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n g
ip , Ôéto.
Rivières
abondantes
en
ppiflon.
Viande.
D E C O R N E l L E E . L E B R U N - W
Gagares, qui ont le vol très-rapide
8c s'élèvent fort en l ’air. Ils font un
bruit en volant, quireffembleaffez
à la voix humaine. Ils nagent avec
autant de rapidité qu’ils volent,
mais ils ne 'fauroient courir parce
que les pieds leur fortent du corps
par derrière.
Le poiiTon abonde dans les rivières.
Il s’y trouve tant de perches,
qu’on peiit en regaler vingt perfon-
nes pour une-vingtainedefols. Les
meilleures font les Karoetfe , qui
font les plus petites, mais d’un goût
exquis , Sc que je ne croi pas qu’on
trouve en notre païs ; Sc par cette
raifon j ’en ai confervé dans des ef-
prits. Elles font à peu près faites
comme les rougets, brunes Sc avec
des écailles luifantes.- Le brochet
y eft fort commun, aufli-bien que
de petites anguilles délicieufes. Il
y a beaucoup d’éperlans , de goujons,
de rougets , de merlans , de
carrelets, Sc un poilfonbrun,qu’ils
nomment Garius, d’un goût admirable
, & à peu près de la grandeur
du merlus. Tout ce poiffdn fe prend
à quatre lieues de la v ille, dans un
certain golfe, que forme la riviere,
& où l’eau eft dormante. Il feroit
inutile de parler du faumon , que
tout le monde fait qu’on envoyé
d’ici, fallé 8c fumé, de tous côtés.
Il s’en trouve auili de blanc, que les
Mofcovites nomment Meelma, quife
prend Tur les côtes de la Laponie,
8c qu’dn fait fecher avant de le tranf-
porter. J ’en ai vû un , qui reffem-
bloit allez à de la raie, 8c qui avoit
deux pieds par derrière, qu’ils nomment
Pafciskaet. On lui trouve
auili deuxfouris dans le corps, nommées
Miski, 8c une huile dont on fe
fert dans la medecine.
La viande de boucherie y abonde
de même. On y vend le meilleur
boeuf du monde à un fol la livre ,
un agneau, d’environ dix fémaines,
quinze fols 5 un veau du même âge,
trente à quarante fols, félon les fai-!
fons. Tout le monde y nourrit des
dindons. On y a quatre ou cinq
poulets, ou une oye , pour fept à
huit fols. La biere y eft très-bonne
, mais il n’eft pas permis d’en |
vendre, ni même d’en brader, fans 170r.
unoêtroi du Grand Duc,qu’onac- *9-’ôâo.
corde pour une certaine fomme annuelle.
eau dô
vie.
Cependant les habitans en
peuvent braifer autant qu’il en faut
pour leur famille en payant 50 fols
par muid furladreche. Il s’en trouve
même qui font exemts de cette
taxe. ..
On y apporte du vin, 8c de l’eau Vin 85
de vie de France par mer : mais la
derniere eft fort chere, à caufe des
greffes impofitions , dont elle eft
chargée. Cependant il s’y en fait de
grain , qui eft très-bonne, 8c à un
prix raifonnable. Les étrangers n’en
boivent point d’autre.
Le Czar tire tous les ans un re- Revenu
venu confiderable des impofitions
établies en cette ville. On a dit autrefois
, que ces droits femontoient
à 300 mille Rubels , mais j’ai trouvé,
après une exaête perquifîtion,
| qu’ils ne rapportoient pas , en ce
tems-là, plus de 180 ou 190 mille
Rubels, châque Rubel faifant environ
cinq florins argent de Hollande.
Il y venoit ordinairement 30 à 35
de nos vaiffeaux par an , mais il y
en eft venu 50 cette année , 8c 33
Anglois, auxquels joignant les Hambourgeois,
les Danois Sc ceux de Brème
, le nombre s’en eft monté à
103. La raifon de cela eft que les
marchands du païs avoient accoû» .
tumé de tranfporter , en tems de
paix, beaucoup de marchandifes à
Riga, Nerva , Revel, Sc même à
Koningsberg Sc à Dantzig, 8c que
la meilleure partie de ce commerce
a été interrom pue par la guerre que
la Mofcovie a avec la Suede-, en forte
qu’il fe fait prefentement tout à
Archangel. On compte auflî, que
fa Majefté Czarienne â reçû, cette
année , des droits impofez fur les
marchandifes, depuis l’arrivée des
premiers vaiffeaux , jufques au départ
des derniers, la fomme de 130
mille Rubels , ou de 260 mille rix-
dales. On eft convenu de payer
la moitié de ces droits , en cette
monoye, 8c l’autre en ducats d’or,
8c fi on vouloit les payer tous en
ducats, ils refuferoient de les prendre
, mais ils veulent bien des rix-
1 Ç" dalcs.