170?,
2.3* Janv.
C h a p i t r e L V ,
Départ de Perfepolis. Arrivée à Zjie-raes ou Chiras. Description
de cette ville. Arrivée a Ilpahan.
A1Près- avoir employé près de
trois mois à la: recherche de
toutes les. fameufes antiquitez dé
Perfepolis , & avoir pleinement fa-
tisfait ma c-üriôfité ,- j ’en partis le
•vingt-troijieme Janvier 1705, Sc re-|
pris- lé chemin de la plaine où je ne
trouvai pas- tant de gibier que la
première fois , la faifon étant fort
avancée. Etant parvenu à la moitié
du chemin, je deiîïnai les trois
montagnes, fur lefquêlles.ily avoit
Autrefois des fortereffes, dont j ’ai déjà
fait mention. La plus grande,
& la première, eft celle qui paroit
divifée par le milieu ; Sc les deux autres,
à droite,font proche du pont
de Jefneioen : la plus reculée eft pref-
que toujours couverte de neige. On
en voit la reprefentatidii au num.
172, & celle du pont dePol-Chanie,
fur la riviere de Roetghoena, ou de
Bendemir, au num. 173. Ilyavoit
tant d’eau aux environs deSergoen,
que les chevaux en avoient jufques
aux fangles, ce qui me donna beaucoup
d’inquietude pour mes papiers
, le cheval qui les portoit
aiant été plulïeurs fois en danger de
tomber. Aprèsl’avoirtraverfée, je
laiffai le bourg d eSergoen à gauche,
-& m’avançai vers les montagnes,
qui font fort pierreufes & fort élevées,
ou j ’àrriva'i au bout d’une demi
heure. Je les traverfai au fud-
oueft, Sc palïai à côté de plufieurs
Caravmferais Se de quelques cimetières
ombragés de cypfès, 8r arri-
A r r ïv ée à vai fur-le foir à Zjie-raes, qui eft à
Chiras. ^ lieues de PerfepoUs : j ’y allai loger
ail couvent des Carmes.
Leche- On commence à appercevoir cet-
in qui te vifle, dès qu’on eft parvenu un
peu aü-delà des montagnes, qu’on
îaiife à droite à 500. pas delà; puis
on trouve un grand nombre de cyy.
concluit.
près fort élevez, avec un mur taillé
dans le roc , d’où l’eau tombe
comme un torrent, lors qu’ily ad e
grades -pluies'. Le chemin quipaf-
fe entre ces rochers, eft profond & é-
troit, Si conduit à la ville. Celui,
qui eft à droite, a une muraille de
terre, àdroite’Scàgauche, fort endommagée
d’un côté : il a environ.
300. pas de long, 8c aboutit à une
porte, large de 5. pas à l’entrée, Sc
de 10. en avançant. Après avoir tra-
verfé Cette porte, qui eft grande 8c
fort élevée, on trouve une allée,
nommée Teng-alla-agber, bordée de
bâtimens, à droite Sc à gauche, comme
le Chiaer-baeg à Ifpahan, mais
prefque tous en ruine, de même que
les jardins, remplis de beaux cyprès
8c d’arbres fruitiers. Il y a à 1500.
pas de cette‘.porte, au milieu dit
grand’ chemin , un baifin revêtu de
grades pierres, lequel a 72. pas de
ïjôngfur 4,6. de large. On voit de
part 8c d’autre, en forme de demi lune
, une muraille avec des arcades
Sc des lièges} Sc à gauche une mof-
quée, quiacent pas de front. Le
pont de Pol-Zjae-Sade n’en eft qu’à Beau
90. pas : il en a autant de long j Sc eft ÎOIlt'
bâti dé pierre avec quatre arches,
dont celle du milieu'eft la plus élevée.
Il traverfe la'riviere de Roetgo-
ne, qui a fa fourcé entré deux petites
montagnes, 1 2. lieues au nord de
Zjie-raes, à Fergebraek, Sc va fe décharger
dans la mer de Derjanemeck,
autrement la hier falée. L ’alléfe de
Teng-alla-agber commence à ce pont,
8ca30.pasdelarge.On va delà par un
autre chemin dè la même étendue, à
unedes plus anciennes portes de la
ville ,_ nommée Devafe Hanie , ou
porte de fer, laquelle eft fort endommagée
, 8c fert prefentement de Bazar:
elle eft voûtée & a 80. pas de
I long.