1704, haut en bas : aufli n’a-t-elle ja-
1. Sept, mais eu de muraille de ce côté-là.
Nous arrivâmes fur les 11. heures
avec beaucoup de peine au fommet
de la montagne , où l’on voit les
ruines d’un bâtiment, qui a eu 28.
pas de long, 6c dont il ne refte pas
grand’ chofe. La miiraille en avoit
4. bons pieds d’épaiffeur, 8c eft encore
affez élevée en quelques endroits
j où l’on voit en dedans quel-'
ques reftes d’arcades. Le fommet
dexette montagne n’a aufli.que 28.
pàsdelarge,du nord au fud,8c 54.
de long, de l’eft à l ’puëft,Sc va en
. defcendànt à l’eft. Au refte , elle
.s’étend en long vers le fud, d’où
l ’on voit encore les reftes de l’enceinte
des murailles de la forteref-
fe, qui y étoit autrefois, comme.ils
paroiifentau nord, au num. 104. J ’ejij
fis le deifein avec toute l ’appliça- ;
tion pofiîble, parce qu’on prétend
que Darius étoit dans cette forte-
reffe lors qu’Alexandre attaqua fon
armée, la fécondé fois, danslaplai-
ne.‘||y defçendis fur le midi, 8c y
deffinai au fud les ruines extérieures
qui fubfiftent de ce bâtiment,
où l’on voit encore deux demi-ronds
en forme de tours. On voit aufli
fur le rocher l’endroit où cette for-
tereffe a été commencée, comme
Cela paroît vifiblement au num.
105. Le chaffeur, qui me fervoit
de guide, voulut defeendre au nord
parce que c’étoir le plus Court chemin
, 8c fit tout ce qu’il put pour
me perfuader de le fuivre, mais le
rocher m’y parut fi efearpé que je
ne voulus pas m’y hazarder, de
crainte de me cafter les bras 8c les
jambes. Je ne pus cependant empêcher
l’autre valet de le fuivre,
dont il eut bien-tôt lieu de fe repentir
, puifque je ne les eus pas
plutôt perdus de vue, quej’entén-
dis crier le dernier que je me don-
naffe bien garde de defeendre après
eux. Il s’étoit arrêté n’aiant pu fuivre
fon compagnon, _8c ne pouvoit
plus ni avancer ni reculeh Je l’encourageai
à faire tous fes efforts
pour remonter, en fe tenant le mieux
qu’il pourrait aux rochers , n’aiant
nul autre parti à prendre, 8c il eut 1704.
le bonheur d’en venir à bout, pen- Sept,
dant que l’autre defeendoit comme
un chat. Quant à moi je fus obligé
de prendre un détour de deux
lieues à l’eft, entre les montagnes,
de forte qu’il, étoit plus de trais
heures lors que j ’arrivai aux tombeaux
des Chrétiens , où môn ami
m’attendoit avec nos chevaux. A-
près m’être un peu repofé 8c avoir
pris quelques rafraichiffemens, nous
reprîmes le chemin de la ville, à def-
fein' de retourner le lendemain voir
le refte des antiquitez qui fe trouvent
en ce qiiartier-là ,• étantrefolu
de partir vers la fin du mois.
. _ Nous nous rendîmes de bon ma- Tagtc.
tin à la montagne de Tagte-Ruflan, Ruflan,
à une jieuë 8c demie delà ville, 8c
trouvâmes fur le fommet de cette
montagne les ruines.d’un certain bâtiment,
fondé par un fameux Guerrier
, dont on raconte, des merveilles.
II y a une grote âu-deffous de
cette montagne , dans laquelle on
voit deux ou trois fontainesdont
l’eau diftile continuellement du haut
du rocher. Il s’y rend tous les ans,
au commencement d’Avril, un grand
nombre d'Indiens, qu’on nomme
ici Benjans, lefquels y. viennent 062
lebrer une fête , à l'honneur d’un
certain hermite, qui y a.faitlong-
tems fa demeure. Il s’y tient aufli
ordinairement un de leurs Derviches
Ou Saints. C.ctre^grothxft remplie
de lambeaux de toutes fortes de couleurs,
qu’y apportent des perfonties
accablées de maux , qui viennent
y. chercher du fouiagement, lîj.la,
maniéré des Orientaux , dont on a
déjà parlé. Elle eft rcprcfcntéc au
num. 106.
On trouve à une demi figue delà
, du côté de la ville, une montagne
, d’où l’on tire des pierres bleues
fort dures , dont on fait les tombeaux.
Nous en vîmes jetter plu-
fieurs du haut de cette montagne
dans la plaine, fans qu’elles ferom- •
pillent; mais on fe contente de rouler
les plus greffés par les endroits •
où elle n’eft pas fi efearpée.
On a de là une belle vnëà l’ôueft
en