r 7 0 6 . defcendre à la rivière. On trouve- jqu’on ôte en les frottant j ôtlepoi- I706
15. Avril, ra la reprefentation de cette mai- vre relie blanc. J ’en cueillis une 25. Avril.
fon,au num. 200. Il y a un endroit petite branche , reprefentée au num.
au dellus de la porte,où feplacent 201.;
les muliciens ou joueurs d’initru- Après avoir bien dîné, nousdef-
mens lors qu’ils s’y rendent, com- cendîmes la riviere dans un petit
me ils font allez fouvent, par trou- ^
pes de 10. de 12. 8c quelquefois de
14. pour divertir la compagnie.
Cette mufique confilte à fraper de
certains baflins les uns contre les autres
, à battre de la calife, & à
jouer du chalumeau. Ils ont aulîi
une efpeçe de harpe, & un,grand
tambour, qui fert de balle, & qu’ils
touchent d’un feul bâton , li je ne
me.trompe, 8c cependant cela ne
laifle pas de faire une harmonie,
qui n’eft pas defagreable.
Après nous être bien divertis en
Terres de cet endroit, nous montâmes àche-
Mr.Ka(tc-vai ayec notre hôte, pour nous rendre
fur fes terres de Mampang 8c
de Depok , au fud. Nous traverfâ-
mes en. y allant des champs rem,
plis de fucre & de Sering-fing, petite
plante femblable au jonc, dont
le pais porte le nom, & qui croît
jufques fur les arbres. Nous entrâmes
enfuite dans un petit bois nouvellement
planté, rempli d’une herbe
courte la plus agreable du monde,
& de belles allées. Aiant fait
une lieue de chemin, nous parvînmes
à la fource d’une petite riviere
, ombragée d’arbres toufus , où
les voyageurs s’arrêtent fouvent
pour prendre le frais & fe repofer.
A une demi lieuë delà nous entrâmes
fur les terres de Depok , dans
une valée qui traverfe la grande ri-
Piants de viere. J ’y vis deux plants de poi-
poivrieis. vriers,qui croiffoientautour de certains
bâtons ou échalas verts, comme
les feves en notre pais, à 6. pieds
de diilance les uns des autres. Ces
bâtons ont environ 18. pieds de
haut. Comme les rayons du foleil
n’y fauroient pénétrer, on s’y promené
à l’ombre le plus agréablement
du monde. Le poivre y croît
Canot, & en trouvâmes le cours
allez violent, fur un fond de rocher
8c de cailloux-, quoi qu’elle aille
fort en ferpentant. Nous arrivâmes
deux heures après à Sering-fing,
aiant paiïe en chemin à côtédeplu-
fieurs hameaux habitez par des Nègres.
Les bprds de la riviere font
fôrt élevés & garnis d’arbres. Nous
y vîmes beaucoup de linges, furies Stages,
branches des arüres, auiîi-bien que
fur la terre, qui en étbitcouverte,
& prefque tous gris, à la refervede
quelques noirs. Il y en a de fem-
blablcs dans les bois.
Je delïïnai deux eiclaves Baheres, E fcU ves
de Mr. Kafielein, de la maniéré BaHeres.
qu’elles s’habillent en leur pais, &
en celui-ci. Elles entortillent leur ju*
pej ou habit de delfous, quielt ordinairement
d’une étofe rayée, autour
de leur ceinture , & en attachent
le bout par le milieu, le relie
leur tombant jufques aux pieds. Celui
de dellus eft d’une autre couleur,
leur couvre le fein, & eil attaché
par le bo u t, & defeend jufques
aux genoux. Elles ont prefque
toujours un mouchoir à la main,
& les cheveux attachez en pointe
fur le haut de la tête, les bras,les
jambes 8c les pieds nuds , comme
on le voit au num. 202. .& une autre
au num. 203 , comme elles fe
mettent lors qu’elles vont à cheval,
aiant une camifole noire fur le corps,
& un linge à fleurs, autour de la tête
, avec un chapeau rouge, & le
mouchoir à la main , comme l’autre
par grapes , comme les grofeilles,
& les grains en font verts au com- val. Je traverfai encore ünefoisla
mencement, 8c couleur d’orange |riviere pour me rendre à Batavia Rctolir à
dans la fuite, ce qui procédé d’une par les bois, parce que c’eft le meil- Batavia,
petite gouffe dont ils font couverts; I leur chemin, Sering-fing n’en étant
qu’à
.A
près avoir palfé quelque terns,
en cet endroit , je pris congé de
Mr. Kafielein 8c du relie de la compagnie.
Il éut la bonté de me donner
deux efclaves pour mefervireïe, •
guides , l’un à pied & l’autre à che-,
PZL-AJSTTE D'TJISr P o rV TR IE R .