1705.de la faâion dés Heyderes , & 17.
Ï3: jsnŸ. dés Mammct-oüüey. 11 y a! environ
Petit
nombre
d ’Europeans.
•fào. farhilïés Juives , fort'pauvres,
qui habitent u'tr quartier particulier,
& qui font vignerons. llJs’én trouvé
cépendirit qui travaillent aux é-
tôfes d’or & de foye‘. On prétend
q tfïL font defcendus' des anciens
Jilifs qüi fUrerit tranfp'dïtez de' Jd-
rujalem à Bdbylone\, & vinrent en-
fMtë liabiter eii Perfe. Quant aux
Indiens il y en- àvo'it environ un rtiil-
liër en cette Ville, qui fubfiftént
dü change dé Tôt & de' l’argent , &
de l’ufuië:' mais le nombre des.Ê«-
ropeans y eft peu Cônfiderable 5 lè's'
principaux font deux Carmes,dont
le premier eft Milanais, & fe norn-
mé Pedro d’Alcantere de Santé Te-
r'efe , galant homme, avec lequel j ’ai
paffé de fort agréables momé'ns.
L ’autre eft un Polonais, âgé de 72..
ans ,* , dont il en a paffé 3 7. en Perfe,
. Stt • il a - été ttfois fois : celui-ci fe
nomme SladijlaiiiSi II y a outré ce-1
Ia Un Certain Francifcô, Italien, qui
apprêté les vins de la Compagnie
Angloife, & un Portugais, qui travaille
à céux que fés compatriotes
ènvoyent tdus les âhs de Gamron
aux IridèS,. '
Mfctians ; La plupart des bâtimens de cette
batimcns. ville, tombent en ruine, & les ruës
én font fi étroites & fi falês, qu’on
a peine à y paffer en tems de pluie.
I l y a plufieürs endroits, où ilfaut
fe courber pour aller foüs les arcades
qui font devant les maifons, &
principalement dans le quartier dés
Tnantenf Juifs. Les rüës y fentent aiiffl trèsde
srue s. . . . - . r _i 5 , mauvais a cauie du grand nombre
des aifeniens., qui font en dehors.
Air mal Cela fait, que l’air y eft fort mal
fam- fain, & que la meilleure partie des
habitahs y font fort défaits & fort
maigres.. Les Europeans même y
font fujets en été à une certaine tna-
Cimeticrcladie, qui les emporte fouvent; & affreux. ,... . £ fi >, 9 les crmetieres y font expofez aux
Jàkals ou chiens fauvages , engendrez
d’un chien & d’un renard, lef-
quels y commettent fouvent de
grands désbrdtèS, & font pendant
Murii- la nuit, dés hurlemens affreux, qui
J J g ter-reffemblent affez à là voix humaine/
Les cyprès font le principal or-1707.
neuTcnr de cette ville , aiifli n’en ai- *3- Janv.
je jamais vû'âe'fi beaux, ni en f i ^ cy‘
grand nombre ,-. en aucttn autre endroit.
11 y a même plufîeitrs grands
jardins hors de la ville , qui en font
remplis, aullî-biett que les avenues,
où 'J’on a pris foin de les planter
frès-regulierement. Oh voit i ttnéxom-
demi lietledelà, au nord, dans les beaux de
! montagnes , plufieurs édifices yjif Sllmts-
tombeaux de Saints. Le nom du
plus cônfiderable eft Baba-Koej, ou
le St. de la montagne, lieu où i l a-
voit demeuré long-tems dans u-
he; grande folitude. Lés Perfes
ont une dévotion toute particulière
pour ce lieu-là, & s’y rendent
tous les jffifM’ CeS* tombeaux
ont plufieurs appàrtemens 3 Se il y
a une cour dans celui qui eft le
moins avancé , avec une fontaine
entourée de cyprès, & d’aturcs arbres,
parmi léfqüels j’en ai trouvé,
dont la tige avait 30. paumes d*é»
paiffeur. On fe rend de ce tombeau-
là, à un autre plus élevé;, par un
efcalier de 62. marches, élevées dé
2,à 3. pouces, & furie haut on en
trouve .cinq autres, couvertes d’un ■
petit dôme , fous ■ lequel repofe le .
Solitaire:
J’âVois; choifi cèt endroit, potiï
y faire le plan de la ville, mais il fit
trop mauvais tems ce jour-là: On
trouve au pied de la montagne, fur
un petit rocher, les ruines d’un joli'joli édi:
édifice, avec un grand bâffin fans'fice‘-
eau, & un grand .jardin remplï:.dë
cyprès & d’autres arbres,avec de bél-
les allées plantées;au niveau'; Scan
bout dè. celle du milieu, les ruines
d’un autre.édifice’, qui repondoit au
premier: ce jardin était ceint d’une
muraille de terre , nrais en friche en
ce tems-là, fans que perfonne en prît,
foin. Ce joli lieu fe nomme Fer- Ruiné :
rodous ou le paradis : il y a 200,
ans qu’il étoit habité par un certain
Roiappellé Karagia. On voit auiîi
à une demi lieuë delà ville, les ruines
dè l’ancienne fortereffe de Kal-
laey-Fandus. J’y grimpai,à l’eft,a-
véc bien de la peine., & y trouvai
quelque débris d’un mur fur le rocher
, coihpofé de petites pierres
bien
wm ■bien cimentées , d’un ciment aufli
jj, J«nv. dur que le rocher même. Cette fortereffe
avoit une bonne demi lieuë
de tour , autant qu’on en peut juger
par le.peii qui en refte. i l y avoit
une fécondé muraille plus haut ; &
comme le fommet delà montagne eft
rempli de monceaux de pierres , il
y a de l’apparence que c’étoit une
petite fortereffe detachée de la première.
Le rocher de la montagne
forme aulli une efpece de mur à
l ’ouëft, où l’on voit quelques pierres
. détachées d’un mur plus élevé, &
quelques débris d’une .tour ; à la 170X1
première muraille. On trouve en 23. Janri
cet endroit un chemin ëfearpé qui
conduit au fommet de la montagne,
& quelques; relies du mur, joints à la
tour-, dont on vient de parler. J ’en
fis le deffein-ci joint, au fud-oueft,'
où l’on voit quelques pièces d’un bâtiment
fur le rocher, dont le milieu
, qui eft prefentement feparé du
refte, faifoit une des tours de la muraille.
En voici la repréfentation.
On voit un autre édifice' démoli .
dans la plaine, & le tombeau d’un
Toù: des premiers Poètes de la Perfe,
beaud’u t t ' ■ I E n f l a i *• 1 H •. . . / c Poète nomme Stegzady, qui viyort il y a
ferfin. environ 400. ans fit fit Lfaire lui-même
.ce tombeau, qui eft grand &
bien bâti. ; I l étoit Derviche 8c de
Zjieraes, & il refte encore une vingtaine
de livres Arabes de fa façon,
& deux Perfans. On trouve à côté
de ce,tombeau un grand baffin octogone,
dont l ’eau eft tiede& remplie
T o m B |
de poirfon. Ce bailîn eft entouré
d’une muraille baffe , & l’eau en
coûle du côté de la ville par-def-
fous un certain bâtiment, & formé
plufieurs autres fontaines, qui fe répandent
enfuite au travers des prairies
; mais il n’eft pas permis de prendre
le poiffon , qui paffe d’une de
ces fontaines dans les autres. J ’y pris
cependant quelques écrevices. Tous
Q q ces