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1706.aiant Vl*' de femblables à Coriftantiÿmiquts Conftanti- [jufques à la ceinture
ceinture , 8c d’autres 1706
jnill.nople. J e me trompois cependant : ornemens au-deffus de la tête , une u. juin'.
■ u n e m r m f î i o -n o r r lif» !rîi^o T l^ c 'irofj-e» Rr , , ^ B U I : r ____
Kackerlackes.
c’était une montagnarde , des lies belle vefte, & une jupe magnifique,
lituées au fud-ell de Ternate , dontjSc les bras nuds jufques aux épaules
habitans s'appellent Kackerlackes. les, avec de grandes menotes d’or.
Ces gens-là voient beaucoup mieux au haut du bras, & au poignet. Ce
la nuit que le jo u r, 8c ne fautaient - qui me parut lé plus extraordinaiion
fri r liimierp Hn fnlpil - rp n ni rp . p if -,xr,v,V A^^ _____
En fans
du Roi.
foufrir la lumiere du foleil, ce qui
fait qu’ils tiennent toujours les yeux
à demi fermez, 8c qu’ils ne paroif-
fent pas pendant le jour. Cette dame
étoit fi graffe, qu’on ne lui voioit
-les yeux qu’à peine. Le Roi fit
venir enfuite 6. de fesenfans, qu’on
plaça à table, deux à deux dans une
chaife, parce qu’ils étoient encore
fort petits. C’étoient ceux de la
re,eft qu’elle avoit des tâches vertes
fur les joues, & lès fourcils delà
même couleur. Sa danfe ne confif-
toit qu’en de certains mouvemens
du corps, qu’elle tenoit courbéjuf-
ques à la ceinture, fans air & fans
agrément,avançant très-lentement,
8t prefque fans remuer lesbras-. Elle
prit enfuite deux poignards nuds,
— _ .— ia d un defquels-, elle fe mit la pointe
Reine, dont on vient de parler. Ils fur la gorge ,; en -danfant toujours
étoient beaux & bien-faits, 8c blancs avec une gravité furprenante. Les <u.
Grace
particulière
faite
à l ’A u teur.
comme de, la neige. Il y avoit 2.
Princes, 8c 4. Princeffes, dont l’aînée
avoit 9. ans. Enfin, le Roi me
fit demander fi j ’étois fatisfait delà
reception qu’il m’avoit faite, à quoi
je répondis qu’il m’avoit fait mille
fois plus d’honneur, que je ne méritais.
Ce Prince ajoûta : Vous êtes
le premier European , que j ’aye admis
dans ma fale diaudience: c'ejl
un honneur que j e ri ai jamais fa it aux
Confeillers delà Compagnie des Indes,
ni au Commandant, ¿r j e ne le fais
que parce que vous êtes un étranger,
que je trouve fò r t i mon gré, : Je vous
le dis de ma propre bouche, afin que
vous n ’en pmjfiez douter. Je me levai
8c fis une profonde re ver enee-à
fa Majefté, que je remerciai très-
humblement de toutes; fes bontez ,
furquoi elle me fit encore l’honneur
de me donner la main. Le Secretaire
m’avoit déjà d it, lorfque la
Reine parut
| deux autres daiifeufcs avoientlevi- d a n f e u -
fage. rempli de-tâches noires corn- fts*
me des mouchés. Celles-ci n’avoient
pour tout habillement qu’une vefte
8c un caleçon par-deffus la chemi-
fe. Elles firent une feene comique,
dont elles s’aquittérent parfaitement
bien. L’une repréfentoit
un Hollandois, 8c l’autre, qui bara-
gouinoit notre langue, feplaignoit
de ce qu’il donnoit à d’autres , ce
qui lui appart-enoit de droit. Elle
fe donnoit de grands mouvemens,
8c faifoit mille c&ntarfions de vifa-
ge 8c de corps , -6c dès gefticula--
dons dndecences, avec- Une- célérité
8c une’ Ibupleffc toute furprenante,
qui fit bien rire toute'la compagnie.
Il parut enfuite deux nains du Roi, Nains>
qui tâchèrent d’imiter, 8c détourner
en ridicule cette danfe. Le Roi
avoit marié le plus petit 8c le plus
comique,- à une femme de la
Cour, qu’il ~ 3 cjiiê c etoit une gra- vjwwi 3 ^u. u- imiRe 'imnuonuturaa;; jLuaa pprriinn*-
ce, que le Roi n’avoit jamais faite cipale danfeufé parut u n e feeônde
à perfonne, 8c que lorfque le Com- • r‘”- 1«
mandant 8c fa femme venoient rendre
leurs devoirs à la Reine, on fe
contentoit de les recevoir en haut;,
dans un appartement particulier,
fans que cette Princeffe iè fut jamais
montrée à des étrangers dans
ce lieu public.
fois fur la feene , avec une petite
écuelle d’argent rempliedePiefang,
fruit qu’on mâche, 8c dont on a dec
ja parlé. Elle me l’offrit,aulfi-bien
qu’au Secretaire, 8c nous le primes
8c mîmes de l’argent à la place de
ce fruit, comme cela fe pratiqué ordinairement.
Pendant qu’on repréfentoit
cette farce , on apporta en-
L __ Cependant on fe
mit â fumer, 8c la principale dan-BMjBl--J8- — B .
Habille- feufe à danfer. Elle avoit fur la Icore des carbonades chaudes, en ve-
W ta-U’téte l,nc couronne d’or avec des fef- dopées dans des feuilles vertes. Le
feufe. tons de fleurs , qui lui pendoient|Roi en donna une à la plus comique