1706.
t j . N ot,
1706.
1$. Noto
Depart de Jaron. Antiquit ez. Arrivée à Zjie-raes.
Marchands volez.
DepHtdeTSJ°us partîmes de Jaron le
J»ron, quinzième, & traverfâmes la
Dem<*-
nacr.
ville, & enfuite une belle plaine
remplie de bétail, 6c paflâmes à
côté de quelques beaux jardins murez.
Les chemins font très-beaux
en ce quartier-là, St la plaine ar-
rofée. 6c coupée de plufieurs canaux
, que nous traverfâmes fur
de petits ponts de pierre. Nous
rencontrâmes en chemin des troupes
d’ânes , chargez de ris pour
Laer; 6c je vis une tour aifez élevée
, fans être accompagnée d’aucun
autre édifice -, plufieurs tombeaux
démolis, 6c quelques petites
maifons habitées par de pauvres
gens. Ce lieu-là fe nomme Demo-
naer.
Au bout de quelques lieues * nous
traverfâmes un pont à 7. arches^
fous lefquelles l’eau paife, quand
elle eft haute, mais il n’y en avoit
point alors. Sur le foir nous pafla-
ïnes une riviere à gué, 8c arrivâmes
au Caravanferai de Moogack,
après une traite de 6. lieues.
Le lendemain nous rencontrâmes
deux coureurs de la Compagnie,
qui portoient des lettres d’Ifpahan
à Gamron. Nous quitâmes le chemin
ordinaire en cet endroit pour
nous rendre à Tadurwan le long de
la riviere, que nous fuivîmes près
d’une heure avant de pouvoir entrer
dans ce village, dont l’accès eft fort
difficile de cécôté-là, 6c les chemins
fi. mauvais, que quelques bêtes de
charge fe renverférent, dont il en
fallut décharger une. Ce village
reffemble à un bois,à caufe des arbres
6c des jardins murez qui l’en-
. vironnerit. I l eft fitué le long de
la riviere fur une petite coline, 8c
ceint des murailles des jardins, cho-
fe allez extraordinaire à la vue.
Oii traVerfe la riviere au bout dé
ce village,qui eft à côté des montagnes
6c fur leur déclin au nord.
J ’y avois déjà été avec Monlîeur
Ka/îelein, mais nous y étions entrez
par l’autre c ô té , dont l’accès eft
beaucoup plus facile. Cependant
j ’y voulus retourner une fécondé
fois, aiant trouvé à Batavia, dans
les mémoires de Monfieur Cuneus
Ambaffadeur à Ifpahan en 1652.
qu’il fe trouvoit des antiquitez cu-
rieufes aux environs de ce village,
6c des fouterrains,qui conduifoient
jufques à Zjte-raes ou Chiras, qui
en1 eft à 25. lieues; & un puits d’une
profondeur extraordinaire. Je
me rendis le lendemain de bon matin
en cet endroit, avec un valet
de la Caravane, 8c un habitant du
village, pour voir là chofe de mes
propres yeux. J ’allai bien plus a -6rBtté;
vant que la première fois, 6c trouvai
une grotte dans le rocher, avec
une ouverture par en haut j au tra-
vers de laquelle je fis palier le villageois.
Comme on en voioit le
fond par deux ou trois autres oiii
vert-ures, les unes proche-d'es autres,
je l’obférvai j 8c vis qu’il fe trouva
au bout de cette grotte, après
avoir fait une trentaine de pas, 6c
nous nous rejoignîmes fur le chemin
ordinaire le long de la riviere.
Je lui demandai quel étoit le chemin
qui conduifoit à Zjië-raes, 8c
trouvai que ceux, dont j ’avois lu Meprifi
la defcription, avoient cru la cho-I°tIJ,™d“;
fe de bonne foi, fans examiner la quelques
vérité du fait; Il en étoit de même Autetol
du puits, qui eft fur la montagne,
où je pris la peine de monter, au
nord. Je trouvai qu’il y avoit eii
autrefois une fortereffe en cet endroit,
de laquelle on voit encore
quelques ruines, 8c des débris de
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