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17S4.IàB u ne heu-r ea, du matin ,8c arrivâmes
18. oa."a deux heures & demie au Car aman
ferai de Æterza elràfâ, & une heu-
. re après à une maifon où l’on paye
une partie des droits qu’on exige des
marchandifes qu’on tranfporte. Le
vingt-huitième. nous arrivâmes au
village de Majaer , où il y a un
ùcau Ca- beau Caravanferai de pierre , bâti
ravanfc- par [e Sulemoen, pere du Prince,
qui regûe aujourd’hui. ■ On trouve
en dedans, tout autour de la cour,
de belles-écuries, fit le dehors de ce
bâtiment reffemble plus à un Pa-.
lais, qu’à une inaifon publique pour
les voyageurs. 11 y a deux efpeces
d’ailes à côté de la porte de devant,
& un grand veftibule d’une beauté
extraordinaire , avec de. belles allées
à droite Sc à gauche, dont celle
du milieu-, qui elt la plus large,
& qui fait front à l ’édifice, s’étend
fort avant vers les montagnes. Auf-
fi ne fauroit-on rien voir déplus
beau que la fituation de ce Caravanferai,
dont on trouvera la repre-
fentation au num. 112. C ’ell-là
qu’on paye les principaux droits-.
Le village qui eft à côté eft grand
8c entouré d’arbres. Les Officiers-
de la douane y envoyèrent des ra-
fraichiffemens de melons & de rai-
fins à Mr. Bakker, mon. compagnon
de voyage.
Nous nous remîmes en chemin le
•vingt-huitième, fur les. 3. heures du
matin, & paifâmes à côté d’un moulin
à eau , fuir une petite riviere,
que nous traverfâmes deux fois fur
de petits ponts de pierre, 8c arrivâmes
fur les 10. heures du matin à un
grand bourg , nommé Komminsja,
rempli de jardins 8c de petitestours,
qui fervent de colombiers. On voit
à côté de ce bourg, qui paroit beau-
Toia- coup, letombeau d’un certain Saint
nommé Z)a-rtfa. Il eft ceint d’une
muraille, au dedans de laquelle il
y a plufieurs arbres 8c deux fontaines
remplies de poiffon, auquel la
fuperftition des Perfes ne permet
pas de toucher. On trouve des carpes
dans la plus petite, & de grands
poiffons dans l'autre. Ce tombeau
eft affez élevé contre la montagne. I
Nous paifâmes la nuit dans ce bourg, )
A G E S
dans un Caravanferai de terre. L e w o i r
vingt-neuyictne nous noqs remîmes os,
en chemin fur les . heures du matin
, & nous apprîmes qu'on avoit
enlevé à d’autres voyageurs, qui é-
toient partis du même bourg une
-heure avant nous, deuxffiétes chargées,
à la fortie du lieu. Comme
les habitans y ont la réputation d’être
grands .voleurs, nous ne doutâmes
point qu’ils n’euifent- fait le
coup , 6c cela nous obligea à nous
tenir fur nosgardes, étant pourvus1
de bonnes armes à feu. Ces vols
font aifez fréqtiènS en ce quartier-
la, mais lors qu’on a des amis pour
s en plaindre a la Cour, le Seigneur
du bourg_eft obligé d’en répondre,
& de reftituer la valeur de ce qu’on
? Perdu > hms cela il n’y a rien à
faire. Cela oblige auffi les officiers
du lieu à veiller fur la conduite des
habitans, 8c cependant on nëlaiffe
pas. d’y être volé aifez fouvent. ■
Au fortir de ce. bourg , on entre
dans les montagnes par un chemin
étroit , qui eft fort dangereux, à
caufe des eaux qui. tombent continuellement
du fommet, mais il s’élargit
au bout d’une demi lieuë,
dans la plaine qui eft entre ces montagnes..
On voit plufieurs villages
remplis d.e jardins a droite, mais
les. montagnes font défertes. Sc remc
plies de rocher , 8c les terres n’en
font point cultivées.
Nous arrivâmes' fur les.,11. heuu
res au Caravanferaide. Magfoe-begiei
fans avoir rencontré jufquesdà aucun
gibier. Nous y trouvâmes le
long d’un petit canal des becaffines,
des canards, des pigeons 6c desal-
louëtes. Nous en partîmes à une
heure du matin , 6c parvînmes fur
les 5. heures au-village d’Amma-
nabaet, qui fepare,1 à ce qu’on dit,
la Perfe de la Parthide.
Le trentième nous arrivâmes .au Jefdagaew
Caravanferai de Jefdagaes, village
fi tué dans les montagnes, 8ç en partie
fur des rochers. Les.maifons en
font élevées les unes au-deifus desautres
, 8c cela fait un effet extraordinaire
à la vue. Il y a unegran- -
de valée au-deffous du village r avec-
une petite riviere, qu’on traverfe
■ H