V Ö Ÿ A G E S
bourguemaitres aiant toüt le ma- 1701:
nîment des affaires civiles 8c de la "V0*-
police. Il s’y rend -tous les ans un
grand douanier, vers le tems que
les marchands y arrivent, pour veiller
1701. renc, ont âutant de propreté dans
ijj. oa. leurs maifons que les plus confide-
rables parmi nous ; 8c leurs appar-
temens font remplis de tableaux &
de très-beaux meubles.
l cs rues. Les rues y font couvertes de poutres
rompues, & fi dangereufes à
traverfer , qu’on eft continuellement
en danger de tomber 8c de fe
bleffer : outre qu’elles font remplies
de décombres de maifons, qui ref-
femblent en plûiieurs endroits à
des ruines, eau fées par un embrafe-
ment. Mais la neige qui tombe en
hyver les applanit & en couvre les
défauts.. ' ' ' L . ‘ ! f li.
L« égii- Il y a deux églifes en cette tulle,
fes. dont l’Une fert aux Reformes , êc
l’autre aux Luthériens , dans lesquelles
on prêche deux fois le dimanche.
Elles font proche l’une de
l’autre fur ie bord de la riviere. Le
miniftre demeure à côté de l’égli-
fe , Scie cimetiere, où l’on enterre
à la maniéré de notre païs s eft entre-
deux. On ne fait point le fervice
dans les - églifes pendant l’hyver,
à caüfequele froid eft trop violent,
mais dans un appartement d e . la
hiaifon du miniftre -, bien échaufé,
8c deftiné à cela.
Vus de I» J’ai ^âit lc Pr°fil de cette ville du
Tille. côté de la riviere,- de deifus un de
hos-vaifleaux, qui y étoitàl’ancre.
On le trouvera au Num. n . Tout
y eft marqué par des chifres ; au
moins ce qui eft viiible, comme
' x. Oespirije bogeroedisza , bu l’égli-
fe du repos de> la vierge Marie,
z. L’églifeLuthérienne. 3.L’églife
Reformée. 4. Le palais & Allemagne.
5. Le tribunal de juftice Sc l’arCe-
flal du Grand duc. 6. Le palais
Rußen. 7 . La maifon du Goofi ou
grand douanier fur la riviere. 8. La
grande églife. g. La citadelle. Le
Gouverneur àvoit- autrefois une
puiffance abfoluë dans cette ville ;
mais on en changea le gouvernement
l’année paffée, 8c on y établit quatre
bourgüemaitres , dont. le premier
demeure dans la ville , le fécond
à.Kolmegra, 8c les deux autres
dans les lieux circonvoifins. De forte
que l’autorité du Gouverneur ne
s’étend plus que fur la milice} les
à la recepte des droits que fa
Majefté Czarienne tire du négoce,
8c acheter les chofes dont la Cour
a befoin. Ge douanier a quatre af-
fiftans, quiagiffent enfonabfence;
8c qui fe nomment Goftieni-fotni,
c’eft-à-dire fubdeleguez ; d’entre
lesquels on le choifit lui-même. On
tire outre cela, quelques perfonnes
de la populace, dont le nombre
n’eft pas limité j qu’on emploie
dans les villes 8c dans les villages.
Ces gens-là font obligez de travailler,
pendant une année, fans être '
gagez, & d’obeïr aux ordres des
douaniers 8c de leurs aflîftans ; eu,
égard à tout ce qui fe rapporte aux
droits 8c aux revenus du Grand
duc. 'On les emploie pour cela de
tous côtés, 8c on leur donne des
foldats, en cas de befoin, pour empêcher
les fraudes, 8c fe faifîr de
ceux qui les commettent. Et lors
qu’ils ont fervi leur année on en met
d’autres à leur place.
Toutesles chofes neceffaires à la Abon-
v ie, fe trouvent en abondance en ^?ncc ^
cette ville. Il' y a beaucoup de
volaille 8c à très-bon marché,puisque
les perdrix n’y valent que deux
fols la piece: Il s’en trouve de deux
fortes, dont les premières fe perchent
fur les arbres 6c font de la
couleur des nôtres, 8c parfaitement
bonnes! Les autres font blanches en.
hyver, chofe extraordinaire , Sc fe s
nomment "Koeroptie en langue du
païs.- .11 s’y trouve auflî de deux
fortes de Tetters, oifeaux de la grandeur
dé nos dindons, Sc d’un beau
plumage. Les mâles font ordinairement
noirs, mêlé d’un bleu fort enfoncé,
8c les femeles plus petites
8c marquetées de gris. Les lievres
n’y abondent pas moins 8c ne fe vendent
qxié quatre fols la piece. Ils
font blancs en hyver 8c les lapins
noirs. Les bécaffes y valent deux
ou trois fols la piece. On y a auflî
beaucoup de canards , 8c entr’au-
tres une efpece, que l’on nomme
G ag a