1704.exactement, dans l’efperance de
s. Nov; trouver quelque prêtre parmi les
Guebres, qui pût me donner .quelque
lumière à cet égard. On en parlera
plus amplement dans la fuite.
L ’ardeur que j’avois d’examiner
foigneufement ces fuperbes ruines,
& de les faire mieux connoitre aux
curieux, qu’elles ne l’avoient été
jufques alors, me fit mander un
tailleur de pierre de Zie-raes, ou
Chiras, dont j’avois befoin pour cela,
là dureté des rochers aiant émouf-
fé tous les cifeaux que j’avois eu foin
d’apporter d’Ifpahan, de forte que
je ne pouvois plus m’en fervir. Il
n’y réuifit pourtant pas mieux que
moi , & tousües fiens frirent bientôt
réduits au même état, quoi que
beaucoup plus grands & plus forts
que les miens. Cependant le defir
dont j ’étois animée de tranfporter
quelques pièces de ces precieufes an-
tiquitez dans ma patrie, ne me donna
aucun repos que je n’euffe enlevé
une pieee de fenêtre, remplie de
caractères, dont on trouvera la re-
prefentation au num. 137 : une petite
figure rompue j de ia grandeur
de l’original3 au num.'ïjS: deux
pièces de mains, au num. 139 : une
partie du corps d’une: autre petite
figure3 au num. 140. 8c une petite
piece d’une des plus petites figures
d’un des portiques, au num. 141;
J ’en aurois bien voulu enlever d’autres,
mais il me fut impoffible ; elles
fé reduifoient en éclats à mefu-
re qu’on frapoit deffus.
La principale de toutes les pièces.,
dont je tâchai de m’emparer,
étoit une figure taillée fur une pièce
de rocher détachée, qui avoit
fervi au-grandefcalier. Comme cette
pierre étoit épaiffe,jemeflâttois
d’en- pouvoir enlever cette figure
entierêj à force de tems & de patience;
mais elle fe caifa en trois
pièces malgré tous mes foins. Je
la rejoignis cependant, le plus proprement
qu’il me fut, poffible, 8c
Monfieur Kdftélein s’en chargea,en
paifant à Zie-raes, pour la remettre
entré les mains de Monfieur
Hoorn, Gouverneur général deno-
' tre Compagnie aux Indes, & le prier
de l’envoyer en Hollande par la pre- 1704.
miere occàfion, à Monfieur Witfen 9. Non
bqurguemaître d’Amfierdam , auquel
j'en voulois faire prefent, pour
reconnoitre en quelque maniéré les
obligations que je lui avois. On
trouvera cette figure au num. 142. ■
Le* num. 14,3. repréfente un pi-
lallre de l’édifice élevé, qui eft au
nord, fur lequel on voit la figure
d’un homme de condition , avec
deux femmes, dont l’une lui tient
un parafol au deifus de la tête, 6c
l ’autre chaffe les mouches avec une
queue de cheval marin ; car j ’ai pris
pour des femme'S toutes les figures
qui tiennent ces queues ôc cespara-
fols-là , lefquels étoient anciennement
fort en ufaget
On voit fur une autre piece de
l’édifice élevé , qui eft à l ’oueft,
contre une efpece de fenêtre, trois
figures d’hommes, fort: endommagées
: La plus avancée a un bonnet,
qui lui paffe fous le menton 3
femblable à ceux' que portoient les
.Mages de& anciens Ter fis 3 en fai-
fant le fervice divin. Cette piece .
de l’édifice eft reprefentée au num.
144*-
Le num. 14^. repréfente un autre
pilaffre du même édifice, fur
lequel on voit deux hommes armés
de lances ori de piques, à i ’.cft; 6c
à côté d’eux une machine canelée,
qui leur vient jufques au menton.
11 y en avoit un autre renyerfé, à
côté du même édifice, fur lequel
on voit un homme combattant contre
un lion, tenant fon épée de la
main gauche, comme il paroit au
num. 146..
On trouve auffi -.dans une des niches
ou fenêtres de cet édifice, au
fud, deux figures d’hommes avec
un bouc-, qui a une grande corne
courbée , par laquelle une de ces figures
le tient de la main gâuche,
8c lui: paffe l’autre fur le col. La
première de ces figures a aulfi un
bonnet, qui lui paffe fous le menton,
8c tient quelque chofe de la
gauche, dont ils fe fer voient peut-
être, en faifant des offrandes. Ces
figures-là fe trouvent au num. 147,
6c le num. 148. repréfente un pilaf-
- tre