1706.avec *8. hommes de fon équipage,
i6. jaiii. fur un vaiffeau de la Compagnie.
I l étoit parti d’Angleterre au mois
de Septembre 1703. avec deux vaif-
feaux,&après avoir côtoyé leBre-
z i l i jufques au 60. degré de latitude
méridionale, il doubla le cap de
Ses àna-Hoorn. Le 10. turcS » — Février 17» 04t.. il a- • van ça jufques àllka de Fernando,
où il rencontra un vaiffeau François,
contre lequel il eût un rude combat,
8c qu’il fut obligé de quitter,
en voyant venir deux autres, 8c fit
voile vers les côtes de Chïlli & du
Pérou. Etant enfuite parvenu au
8. degré de latitude feptentrionale,
il débarqua avec peu de monde à la
riviere de Ste. Marie, & y fut repouffé
j enfuite de quoi le vaiffeau, qui
l’accompagnoit, nommé les Cinq-
forts , le quita, proche de Panama,
fans qu’il en pût jamais apprendre
la moindre nouvelle; Vers le milieu
du mois de Mai,un de fes pilotes
s’enfuit aufli avec 20. matelots
de fon équipage , fur une barque
Efpagnole, qu’il avoit prife dans
la baye de Nicaya. Abandonné de
cette maniéré, il rencontra un grand
vaiffeau de Manilkas, contre lequel
il fe battit une journée entiere, fans
pouvoir s’en rendre maître. Ces
contre-tems-là cauferent de la mésintelligence
entre lu i, fon faéteur,
fon fécond pilote, & le refte de l’équipage.
Elle alla tellement en
augmentant dans la fuite, que cefac-
teur, 8c ce pilote, accompagnez de
32. matelots., l’abandonnèrent & allèrent
aux Indes, fur une prife E fpagnole
, en 1705. Il fe rendit en
cet éta.tàAmboinalez8. Mai, d’où,
après avoir vendu fon vaiffeau nommé
le. St. Jean, qui n’étoit plus en é-
tatdefervir, il fit voile, fur un vaiffeau
de la Compagnie, pour fe rendre
à Batavia , 6c delà en Europe:
Il avoit pris à divers tems , avant
que fon fécond vaiffeau l’eût abandonné
, 13. ou 14. petits vaiffeaux ,
6c quelques barques Efpagnoles dans
la mer du fud , fans y trouver aucun
butin confiderable. Se trouvant
réduit à 28. hommes d’équipage,
après que fes gens l’eurent abandon-;
né la fécondé fois, il ne laiffapasde
croifer encore quelque tems, 6c de
faire encore 4. prifes. Mais enfin,
fon vaiffeau le St. George n’étant
plus en état de tenir la mer, il fut
obligé de l’abandonner, ôc de paf;
fer dans une des barques qu’il avoit
prifes, à laquelle il donna le même
nom. Il refolut aulïï de parcourir
encore la merd’Inde, 8c finalement
il arriva fort délabré dans l’Ile de
Bathan , où il vendit fon vaiffeau,
6c fe rendit delà à Ternate, 6c enfuite
à Batavia. Il s’y embarqua a-
vec une partie de fes gens , fur un
vaiffeau Anglois, pour paffer en Angleterre
, 6c les autres qui étoient
fort brouillez avec lu i, lefuivirent
fur les vaiffeaux de la Compagnie ,
qui s’en retournoient en Hollande.
C h a p i t r e L X X I I .
Oefcription de Batavia, t e Château ou la Citadelle. Agréables
maifons de plaifance. Nations étrangères. Grand nombre dé
Chinois. Animaux fumages. Abondance de poiffon, d’herbages
& de legumes.
Defcrip-
tion de batavia.
T A ville de Batavia 5 autrefois
nommée Jacatra, fut foumife
fous la puiffance des Provinces-U-
nies des Pais-bas, en l’an 1619, comme
il a déjà été dit. Le Gouverneur
général Koen , qui s’en empara
, la fit rebâtir, de l’avis de fon
Confeil, 8c y ajouta une Citadelle,
pour en faire le fiege du Gouvernement
de tous les pais 6c de toutes
les
i 7°6.
3U MU,
S706.
31. J uill.
Sj fitûïles
places foumifes à l’obeiffance) Diamant, la Perle , 8c le Saphir, 1706.
defdites Provinces-Unies , en ces tous bien pourvus de canon de bron- 3t. Jut11*
Scs arai
es.
quartiers-là , 6c la Compagnie lui
donna dès lors le nom de Batavia\
Elle eit en Afie , àu fud des Indes
Orientales , dans la partie occidentale
de l’Ile de "java, à la hauteur
du 6. degré , 10. minutes de
latitude méridionale, 8c au 127. degré,
15. minutes de longitude, 6c
a un bon port 8c une belle rade.
Ses armes font, en champ orangé,
une épée d’azur, dontlapointe
élevée paffe au travers d’une couronne
de laurier verte. Ses limites
6c fa jurifdi&ion s’étendent à l’eft
ze,avec une belle muraille de pierre
fort élevée , 6c de beaux maga-
zins remplis de munitions,de pro-
vifions 8c de marchandifes, En y
entrant par la porte de terre, on
traverfe une grande place, entourée
de belles maifons’, pour fe rendre à
celle du Gouverneur generai, qui
en occupe la plus grande partie d’un
côté. Celle du Direâreur generai
eft à l’oppofite, 8c l’églife de la Citadelle
entre deux. Il y a une porte
de communication entre-elle 6c
la maifon du Gouverneur, qui y a
j,ufques au Royaume de Sirrebon; à nn banc particulier , à côté de la
l’oueft jufques à celui de Bantam ; flaire. Il y en a un autre pour le
Sa Reli-ô
gion.
au fud jufques à la mer meridionale
, 8c au nord, au-delà de la mer,
fur toutes les Iles voifines.
La Religion reformée eft établie
Beauté de
la ville»
La Citadelle
ou
le Château.
Direâreur generai, le General des
troupes, & les Confeillersdu Confeil
des Indes. Les autres font placés
félon leur rang 8c leurs digni-
dans tous Tes lieux de la dépendan- ( tez. Les femmes y font aiïifes fur
ce de la Compagnie, comme dans des chaifes, vis-à-vis delà chaire, 6c
les Provinces-Unies , fans qu’il foit il n’y vient que celles qui demeurent
permis d’y en enfeigner d’autres, dans la Citadelle , dont le nombre
fous des peines très-rigoureufe6 : 6c n’eft pas grand. Le General de Wil-
on y obferve le dimanche 8c lesfê- \de 6c deux ou trois aùtres membres
tes de la même maniere qu’on le fait du Confeil des Indes demeurent à cô-
en Hollande. j té du Direâreurgeneral. Avant d’en-
Cette ville eft fituée dans un lieu trer dans la grande place, on paffe
charmant, 6c on m’a alluré qu’elle entre quelques magazins, au-deffus
a été fort embellie en dedans, par defquels il y a des appartemens.
plufieurs beaux bâtimens, 6c en de- De la porte de l’eau, on entre dans
hors par plufieurs. belles maifons de une. place à peu près femblable à la
plaifance , depuis 6. ans. Toutes précédente, où il y a aufli une ran-
les avenues en font bordées de beaux gée de maifons habitées par les deux
arbres 8c de petits canaux , 6c ce- chefs des marchands du Château, 6c
pendant la beauté naturelle du pais, par les autres officiers de la Compa-
où l’on voit dé la verdure en tous gffie. On trouve pareillement des
tems, furpaffe tout le refte. " magazins à côté de cette porte , 8c
Elle a environ une lieuë8c demie la chancellerie, où l’on peut entrer
de tour, 6c fon foffé 12. à 15. toifes par une porte de derrière de là mai-
de large: fes murailles, qui font dè fon du Gouverneur generai. C’eft-là
brique, ont 21. pieds de hauteur, | ce qu’il y a de plus confiderable dans
6c le rempart en toife 6c demie 1 la Citadelle. En y entrant par là
de largeur, avec 5. portes ,. fa- porte de .terre',. ontrouve un efea-
yoir çelle qui donne fur l’eau , àu lier qui conduit au quartier du ma-
nord ; celle d'Utrecht, à l’oitè'ft; jor de la place; à l’arfenal, 8c àia
celle de Dieft 8c la yortc.»«¿ne au ' demeure desfoldats.de lagarnifon.-
fud; 6c celle de Rotterdam, à l’eft. j Du haut de ce lieü-là on a une très--
La Citadelle en a deux , celle' belle Vue de tous côtez.
de terre , au fud , 6c celle qui 1 Le Palais du Gouverneur gené-"
Palais da
donne fur l’eau,' au nord. E lle |ra l a un bel efealier aVee une bàl-;G°uy«-
a bien un quart de lieuë de tour, ! luiirade de pierre à droite 8c àgau-ncur‘
avec quatre baftions , le Rubi ; lei che, 8c une belle façade à l’Italien-
T om . II. A a a 2 »e.