4. JSôv.
permis d’en vendre. Ce village eft
environné de puits, dont 1 eau paf-
fe par un canal fouterrain dans le
village. Nous en partîmes le quatrième
Novembre, &c après une traite
de fept lieuës- nous arrivâmes à
une heure après midi a Angelawa,
deux heures avant le refte de la caravane.
Ce village n’eft qu a fept
lieues de Gom. Ce quartiet-lâ eft
auifi rempli de puits ou de fourçes
à quatre ou cinq pas les unes des
autres, dont l’eau eft aulli conduite
Comme on nous avoir avertis,que 1710.31
ceux qui avoient enlevé nos cha- ^.N?’ -
meaux, avoient delfein de nous fur-
prendre Une fécondé fois, nous nous
-tinmeS li bifen fur-dos gardes qu’ils
n’oférent l’entreprendre. Sur les 11.
heures nous parvînmes* â,Une montagne
fous terre au village. La Perfe
eft remplie de ces fources &c de ces
ibuterrains-là:' ffp n trouve en cet
endroit des corbeaux d’une grofifeur
extraordinaire. Comme le terroir
y eft rempli de falpêtre, 1 eau y eft
• lâlée. Nos chameaux aiant pris les
devans pendant la nuit , les. douaniers
de Savoa en enleverent un,chargé
de deux ballots de drap , parce
que nous n’avions pas paife par-la,
& que ce territoire eft fous le même
département 5 de forte que nous
' fûmes obligez de rebroufler chemin,
.. & de relier en cet endroit jufqüés
wtfixûme Novembre , que nous en
partîmes une heure avant joürl E-
tant parvenus à un petit toile, faiis
le voir , plufieurs -de nos chevaux
y tombèrent,Seentr autres les miens,
qu’on en retira heureufement. Nous
arrivâmes fur lés 9. heures du matin
à la riviere de SavJaeJidey, qui-vient
de Sauva, .laquelle éft fort large en
quelques endroits, St eoule dans
une plaine entre des terrés felevees,
vers le fud. Nous noüs étions engagez
I inconfiderément dans';-une
: - plaine fabloneufe, bordée de dunes
de fable mouvant, oit l’on ne fau-
roit paffer fans danger. Il y a de
hautes montagnes derrière ees dunes
, entre lefquelles on trouve le
chemin qui conduit de Sawa a Çom.
pierreufe , dont les rochers
repréfentent toutes fortes d’objets, i|"rs,
chofe furpreilantfe; Je les deifinai
de loin, avec la montagne, quieft:
à la droite de la Vilfa Üri en trouvera
la reprefentation au num. 62.
La première reiTemblcaliez à la tête
& au col d’uu animal, & les autres
ne font pas moins fingulierës:
On voit pliifieurs -villages à une
lieuë de la ville , qui eft fituée entre
deux montagnes. Nous paffâ- ,
mes en y allant par un bourg rem*;
pli de maifôns, que nous trouvâmes
vu ides, &dont les habitans étoiént
apparemment fous des tentes à la
campagne avec leur bétail. Il ÿ-.a
un grand pont de pierre à l’entrée
de la ville, à côté duquel nous vL
mes un grand nombre de tentes tendues
, fous lefquelles il y avoit des
perfonnes dé toutes les Conditions ,
& à côté des chevaux attachez les
uns aux autres. On nous dit que
ces gens-là ’, entre lefquels il y avoit
plus de femmes que d’hommes, al*-'
loient en pelerinagè, vifiter les tom-,
beaux de plufieurs Saints. Nous
fûmes une demi heure à travérfef
la ville , jufques au bout des vieilles
murailles, où nous tendîmes nos
tentes , dans un lieu où l’on voit
plufieurs ruines antiques.- Le refte
de la caravane n’y arriva que deux
heures après nous , aiant été obligée
de traverfer plufieurs- ponts é-
troits, qui l’avoient-afrêtée. Nous
y reftâmés le lendemain par un tems
charmant.
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