T70, fur une piece de bois creufe, où le
is. Sept, grain paffe par un autre tuyau de
bois fous la meule, 8c la farine en
fort par les cotez. La rigiere paffe
proche de cette maifoiï fous un
grand pont élevé, compofé de cinq
arches , dont le deffous eft revêtu
de groffes pierres.
Situation • Paffons à la fituation de la ville,
vi]Arde' Â.u’on nomme, Ardevil ou Ardebil.
Elle eft au nord de la Perfe, à l’eft
de la province de Servan dans l’ancienne
Medie ; au fud de là mer
Cafpienne, & à l ’eft de la ville de
Tauris. Les bâtimens en font plus
beaux que ceux de Samachi, quoi
que faits des mêmes matériaux. Les
Bazars y font auilï plus beaux &
mieux couverts : mais on n’y trouve
guere de brocards d’or, ni des pierreries
, comme on prétend qu’il y
en avoit autrefois, 8c comme il s’en
trouve ailleurs. On y voit un grand
nombre de mofquées ornées de dômes
, dont la plus confîderable eft
.celle àcMu-zyd, Mu-zhit, ou Ma-
Prindpalc zjitAdine, c’èft-à-dire, celle du di-
Mofquée. manche. Elle eft à l’eftde la ville,
8c dans fon enceinte, fur une petite
éminence, defortequ’on la voitde
loin. Elle eft divifée en plufieurs
parties, où ils font leurs prières:
la principale en eft affez grande 8c
ronde, fous le dome , qui eft élevé
fur une muraille ronde affez baffe,
• qui fort du bâtiment en forme de
clocher. Il y a une fontaine devant
cette mofquée, dont l’eau vient des
montagnes , 8c s’y rend par des
tuyaux fouterrains, laquelle fert à
rafraîchir ceux qui viennent y faire
leurs dévotions en grand nombre.
Les autres ne font pas fi con-
fiderables que celle-ci. On trouve
aufli plufieurs Hamans ou bains en
cette ville. Au refte il n’y a que
trois ou quatre grandes rues, où
font les principales boutiques j les
autres font peu coniiderables. Les
maifons y font plattes par en haut,
8c mal propres. Il n’y a pas tant de
Garavanferais qu’à Samachi. Les Indiens
en ont trois, bien qu’ils n’y
foient pas en grand nombre, 8c les
Chinois n'y-en ont aucun, aulïï le
négoce n’y fleurit guere. Cette ville
abonde en aunes Sc én tilleuls 170?.
fort élevés, en plufieurs endroits, 15.Sept;
8c la riviere paffe à côté. Les grands
chemins y font aufli bordez dejeu-
nes arbres, regulierement plantez,
ce qui ne fauroit manquer de produire
un très-bel effet avec le tems.
Le plus bel endroit qu’on trouve aux
environs de cette ville eft le Meydoen,
ou la place où eft le maufolée de Sefi.
On y voit à droite 8c à gauche de
petites maifons habitées par de pauvres
ouvriers. La plûpart des. maifons
de cette ville, qui nefontpas
dans les Bazars , ont des jardins
remplis d’arbres fruitiers. 11 y en
a même d’affez grands aux extre-
mitez de la ville , où les maifons.
font éloignées les unes des autres,
8c où il y a de grandes placcs rem-
pliçs d’arbres. Cela lui donne une
grande étendue , 8c fait qu’elle a
plufieurs angles faillans ; en forte
qu’elle eft ^beaucoup plus grande
que Samachi, quoi qu’elle ait moins
de bâtimens. Elle eft fituée au milieu
d’une grande plaine, qui a trois
bonnes lieues d’étendue d’un bout
I à l’autre, 8c qui eft environnée de
hautes montagnes, dont la plus élevée,
fur laquelle on Voit de la neige
en tout tems, fe nomme Seva-
lan, ou Sebelahu. Elle eft à l’oueft
nord-oueft de la ville. Celle de
Chilan eft à l’eft, ou fud-eft. Il y
en a une femblable à Dervies, nommée
Sahanâ, 8c une quatrième proche
dé •Hamadan , qu’on nomme
Alvand, 8c qui. eft la plus élevée de
toutes. On- les nomme les freres, Monta»
parce qu’elles fe reffemblent. On 8”“ H
r , , ' m E S H i -nommeef trouve dans les montagnes plufieurs ies freres.
bains chauds aux environs de cet- ®ai“s-
te v ille , lefquels font fort efti- au S:
mez. Il y en a un à deux lieues de
là , un fécond à trois,. Sc d’autres
plus éloignez. Lors que j ’y arrivai,
j’eus de la peine à en traverfer les
rués à caufe de la foule de ceux qui
accouroient, attirez par la nouveauté
de mon habit à la Hol-
landoife. La même chofe m’arriva
en allant voir le tombeau de
Sefi, où il fallut fe fervir de bâtons
pour écarter cette multitude curieu-
fe, qui vouloit y entrer après moi.
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