t 693. EnG-iitc il tombeàlarenvèrfe, com-
i j - Janv. me un homme hors de foi, & l’oi-
feau s’envole. Il reprend fesefprits
au bout d’un quart d'heure, & déclaré
ce qTi’on veut favoir , & c e
qu’il dit ne manque pas - d’arriver.
L ’habit de ce magicien eft 11 pefant
qu’on a de là peine à le fouIeVêr
d’une main. Celui-ci étoit fortri-
• che en bétail, & ceux qui venôient
'^interroger lui donnoient tout ce
qu’il, dèmandoit.
. - Ces Tungufes de Nifovier font
Payens, robuftes & bien faits de
corps. Ils ont les cheveux noirs 8e
longs, nouez par derrière, 8c leur
tom bant fur le dos comme une queuë
de cheval. Leur vi'fage eft allez large
, fans avoir le nez plat ,& ils. ont
les yeux petits-comme les Kalmu
Richefle
d e c e magicien.
Defcrip
tion des
T u n g u fes.
Lfeür habit
d’été.
te de peau de rennes falis en ôter i6oi.
les cornes, fur tout lors qu’ils vont -i • Jar.v,
a la chaffe de ces animaux-lâ, dont Leur ad-
ils s’approchent par ce moyen, en^'^àu
fe glilfant-fur l’herbe,. & en étant ’
à' portée, ils ne manquent guerede'
les percer de' leurs fléchés'. ■ :
Lors qu’ils veulent fe divertir ils Divertif-
fe^ mettent en rond j :8c l’un d’en-ftment-
tr’eux fe tient au milieu du cercle
un bâton à la main, dont il tache
de donner, furies jambes de lés compagnons
en tournant, & i l f l ’évitent
avec tant d’adreffe , qu’il arrive
rarement qu’ils en. -foient atteints
: & lors qu’il en touche un,
on plonge celui qui. a reçu le coup",
dans la riviere.
Us pofent les corps de ceux q u i
meurent parmi eux, tous nud's fur
ques. Ils vont nuds en é té, tant I un arbre", &' les yÎaiilent'pburri^
hommes que femmes, a la referve | enfuite de quoi ils mettent leurs os
Leurs or
nements.
Leurs ha;
bits d’hyd’uneiceinture
de cuir, qui couvre
leur nudité, & reflemble à une frangé,
les femmes ont leurs cheveux
treifés avec du corail, auquel'elles
attachent de petites figures de fer.
Us portent au bras gauche un certain
pot rempli de bois fumant, qui
empêche les mouches de les piquer.
Ces Infectes fe trouvent en fi grande
quantité fur la riviere de Tun-
guska, qu’on eft obligé de s’y couvrir
le vifage 8c les mains, mais ces
Payens y font tellement accoutumez
qu’ils ne les fentent qu’à peine.
Us aiment la beauté , dont ils ont
cependant une idée fort finguliere,
puis que pour y contribuer , ils fe
. font coudre 8c piquer le front, les
joues & le menton avec du fil trempé
dans une graille noire, qu’ils retirent
enfuite des cicatrices , dont
les marques leur demeurent, & font
ellimées parmi eux comme un grand
ornement. Aulli n’en voit-on guère
terre.’
Ils n’ont point d’autres prêtresiMagi-
que leur, SchiWUin ou magicien iT^Fî5 ^
mais ils ont tous des idoles de bois- °
dans leurs cabanes, d’une demi au-
ne de long & de forme humaine,
auxquelles ils prefentent à manger
ce qu’ils ont de meilleur, comme les
Opaques, 8c avec auffi peu de propreté.
Ces cabanes, qui forte faitesd’é- Defcrip-;
corce de bouleau, font ornées en.iondc
dehors de queues & de crinières de banes”
chevaux, de leurs arcs & de leurs
fléchés , & il y en a peil qui ne
foient entourées de jeunes chiens
pendus. Us fe nourriffent de poiffon
en été, 8c ont des barques d’é- Deleurs
corce d’arbres coufuës enfemble, bat<iui:s-
qui ne laiffent pas de contenir 7. à
8. perfonnes, 8e qui font longues,
étroites 8c fans bancs. Ils s’y tiennent
à genoux & fe fervent ■ de rames
I larges pat les deux bouts,
qui n’en ayent de pafeilles. On
en jugera mieux par la taille dou-
ce-ci jointe.
L ’hyver ils s’habillent de peaux
de rennes crues, dont le devant eft
orné de crin de cheval,,8c le bas de
peau de chien,fans fefervir de toi
le ni de laine,■& ils fefont une èfpe- ^ eux,
ce de ruban Se du fil de peau de chofes pareilles,
poiffon. Us fe couvrent auffi la têen
qu’ils tiennent par le milieu, 8c les
manient avec beaucoup d’adreffe
& de promptitude, mouillant tous
en même tems, fur les grandes rivières
comme fur les petites. Us
pèchent en été , & chaffent tout
l’hyver, pendant lequel ils fe re-
pailfent de cerfs, de aeiii:J®-,-^SEssaTOS£v.xi-.r.-»r.e.in. n. es, 8-c. de- cLuepuart ioocm-
C h a.
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BU I
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C H A P I T R E XXIV.
Arrivée et Buratzkoi, & a Biilaganskoi. Defcription des Burates
&c. Arrivée a Jekutskoi, & fa defcription. Caverne brûlan*
te. Départ ¿feJekutskoi. Arrivée au lac de Baikal. Defcrip*
tion de ce lac &c.
rivée à T E premier jour de Février Mr.i
[ats' 1 ‘ l’Envoyé arriva à la forteref-
fe de Buratzkoi, fur la riviet% à’Angara
, qui fe décharge dans le lac de
Baikal, lieu habité par des payens,
nommés Burates.
Le onzième, il arriva à Bulagans-
koi. Les valéès & le plat pais, en
font aulli habitez par ces Burates,
peuple riche en bétail. Les beufs
y font fort velus , 8c leurs cabanes
font baffes, faites de bois, &
Arrivée
Burats-
koi.
A Bula-
ganskoi.
Burates,
leur bétail
&
leurs cabanes.
couvertes de terre. Us font leur
feu au milieu, Sc la fumée en fort
par un trou percé au fommet de la
cabane. Us n’ont aucune connoif-
fance de l ’agriculture, ni des jardins
fruitiers. Leurs villages font ordinairement
fitués le long des rivières,
8c ils ne changent pas de demeure
comme les Tungufes 8c les autres
payens1. Us ont à côté de leurs
portes des pieux fichés en terre, au
bout defquels ils empalent des boucs