i 7° 4v tes les marchandifes dans tous les
i . M a i. ports de mer, eft plus confiderable,
Il ên tient un comppe.:ex<y£t:, qu'il
envoyé au Mujtophy- Chajfa, qui le
met fur fon rçgître ,. ce,t argent
étant deftiné poîir l’entretien de la
Cour. Ces receveurs, ou dpuaniçrs,-
là ont des appointemens fixes, &
n’ont aucune part aux droits qu’ils
perçoivent. Cette charge étoit autrefois
annuelle, : mais on afferme
aujourd’hui ces droits-là. pour 7. à
8. ans, & plus long-temsj 8c on en
tire ordinairement 24. mille Romans
, qui font pour le inoins un
million de livres , & quelquefois
jufques à 18. mille Tomans, c’eft-à-
dirè environ 12. cens mille livres
par an.
P rin c e 11 y a une autre charge confidedesmar
rable , qui eft celle du Meliktu-zi-
ziaer , ou Prince des marchands 5
àinlî nommé parce que c’eft lui qui
juge , 8c qui décidé tpus les différons
qui furviennent entre les, marchands.
Ilaauffi l’infpeétionfur les
tifferans 8c les tailleurs delaÇour,
fous le Nazir , & le foin de fournir
les étqfes & autres chofes de
cette nature, dont le Roi a befoin:
outre cela il eft infpeffeur de
ceux qui font employez, à l’égard
des marchandifes, des foyes, 8c autres
effets, appartenant au Roi,,
qu’on fait négocier dans les pais é-
trangers. .
Voyers. Les Raachdaers, ou Voyers, officiers
qui onc foin des grands chemins
, fuivent après ce Prince des
marchands. Ceux-ci prennent à
ferme une certaine étendue des
grands chemins, 8creçoivent en vertu
de cela les droits impofezfurles
marchandifes qui y paffent, qu’on
nomme Raagdarie, dont ils tiennent
compte. Cette charge les oblige à
entretenir 8c à affurer les grands chemins,
Se à reftituer aux propriétaires
la valeur des marchandifes 8c effets,
qu’on vole ou qu’on enleve dans
leurs départemens , lors qu’ils ne
peuvent pas les recouvrer. Mais
lors.qu’ils les recouvrent la troifiè.
me partie leur en appartient, 8c ils
rendent le refte aux propriétaires.
Auffi font-ils obligez d’entretenir à
leurs dépens,un certain sombre de
gens, armés , qui doivent patrouil- 1. m u .
1er pendant la'nuit, 8c dansles. tems
fâcheux,,; pour prévenir les vols Sc
les découvrir, autant qu’il eft poffi-
blç. Cet ordre .de l’Etat; eft admirable
; nrais.ilferoit à fouhaiter qu’il
fûf: mieux exécuté qu’il ne l’eft, afin
qu’on pût voyager avec plus defu-
retç qu’on ue fait.
On entretient auffi des Gouver- G o u v e r neurs
, nommés Roetewael, dans les nt“rs de
grands châteaux, 8c dans toutes lestcauI,
fpttereffes du Royaume, comme à
Or mus, à Candelaer 8cc. Leurpou-
voir eft ordinairement limité, 8c ils
dépendent du Gouverneur de la
Province, Ce mot de Koeteviael
lignifie aufll Chevalier du guet, dont
les archers patrouillent toute la nuit
par les rués pour, prévenir, les def-
Ôrdres 8c empêcher les vols , en fe
fàififfant des voleurs. Cet offiçier
fe nomme Âghdfias à Ifyahan, 8c en
d’autres villes de Perje.
11 ne faut pas oublier le Mukh- Infpcc-
tejib, ou l’irifpefteur des marchés.,
lequel réglé le prix des vivres 8c des
autres denrées qu’on y apporte. Il
examine auffi les poids 8c lesmefu-
r.es,, 8c fait punir ceux qui en ont
de fauffes. Après qu’il a fixé de
cette maniéré le, prix des vivres 8c
des marchandifes , ce qui fe fait
tous les jours , il en porte la lifte
fçelée à la porte du Palais, 8c l’on
réglé les comptes ordinaires fur cette
évaluation,
Il eft tems de parler du Mehe- Chcf te
mandar-basje, chef de ceux auxquels hôtesdu
çn commet la garde des hôtes du, R o i.
Roi. Les fondions de fa charge font
d’aller recevoir hors de la ville les
Ambaffadeurs., les Envoyez 8c les:
étrangers de qualité 8c de confide-
ration; d’avoir foin que rien ne leur
manque, 8c de leur faire, donner les.
chofes neceffaires. Au refte. onlaif-
fe.au choix des Miniftres étrangers,
foit Chrétiens ou Mahometans, qui
font tous traitez fur le même pied
à la Cour de Perfe, de tirer les chofes
dont ils ont befoin des magazins
du Ro i, ou d’en recevoir tous les
jours , ou une fois la femaine , la
valeur en argent comptant. Cet officier
I70. ficier eft auffi chargé de porter leurs1
i . M a i. meffages au Roi 8c aux Miniftresf
, 8c de les conduire à l’audience de ce 1
Prince,lors qu’ils y font admis. 11
leur rend vifite de tems en tems, 8c
s’entretient avec eux pour1 tâcher
de découvrir le but de leur venue,
8c de leur féjour à la Cour , pour
en rendre compte aux Miniftres.
Mais lors qu’il arrive des Ambaffadeurs
de la Porte, du Roi à’Indof-
tan , ou d’autres puiffances Mahomet
anes diftinguées , on leur envoyé
de plus, un des grands du Royaume
, pourleurfervir demaîtrè-d’hô-
tel Stade Garde-hôte, 8c il s’ac-
quite de toutes les fonctions du Me-
hemandar basje, à l’égard des autres
Miniftres,
inten- 11 y a outre cela , un Mammardant
des basje ou Intendant des bâtimens du
b a t ime n s . „ . . . , • v i v a Roi: celut-ci met le prix a la plupart
des maifons , qui fe vendent,
afin de prévenir les difputes qui naif-
fent quelquefois , - à l ’occafion de
ceux qui fans cela pourroient prétendre
avoir droit d’en annuler leçon-
trait, fous prétexte qu’on a été fur-
pris, 8c que la vente ne s’eft pas faite
dans les formes , chofe permife
par la loi de Mahomet, lors que le
prix n’en a pas été fixé par cet Intendant.
Quant aux charges ecclefiafti-
ques, la première eft celle du Zed-
der, ou du grand Pontife, qui eft
auffi le chef de tous les biens con-
facrés au culte de la Religion. Cette
charge étoit autrefois exercée par
une feule perfonne, mais le Roi défunt
Sulkmoen, la fepara en deux
parties, 8c fit deux Zedders, l’un
’ qui eft le furintendant des biens légués
aux ecclefiaftiques par les
Rois de Perfe, qu’on appelleZed-
der Chus 5 l’autre qui difpofe de
ceux qui ont été légués par les particuliers
, qu’on appelle Zedder Me-
malick. Ces deux Pontifes ontchâ-
cun leur tribunal feparé, 8c jugent
les caufes civiles félon le droit canon.
Ils difpofent auffi de la plupart
des charges ecclefiaftiques, 8c
particulièrement de celle du Sieich-
el-i/laan , 8c du Kasje-mutewélli ou
infpeflteur des mofquées 6c cimetie-
Charges
E cclefia ftiqu
es.
res confacréS'-Scé.- Ces- charges-là1704.
font fi confiderables , que lors que 1 . M a i.
ceux qui les poffedént fe trouvent’
aux aiîernblées Royales, ils fe placent
au-deffusde YAttemad doulet.
Le Sieich-eï-ijlaan St-llt-Kazi nedifd
ferent gmérel’un de l’autre àl’ëgard’
de la furintendance des denieîs > cependant
le premier eft le plus con-
fideré. Au refte , leurs fon&ibns’
font à peu près égales, 8c ils fe tiennent
mutuellement en bride. Tous
les aêtes qui fe paffent entre les particuliers
, fe font dans leurs tribunaux
, 8c il faut qu’ils autorifènt
tous les mandemens 8c autres écrits
de confequence.
Le Muzifehid, ou le Legifte fur- Le Le.
paffe tous les ecclefiaftiques , tant gîte
â caufe de fon favoir, qu’en vertu
de fa charge- qu’on eftime facrée.
C ’eft lui qui décidé 8c qui explique
tous les points de la foi, l’Al-
coran , 8c les Hadjes de leur Prophète
8c des Imans. La vénération
qu’on a pour lu i , va fi: loin , que
les favans parmi eux ne font aucun
fcrupule de dire , que le gouvernement
des Mahometans lui appartient,
8c que le Roi n’eftquel’exe-
cuteur de fes ordres, en vertu def-
quels il a la difpofition de l’épée,
dont il eft obligé de fe fervir contre
tous ceux qui font opiniâtres 8c
désobeïffans , fans qu’il puiffe rien
faire de fa propre autorité. Larai-
fon qu’ils en donnent eft que les véritables
croyans font dirigez par la
volonté de Dieu, laquelle eftreve-
lée au Muzifehid en l’abfence d’un
lman : qu’il eft impoffible que Dieu
la déclare à des Princes temporels,
qui font plongez danslesplaifirsde
ce monde, 8c ne fongentqu’à fatis-
faire leurs paillons, fans avoir égard
au falut de leurs ames ; lefquels bien
loin de connoître Dieu, ne fe con-
noiffent pas eux-mêmes , 8c négligent
de chercher le chemin qui conduit
à la vie éternelle.
L ’opinion,que le peuple a de la Hypocri-
fageffe 8c de la fainteté du Clergé,
fait qu’ils affeftent prefque tous une
profonde diffimulation, pour l’entretenir
dans cette erreur,8cfecon-
ferver la vénération qu’il a pour
D d 2 eux.