1693. quenten liyver àiachaffe des martes
1 4 . M a rs, zibelines ; la culture de la terre ne
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S a fîtaa-
tio n .
leur fourniffant que-c'e qui eft necef-
faire pour leur entretien,parce que le
•pais eft rempli de colines fteriles.
Il arriva le quatorzième au château,
de Tanztnskoï, où il y avoit
une bonne garnifon de Cofaques-,
pour s’oppofer aux incurlions des
Mongoles, qui demeurent fur les
frontières de ce païs-là. L edixneu-
vième il parvint à Udinskoi, ville
fifüëe fur une haute montagne, au
pied de laquelle la plûpartdes habi-
tans font leur demeure, fous le canon
de cette fortereffe, le long de la rivière
d’Uda, qui fe jette dans celle
de Silinga un quart de lieue au def-
foü's de la ville, dans laquelle il y
a auflî une bonne garnifon de Cofaques
Rujfiens, pour obferver les
mouvemens des Mongoles.
Cette ville, qui eft la clef de la
gnovince de Daurieie& fort expofée,
-même en é té , aux courfes des: Mongoles
, qui enlevent fouvent les ehe-
■vaux qui paiffent dans les prairies.
Leterïain qui y eft fort montagneux
n’eft pas propre au labourage ; mais
il abonde en choux, en navets, en
carottes, 8c choies pareilles, fans
qu’on y ait planté des arbres juf-
-ques à prefent.
Il y fut furpris d’un grand tremblement
de terre fur les 9. heures
du foir, lequel ébranla toutes les
maifons à trois reprifes, dans une
heure de tems, fans faire d’autre
mal.
La riviere diUda ne produit guère
de poiflbn, fi ce n’eft du brochet
& des rougets: mais il s’y rend une
fois l’année, au mois de juillet, une
quantité prodigieufe d’un certain
poiiTon, qu’ils nomment Omuli,lequel
vient du lac de Baikal en remontant
cette riviere. Ils font de
dagrandeur des haraiïgs, 8c n’avancent
pas an delà de cette v ille , au
■pied d’une montagne éboulée., où
ils ne reftent que quelques jours, Sc
puis s’en retournent vers le lac. On
les prend en abondance en jettant
des facs dans la riviere qui en eft
fouvent fi remplie, qu’une pierre
ne fauroit paffer entre deux. Mon-
D e fc rip -
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ie re d e
le prend
re.
fieur l’Envoyé fut obligé d’y relier j g - ,
jufques au fixième d’Avril, pour fe^ , Avril,
pourvoir de chameaux, Sc de chevaux;
Le vingt-fxieme il fe rendit par
terre à la riviere d’Ona, qui vient
du nord-nord-oueft, & tombe dans
VUda.
Le vingt-feptième il atteignit la
riviere dé Kurba, dont la fourceeft
auifi au nord-nord-oueft, & fe décharge
de même dans iüda. Il côtoya
cette riviere en avançant vers
fa foufce jufques au milieu de fon
cours 5 étant' fouvent obligé de s’en
éloigner, mais fans la perdre de vue.
Le vingt-neuvième il arriva à la
fortereffe de Jarauno, & fut ravi Jarauna.
de retrouver des villes, après avoir
traverfé un pais defert & rempli de
rochers-élevés, Sc fort fatiguans,
fans avoir rencontré perfonne depuis
fon départ d’Udinskoi. Cette
fortereffe étôit pourvue d’une bonne
garnifon de Cofaques. On y trouve
aulïï beaucoup de Rujfiens, qui
fubfiftent de la chaffedes martes zibelines.
Les Kami Tunguji, payens Defaip.
qui habitent le long des rivières d è tion des
Tunguski & d’Angara, ferépandent d^epaïs,
par tout ce païs-là, & leur langage
difere de tous les autres. Lors qu’ils Leurs en-,
meurent, on les enterre avec leurstérre_
habits & leurs fléchés, & ou metmens‘
des pierres fur leur fepulchre. En-
fuite on y met un pieu, auquel oh
attache leur meilleur cheval , qu’on
immole. Ils vivent de la vente des
martes zibelines, qui fontparfaite-Martej
ment belles en ce païs-la , 6t d’un zibelines,
noir admirable. On y trouve auifi .
de beaux Luxes, 8c une forte d’écureuils
d’un gris noir, que les Chinois
y enlevoiént autrefois. On voit
au nord de cette fortereffe trois petits
lacs proche les uns des autres,
qui ont deux lieues de tour enfem-
ble, & abondent en brochets , en
carpes, en perches 8c autres poif-
fons. De là, on trouve deux chemins
qui conduifent à Zitimkoi ou
Plabitfcha. Moniteur l’Envoyé envoya
une partie de fes domeftiques
par l’un, 8c la caravane s’avançaau
fud en côtoyant le lac de Schakze
Ofer, 5c traverfa enfuite les montagnes
1693. tagnes de Jablusnoi, pu des pom-
19, Avril mes, quoi qu’il n’y en croiffe pas,
& qulellesne produifent qu’une ef-
pece de fruit rouge, qui en a , à peu
près, le goût. Il prit l’autre chemin
lui-même, avec une fuite de
14. perfonnes,nohobftant qu’il fut
fort marécageux, Sc qu’il fallût traverfer
des; rochers élevés , depuis 1693.
ferauna jufqües à' Telirhfa. 1-1 fe^ÿ.Avrft
trouve tin grand nombre de Rujfiens mta?
dans cette fortereffe, lefquels prennent
en hy Ver àëS'martes Zibelines,
très-noires, 8c bien nourries , qui
'égalent les plus belles de toute la Sy-
bene, 8c de la province de Daune. '
Prince II y paffa la nujt, 8c un Knez
Tungufc. ou Prince Tungufe, nommé Liliul-
ka, l’y vint trouver. Ce Seigneur
avoit les cheveux treffez avec du
cuir,6c fi longs qu’ils lui paffoient
trois fqis autour des épaules. Moniteur
l’Envoyé aiant témoigné quelque
curiofité de les voir, ce Prince
les détacha, après qu’on l’eut
faoulé d’eau de vie, 8c on trouva
qu’ils avoient quatre aunes de Hollande
de long. Il étoit accompagné
Son fils, d’un fils qui n’avoit que fix ans,
8c dont la chevelure , qui lui pen-
doit fur les épaules , avoit une aune
de long, Ces Tungufes habitent
, en grand nombre, dans les
montagnes' de ce païs-là. Ils font
généralement riches , 8c cela procédé
de la vente des martes zibelines
.O
n traverfe pendant deux jours
des montagnes pierreufes fort élevées,
au nord-oueft, 8c au fud-eft.
L a riviere de Konéla , qui prend
enfuite le nom de IVitim, y a fa
fource,au nord; coule au nord-eft,
8c va fe décharger dans la Lena, 8c
de là dans la mer glaciale au fep-
tentrion. La Zitta fort de l’autre
côté des montagnes , à une demi
lieuë de là , 8c tombe dans Vlngo-
da ou VAmur,&c de làdansl’ocean
oriental.
Il arriva à Plobitfcha le 15. Mai, Plobit-;
8c la caravane le lendemain, après c -v
0 . 3 ayoir