9s V Oi Y A
Sur
G E S
1703. s’étendent'jufques à Aftracan.
io. Mai. les. 7. heures nous arrivâmes à 2»2.
•werftes de cette ville , & une heure
après nous vîmes une grande barque
échouée,& brifée en partie,fur laquelle
il y avoit pourtant encore du
monde. Peu après nous apperçumes
l’églife de Saboèr, qui cft fort .grande,
& arrivâmes fur les onze heures
du foir à Aftracan. Cette ville
eft à 20oo. •werftes ou 400. lieues
à’Allemagne de Mofcou,. Sc Cafan à
peu près à moitié chemin.
1705.
z q. Mai.
C h a p i t r e XVI»
Defer lotion ¿/’Aftracan. Situation dee Jar dins. Abandonee de
poijfon. Maniere de vivre des Tartares.
Arrivée à T- Ors que nous débarquâmes, on
Aftracan. | , vjfita tout ce que nous avions
abord, à la refetve de mon bagage.
J ’allai immédiatement trouver le
Gouverneur lîmafe Tvanewitz Urf-
fofskie,auquel jèpréfentai mes deux
paffeports & la lettre du Knees, Bor-
1., AuteurK Allexewi.tz. I l me reçut fort
eft bien honnêtement, & après avoir lû la
reçu du lettre, il m’ôffrit fa maifon & tou-
neur. tes les chofes dont j’aùrois.befoin
pendant mon fejpur en cette ville.
Je l’en remerciai &_lui d is , quer
j ’çtois obligé de relier avec mes Arméniens,
dojat.j’entendois la langue,
8c avec lefquels je: devois continuer
lp refté;de,mon. voyage. I l . ne de
trouva pas mauvais;, & envoya quérir
mes bardes , qu’il fit porter,
fans les vifîter, au Caravatijb'ai des
Arméniens, où .je' logeai avec: Mr.
Jacob Daviedof dont j’ai déjà parlé.
Nous’avions à peine diné, que 8 .:
à ,10. perfonnes nous y vinrent trouver
de. la part du Gouverneur, avec
des rafraichiiTêmensci Ils confiftoient
en un petit tonneau d’eau de viey
un grand vafe de- cuivre étamé,
rempli de vin rouge, & deux autres
femblables , avec de l’hydromel
& delà, biere ; quatre grands-
pains,;. deux, oyes & plufieurs pou- .
lardes.-Ceux-ci. s'en, étant retournés,
après qüe je leur' eus fait un
petit préfent à mon ordinaire, on
envoya-,deux foldats garder la porte
de ma chambre, lefquels on fai-
foit relever- de huit en huit jours.
On m’envoya auiîi un enfeigne Ruf-
Jien, qui favoit le Hollandois, pour
me conduire par tout 8c me fervir
d’interprète. Le Gouverneur reçut
en, ce tems-làj la nouyelle delapri-
fe de la fortereffe de Neyen, que le Forteietfa,
Czar avoit emportée d’affaut,le 2. emportée
Mai fit dans laquelle il avoit trou-par le
vé 80. pièces decanon; 8. mortiers, -
8c une garnifon Suedoife de 3500.
hommes, à laquelle on difoit que
ce Prince avoit rendu la liberté.
J ’allai me promener par la ville,
qui eft fituée à. l’eft du IV)lga, dans
l’ancienne Scythie.: mais on nom-situation
me aujourd’hui-Nagaja'tontfio ter-ielaviUe‘
rain contenu, entre \ç(Volga, lejai-
ka&c la mer Çajpieme-, St. le pais en
général:, le-, Royaume d’Aftracan,
d’après fa ville capitale. Elle eft
dans la Tartarie Asiatique vers les
frontières de la Rujfte, < § c . fur la
principale branche du. ' (Volga, qui
va fe jetter à quelques lieues de là
dans la mer Cafpienne. On en pais»
léra plus amplement dans la fuite»
Cette ville eft au 46. degré, 22.
minutes de latitude feptentriona-
le , dans une petite Iilenommée Dot,
goi, formée par une petite rivière,
qu’on voit d’une des tours de la
ville: Le meilleur terrain en eft à;
L’eft jufques à la rfyiiére. de Jaika
A l’o.ueft il y a une grande bruïe-
re , qu’on dit qui a bien 70. lieue?
de long , laquelle s’étend vers; la
Mer Noire , & quelques lieues au
fud, jufques à’ la mer Cafpienne.
On y trouve de très-bon fel, qu’on,
transporte par toute la Ruffie.
Cetd
e c o r n e i l l e l e B ■ N.
0 7 . Cette ville eft ceinte d’une bon-
Mai.ne muraille de pierre , qui a une
àelieuë de tour, Sc dix portes. Je:ï
me. fortis par celle de S. Nicolas , ou
Nikoolske JVarate, & fuivis le cours
de la riviere en montant, pour en
faire le tour. Je paffai de là à la
porte Rouge ou Krafnie TVarate, à
l ’endroit le.plus élevé & le plus a-
vancé de la ville» De là avançant
dans le pais,je me-rendis à la porte
du magazin à bled, ou Gietnie
JVarate, laquelle eft fermée; mais
i l y en a une autre qui donne dans
la citadelle, par laquelle on y entre
fit on en fort. Ce magazin, qui
eft hors de l’enceinte des murailles
de la ville, eft aufli ceint d’une muraille
de pierre. On va delà à la
' Motfagojtkie JVarate, proche de laquelle
, à quelque diftance de la
ville, on trouve une autre porte de
bois , qui n’eft pas comprife au
nombre de celles de la ville: C ’eft
la porte des Tartares, qui habitent
de ce côté-là, où l’on tient conftam-
ment une garde Rujfienne. On trouve
enfuite la porte de Refoltisnie,
& celle de JVifnefenske, entre lfef,
quelles il y a deux »tours aux murailles
, à 300. pas de diftance l’une
de l’autre. Dei.celle-ci, on retourne
vers la riviere pour fe rendre à
celle de Spaskie ; 8c de là à celle
d’Ifadnie hors de laquelle ■ eft la
poiffonnerie , le marché au pain,
aux herbes &c. A quelque dillan-
,ce de là on voit une autre touF, 8c
puis la porte de Garenskie, & proche
de là, en dehors, le marché au
bois, & le quartier des boulangers,
auxquels il n’eft pas permis de demeurer
dans la ville. On paffe de
cette porte à celle de Kabatskie,
après avoir, paffé devant une autre
tour,entr’elle & la précédente. De
ces dix portes, il sien trouve fix
fur la riviere, 8c deux à la citadelle
qui fait partie de la muraille de la
ville : Elle en a une troifième, qu’on
nomme Priejimiskinske, ou la porte
nette, qui donne dans la ville
vis-à-vis du Bazar, ou de la grande
rue nommée Bolsjatüits ; où fe trouvent
les principales boutiques des
Rufftens 8c des Arméniens. En paffant
par cette porte pour entrer 1703.
dans la citadelle, on voit à gauche Mai;
l’églifede Saboor , qu’on commença égiffc.n
de bâtir il y a cinq ans, aux dépens
du Métropolitain , qui fe nomme
Samfon. Ce prélat a fes propres
droits fur le clergé, 8c fon propre
Prikaes ou bureau chez lui. 11 eft
aufli Métropolitain de Ttrk , ville
fous la domination de fa Majefté
Czarienne , en deçà de la mer
Cafpienne , fur les montagnes, de
Circaftie , environ à 700.. '••■werftes
d’AJtracan. Comme On travailloit
l’année paffée au deffus du dome
de cette églife , il en tomba une
partie, les fondemens en étant trop
foibles. On eft préfentement occupé
à y conftruire cinq petits clochers
avec des dômes, fur lefquels
on pofera des croix. Cette églife,
qui eft quarrée, a 200. pas détour;
le frontifpice 65. de large, 8c les
côtés 47. de long: le derrieredece
bâtiment eft en partie fur la muraille
du palais du Métropolitain, qui
eft le principal édifice-de cette ville;
d’une grande étendue 8c tout
de pierre. Affez proche de là, 8c
au plus bel endroit de la place de
la citadelle, eft le Palais du Gouverneur
,’ grand bâtiment de bois,
ceint.d’une muraille feparée, aufli
de bois, avec deux portes, l’une
par devant 8c l’autre par derrière.
La.chapelle de la Cour eft hors-de
l’enceinte de ce Palais» Entre la-
porte de devant, où il y a toujours
une garde, 8c le palais du Gouverneur
, on trouve une- belle baffe-
cour. L’enceinte de la Cour fe nomme
Iwan Bogafioof. Ce Palais contient
un grand nombre d’âpparte-
mens bien éclairez 8c fort agréables;
8c fur tout un grand falon fort élevé,
dont la vue eft charmante de >
tous côtés. Il y a toujours une garde
à la porte de la citadelle , qui eft
bien garnie d’artillerie. En y entrant
on voit à droite,la chancele-
rie, qui eft un bâtiment de pierre
compofé de plufieurs appartemens,
8c il y a dans la chambre du Gouverneur
une table couverte d’un tapis
ro'iîgêip-'ibnon rp siianxir :î..\ -, : x>égiife
La principale églife, après celle
M 2 de