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1703. metiere, où' l’on m’avoit vu quel-
i i . F e v r . ques jours auparavant, Sc où je me
rendis celui-là, pour en faire auili
•le deffein.; Les Ruffiens ne fachant
plus ques penfer ,is’allérênt avifer
que je pourrois bien être un Prophète,
venu d’outre-mer, poürvi-
iiter les: vieux cimetieres, dire des
méfiés pour les morts ,Sc faire d’autres
fervices religieux ; parce que
j ’avois toujours un livre à la main.
Ils fe difoient aufli, que j’avois ordinairement
une cafaque à la Hon-
groife, 8c que j'étois fuivi d’un vale
t,q u i portoit après moiuneefpe-
ce de manteau bleu : enfin , que
j ’étois accompagné de trois matelots
du Contre-Amiral. Ces imaginations
ridicules auroient cependant
entre deux , ce qu’on voit facile- 170 y.
ment, lors qu’on en fait le tour. Ce
cimetiere n’eft plus auili , qu’une beaux,
petite montagne déta ch é e . 'où l'on
trouve encore Jdu haut jùfques au
bas, des crânes 8c des offemens, â- -
vcc des pièces de cercueils: On cimeiieen
, . Pû m’attirer quelque malheur
s ces .gens-là s’attroupant en
grand nombre, fi le Czar n eut été
lui-même en ces quartiers.
Repre- I ° n ¡ S là rcprefeittation de det-
rentation te ville au num; 15. La lettre A.
delà ville. marqUe je logement de fa Majefté.
B. le lieu où fe fait la conftruâion
des vaififeaux.' C. Le àW o n t z , ou
la Citadelle. D. HAmbaer, ou le
Magazin..' E La maifon où Ion
travaille aux voiles. F. La maifon
du Prince Alexandre Danielowitz.
G. Celle de Feudor Mafhewitz., IL
Ufplenje Dogoroditza , ou l’églife
de l’alÎoupiflèment de la mere de
Dieu. I. Cufma Idemjan, églife con-
facrée à Cofme 8c à Damien, frères,
placés dans' le catalogue des Saints.
K. Saboor.s ou l’églife de l’affem-
blée des Saints. L. PetritzaBogo-
roditza., ou l’églife du-vendredi,
nom , qui lui a été donné , à ce
qu’on d i t , ' à." caufe que la Vierge
Marie s’y étoit montrée un certain
vendredi, d’une maniéré extraordinaire,
8c qu’elle avoit mérité par
là qu’on la lui confacrât. M. La
vieille .rivière..- N. La nouvelle.
O , La montagne d’où je deilinaila
viile. Comme je trouvai les vieux
tombeaux, dont j’ai parlé, fort extraordinaires
, j’en fis le deffein auf-
fi-bien que du cimetiere. Ils font fur
une montagne ruinée par les injures
du tems , ’ 8c entr’ouverte en plufieurs
endroits , 8c la terre éboulée
voit deux fur le fommet, dont
l’un n’eft guère endommagé , Sc
l’autre tout rompu. Je fis grimper
un Ruffien au haut de cette montagne
, fur laquelle il y a. deux arbres,
pour tâcher de tirer de la terre
quelques’ offemens qui en for-
toient i Sc que l’air avoit rendus auf-
fi blancs que de la Craie , ce qui faifoit
un effet allez extraordinaire dans
cette terre noire : Mais il ne put en
venir à bout, parce que la terre. & .
toit gelée, v On en trouveta la fett
préfentation au num. 16. Le terrain
qu’on voit devant le cimetiere
y a été joint autrefois. Le partage
quiy conduit en deçà de lariviere,
eft au deffoüs de cette montagne à
gauche ; 8c on trouveSiifüf 'skiea droite
dans le fonds proche de la rivière
, : avec quelques moulins. A
l’égard des vaiifeaux, qui font ici , vaïf-
nous en vîmes 15. à l’çau-, favoirftau>:
4. vaiifeaux de guerre j dont le plus ■
grand étoit monté de 54. canons ; y -v
3. vaiifeaux d’avitaillement; 2. brûlots,
8c 6. vaiifeaux à bombes. Il
y avoit à terre , prêts à mettre à'
l’eau , 5. vaiifeaux de guerre à la
Hollandoife , de 60. à 64. canons ;
2,àl’Italienne de 50. à 54; une ga-
leaffe à la Vénitienne ,8c 4. galerëS;
outre 17. galeres à Stefofskie, à deux
werftes de la ville. On tràvàilloit
de plus , à 5. autres vaiifeaux de
guerre à l’Angloife , deux percez
pour 74. canons, 8t.deux pour 60F
ou 64. Le 5 e. qui porte le nom de
fa Majefté , parce qu’il a été fait
fous fa dire&ion; eft percé pour 86.
canons. On y préparait auili un-
Paquetbot. On voïoit-à terre, de
l’autre côté de la riviere , environ
200. brigantins , la plupart conf-
truits à Veronis. Il y avoit ausii
en ce tems-là, 400. grands brigantins
fur le Nieper ou le Boryfthene,
aux environs de Krim ; 8c 300. bar-
I ques plattes fur 1 tlFolga. De pltts,