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1692. . ft'ae cette ville & toute la Syberie
1. juin«-fut réduite fous l ’obeiffance de fa
Syberie ; Majefté Czarienne , delà maniéré
fut réduite
fous
l'obeïf-
fanee du
Czar par
un co r/ '
faire.
fuivante. Un certain Pirate, nommé
Jeremak Timofeiewitz, aiant fait
de grandes devaftations fur les terres
du Czar Ivan JVaJilewitz , au
grand préjudice de fes fujets , apprenant
que.les troupes de ce Prince
s’avançoient vers lui, remonta la
Kama avec fes compagnons , puis
entra dans la Zuzawaia, qui, tombe
dans 'cette riviere , & fe retira
fur les, terres du Seigneur de Stro-
ginof, grand terrien, qui en polfe-
doit prefque tout le rivage, à 20.
lieuës à’Allemagne de diftance. Il
implora la protettion du grand-pe-
re de.ee Seigneur, & offrit à cette
•condition , de foumettre toute la
Syberie à l’obeïffance du Czar , en
recompenfc des maux qu’il avoit
'fait fouffrir à fes fujets. Ce Seigneur
lui fournit les barques, les armes &
les ouvriers dont il avoit befoin pour
cette expédition, ,ât promit d’obtenir
fon pardon. Cela fait, il s’embarqua
fur ces barques avee fes compagnons
, 8c remonta la riviere de
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mars trouvé fon corps, à caufe de la 1692.
violence du coürg de la riviere* Le ujuiteti
Seigneur de Stroginof avoit cependant
fait fa voir à la Cour ce qui s’é^
toit paffé, & en avoit obtenu le pardon
de Jeremak. On ne manqua
pas auiîi d’envoyer des troupes dans
les placés:, dont il s’étoit emparé,
& de'les faire fortifier. C ’eftainfi
que la Syberie *eft tombée fous la
puiffance des Mofcovites', qui en
font encore en poifeilion.
Les Tartares , qui demeurent à Service
Tobol, & à plufieurs lieuës aux en-r ^i,in deS
virons, font tous Mahometans. Mr. artares’
Isbrants, étant curieux dè voir leurs
cérémonies, fe rendit dans une de
leurs mofquées, accompagné du
IVliwode, fans quoi il n’aurait pû
y être admis. Elles font entourées
de grandes fenêtres , qu’on laiffe
ouvertes , & le pavé en eft couvert
de tapis, fans autre ornement*
Ceux qui y entrent'laiffent leurs
fouliers à la porte, & s’affeient en
ordre les jambes croifées. Le mufti
étoit babillé de cotton blanc, avec
un turban de la même couleur. Il
parla à l’oreillé d’un-des affiftans,
Sèrebrenkoi, qui vient du nord-eft qui fit un grand cri, fur quoi ils fe
des montagnes de Wergotnr, & va mirent tous à genoux. Le mufti
fejetter dans la Zuzawaia. «En fuite marmota enfuite quelques paroles,
il fit palier fon monde par terre juf-
que.s :à-la riviere de Tagin, qu’il def-
cendit jufques dans la Tara-, s’empara
de la fortereffe de Tumeen, û-
tuée fur cette riviere , où il maffa-
çra tous ceux qu’il rencontra, puis
remonta le Tobol jufques à la ville
Sc s’écria Alla , Alla Mahomet,
comme firent tous les autres après
lui, fe courbant par trois fois jufques
en terre. Il fixa après cela,
les yeux fur fes mains, comme pour
lire quelque chofe, & s’écria une
fécondé fois Alla, Alla Mahomet:
Mort de
ce cor-
fairc. '
de ce nom,"’où il trouva un Prince Cela fait il,jetta les yeux'par def-
Tartare, âgé de 12. ans, nommé AU\ fus l’épaule, droite, puis par delfus
tanas Kutzjumowitz, dont le petit- la gauche, fans rien dire, comme
fils eft préfentement à Mofcou, ho- firent tous les affiftans, & ainfi fia
noré du titre de Zaarewitz de Sy- nit la cérémonie; -
Ce mufti étoit Arabe de nation,
& fort eftimé parmi eux ; jufqùès
là qu’ils confideroient tous ceux
qui entendoient & qui favoient lire
l’Arabe, à caufe lui. Il invitaMr*
l’Envoyéchez lu i, à côté delà
que'e ou il le regala de thé. O n trou ve
encore en cesquartiers-là,ungrand-
nombre d’efclaves Kalmuques , &'
même -quelques defeendans des
Princes qui y furent faits prifon-
niers autrefois.
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berie ; 8c s’empara ainfi de cette place
, qu’il fit fortifier, & envoya lé
jeune Prince prifonnier à Mofcou.
Après cet heureux fuccès, ce cor-
faire defeendit VIrtis , 8c fut attaqué
pendant la nuit, par un parti
de Tartares , n’étant encore guère
éloigné de Tobol. Il perdit la meilleure
partie de fes gens dans le combat,
& voulant fauter d’une barque
dansune autre,il tomba dans la riviere
& fe noya, fans qu’on ait ja