur général de Riebeek ,, m’in- dit qu’il employoit plus de ioo. 1706.
buffles à labourer fes terres & à dr
1706. IM M B R I 30.: Mare, vita à aller à la campagne avec lui.
Nous fortîines:de la ville en carof-
fe 3 mais nous montâmes enfuite à
cheval trouvant lès chemins, fort
%l mauvais.- Nous traverfâmes une
partie de /es terres, avant que de
Maifon nous rendre à fa maifan de cam-
decam- pagne, qui n’étoit qu’à une lieuë
Eafeâeur ^ demie de Batavia. Je trouvai le
terrain, le plus proche de la ville, de
différentes; couleurs, avec de petites
collines qui font un très-joli effet.
Toutes les terres de Monfieur
le Direfteur étoient couvertes de
ris, qu’on ne fauche p o in t, mais
qu’on coupe dans la faifon avec
un petit, couteau. Comme on lefe-
me en des tems differens,ileftmûr
en de certains endroits pendant qu’il
eft tout vert en d’autres. Il avoit
auffi fait planter un grand nombre
d’arbres fruitiers , 8c d’autres arbres,
qui n’étoient pas encore par-
yenus à leur perfeftion. Quant à fa
maifon elle étoit finie, à la referve
des écuries & de la cuifine, à quoi
on travailloit tous les jours. Il me
Di
général.
Ris.
— au-'3°-Marsi
très ufagesi Nous retournâmes fur
le foir à la ville, le long de la rivière,
où il y a plu (leurs belles rnai-
fons de plaifance comme en notre
pais. Je me trouvai fort fatigué à
mon retour, étant encore âffezfoi-
ble’j outre’ que la chaleur commen-
çoit à m’incommoder , auffi'- bien Incon>-
que de petites élevûres que j’avois Mut®
par tout le corps, mal fort ordinaire
en ce païs-là, & que l’on y
eftime falutaire. J e m’en trouvai
mieux auffi à la vérité , maïs ce
qu’il y a de plus fâcheux eft qu’il
empêche de dormir , 8c qu’on ne
repofe guefe plus de deux ou trois
heures par jour lors qu’on en eft
attaqué. Il eft cependant affez facile
de s’en faire guérir, mais le re-
mede eft pire que le m a l, puis
qu’on s’expofe à de grandes maladies
en le faifant rentrer. Ma vuë
n’amendoit pas non plus, de forte
qu’il falloir toujours me fervir de
lunettes , peut-être que l’âge Y
contribuoit auffi.
C h a p i t r e L X V I .
Maifons de plaifance aux environs ¿fe Batavia. Moeurs rfer Baliers.
Poivriers. Abondance de finges. Habillement ¿fei Balieres. Ré-
• joiiifjanccs au fujet de la prtfe de Batavia.
J’Eûs quelques nouveaux accès de
fievre, vers la fin du mois à'A-
v r il, qui ne m’empêchèrent cepen-
Pctit dant pas de me rendre, avec quel-
furlcSttr dLles am's 5 fur les terres de Mon-
icsdeMr.fteut Kaftelein. Il nous attendoit,
Kaftelein. avec une voiture à deux chevaux,
Ù une petite diftanee de la ville, à
un lieu nommé JVellevrei, un peu
au delà-de la petite fortereffe de
Noortwick. Les domeftiques a-
voient pris les devans jufques au
corps de garde de Monfieur Corneille
, à 3. quarts de lieue de là.
C ’eft un bâtiment de bois quarré,
entouré d’une haie vive, lequel ref-
femble affez à un fo rt, aiant une
guerite élevée fur chaque pointe du
côté de la plaine. On y tient ordinairement
une garde de 30. à 40.
foldats Europeans, commandés par
un Lieutenant ou un Ênfeigne.
Nous paffâmès à côté au nombre
de 7. avec 3. domeftiques, efcor-
tez de y. ou 6. Indiens à cheval,
& de 1 8 . Baliers à pied, armés de Baliers;:
longues piques, entre lefquelles il
y en avoit deux marbrées de noir,
8c garnies d’or par le bout, d’une
grande propreté : les autres étoient
rouges garnies d’argent. Ils avoient
de plus un gros poignard à la ceinture,
femblable aux Gansjaers des
Turcs. Ces Baliers-là font natifs
d’une
1706-
15. Avril-
Leur i r a -
Voure &
le u r fid élité.
M aifo n
de plaifan
ce d e
Mr. Kaf-
tdein.
d’une lié , fituée à l’eft de Java*,
& ont la réputation d’être les pliis
belliqueux de tous .les peuples de
ces quartiers-la, aimant mieux mourir
que de lâcher le pied devant
leurs ennemis: Auffi en voit-on fou-
vent, 4,0. ou 50. mettre en déroute
plus de 200. Indiens de l’Ile de
Java. Us ajoutent à cela une affi-
duité & une fidélité à toute épreuve
envers leurs maîtres ; mais il ne
faut pas les mal traiter. Après avoir
fait encore une demi lieue 'de chemin
, nous parvînmes aux moulins
à fucre d’un certain Chinois,
nommé Tanfianko ^ fur la grande
riviere de Tfulivan, ou des femmes,
laquelle a 8. a 10. toifes de
large en quelques endroits & pas
plus de deux en d’autres. Nous y
dînâmes dans une affez jolie maifon
, qui avoit un beau jardin, &
y demeurâmes jufques à 3- heures.
J ’y trouvai des papillons d’une beauté
charmante, dont j’en ai confer-
vé une douzaine. Nous avions fait
prendre les deVans à nos domeftiques
avec nos chevaux, pour gagner
du tems, 8c leur faire traver-
fer la riviere avant notre arrivée.
Nous les iuivimes fur 3. chariots
tirez châcun par un bufle, qu’il
fallut changer trois fois dans une
heure, tant les chemins étoient mauvais
Sc raboteux. Enfin, étant parvenus
à l’endroit où nous devions
traverfer la riviere, nous le fîmes
dans de petits Canots faits de la tige
d’un arbre, & nous arrivâmes
une heure après’ à Sering-fmg, maifon
de campagne de Monfieur Kaftelein.
Elle eft-fituée fur le penchant,
& fur une pointe avancée d’une co-
line, d’où l’on voit la grande riviere
de deux côtez. Cette pointe
reffemble affez à un amphithéâtre,
8c tout l’édifice eft de bois très-
proprement joint enfemble, pofé
fur un bon fondement de pierre élevé
de trois pieds au deffus du rez
de chauffée, pour conferver le bois
contre la pourriture, St empêcher
les fourmis blanches d’en approcher.
Cet édifice eft à deux étages,
dont le premier fert de demeure
aux domeftiques , 8c à ferirer
toutes les provifions, 8c le f e - 1706.
coud eft pour lômaitredelamaifon. »$. A V r it
I Ce fécond étage contient un beau
falon , & deux petites chambrés,
une de chaque côté; une grande
chambre qui donne fut la cour, vis-
à-vis de l’entrée, & une autre au
deffous avec des lièges pour les do-,
rneftiques, & ait deffus u n lieu ou-
I vert par le haut, vitré pat en bas,
loù fe placent les joueurs d’inftru-
mens Baliers, dont on parlera dans
là fuite. Cet édifice, qui eft quarr
é , eft entouré d’une ballüftrade de .
bois, peinte de verd. 11 y a deux
autres bâtimens à côté, dont l’uni
I qui fert de cuifine; a deux petites
chambres pour lesefclaves. L’autre
eft le magazin ; où l’on conferve le
ris, où il y a auffi deux petites chambres
pour des efclaves ; & l’on voit
derrière ce magazin, un grand pou-
lalier, 8c un endroit pour le bétail.
Il y a de plus une grande baffeeour
entourée d’une haye vive,à laquelle
on devoit faire une belle porte ;
8c darts cette cour ; à droite , un
lieu couvert, qui lert de retraité
aux paffans-, & où l’on met les ca-
roffes 8c les autres voitures, & dé
l’autre côté une étable,8c une écurie.
Le jardin eft à côté de la maifon
à l’eft , 8c a une defeente de
36. pieds de tous côtez, vers la riviere,
avec 36. marches divifees en
3. parties; la premiere de 14. avec
I des bancs pour fe repofer ; la feconde
de 12. avec desfiegésfemblables
à ceux de la premiere ; & la troisième
de 10. au bout defqüelles on
traverfe un petit pont pour fe rendre
à un aifement qui eft fur la riviere.
Ces degrés ont un appui des
deux côtez, d’une propreté extraor-
! dinaire. Il y a une defeente pareille
vers la riviere au nord de la maifon
avec des marches femblables,
& une gloriete fur le bord de l’eau;
8c au bout du jardin, à l’eft, une
belle fale, où l’on dîné ordinaires
j ment, 8c dont la vuë eft charman-
1 te. I l y en a urte autre fur la rivie-
! re même, pofée fur des piliers,où’
¡l’on fe rend! de laprécedertteparuri
petit pont de communication, avec
un joli a p p u i, 8c un degré pour.
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