1,704-
3 . S e p t .
Secon d
plantage.
cette allée de beaux grands jardins.'
entourés de murailles , Sc au bout
une maifon Roialc , qui n’a. pàs
grande apparence. Sur les huit heures
nous entrâmes dans le jardin d’un
cabaret, pù nous fîmes bonne çher.e,
& mon compagnon y apprit,que Mr.
Oets , qui devoir lui fucçeder à la
charge de fécond de notre Directeur,
étoit a.tiiyé des Indes a. I/fahan.,
Au .fortir delà , nous allâmes à. la
maifon du R o i, qui ne vaut,pasla
peine d’être vue, & enfuite au vieux
plantage, nommé Chiaer-baegNaed-
sjaf-abaet-, & après avoir traverfé le
village de ce nom, nous trouvâmes'
une autre allée prefque toute bordée
de failles, laquelle a près d’une lieuë
Sc demie de long, 8c s’étend à l’ouëft.
a y en a encore une à gauche, d’où
l’on voit les montagnes à une lieuë
de diftance de part & d’autre, Sc à
l’ouëft une plaine à perte de-vuë.
La taihe-douce qui fuit reprefen-
te ce vieux plantage. On trouve, à
trois lieues delà une petite montagne,
qùè le Roi a fait ceindre d’une
muraille, dans laquelle on a renfermé
un grand nombre de cerfs, d’a-
nes fau vages, de beliers, & d’autres
animaux, qui fe trouvent dans les
montagnes,de ce' côté-là. Les jardins
, qui font en ce quartier-là
font remplis d’arbres fruitiers, &
fur tout de vignes, dont le raifin, tant
blanc que noir, fe tranfporte klfpa-
han potir en faire du vin, à quoi l’on
étoit fort occupé en ce tems-là. On
trouve à droite 8c à gauche du vieux
plantage j cinq grands jardins, qui
rapportent par an au Roi lafomme
de 25. Tomans, & deux plus petits,
à proportion. Nous nous rendîmes
delà, à une heure aprèsmidi, vers
les montagnes qui font au fud, pour
; y voir quelques beaux villages > mais
.uous’-fiMhes. obligés. de prendre un
détour de deux lieues pour paifer
furie pont de Poelie-Vergan, où la
campagne étoit couverte de ris, prêt
à. couper} & où nous .vîmes aulü de
grandes plaines remplies, de melons
d’eau. Le Roi a une autre maifon
en ce q.ùartier-là,au village de.Koets-
~jel, fitué fur la riviere d’Ifp.ahàn.,
'qui eft fort étroite en cet 'endroit.
Cette maifon n’a' rien- de remarqua-170,
ble , quoi que le Roi y aillé fou--3.
vent. Nous vîmes aulfi un Lac rempli,
de toutes -fortes, de canards- Sc
d’autres . oiieaux^ fauyages jd’une
beauté charmante, proche du village
de Katiskan. Àulfi eft-il défendu-,
de tirer, fur.eux, ou de;leséqarter.-
Del^, nous retournâmes à la’-yillei.
où nous arrivâmes, par un autre chemin
, fur les 8. heures du foin.. '
Difons un mot en palfantj. dé
lîtuation de la maifon des Indes,. de- c o m p a -
meure de notre Directeur 8c .des au- gnie des
très officiers de la Compagnie. Elle u^îa.
eft cêinte d’une haute muraille' de
terre , dont la porte eft grande Sc
fort élevée. On paife delà-, entre
deux murailles, vers les écuries,dont
les c'hevaux font -fouvent attachez à
des râteliers en dehors. On laiife ces
écüries Sc le jardin à gauche, pour
fe rendre à la maifon, au milieu de
la cour de laquelle pn voit un canal,
qui coule à côté du lieu, où l’on reçoit
les étrangers} derrière lequel il
y a un bel appartement, couvert de
tapis, Sc rempli de carreaux, pour
ÿàffeoir à la maniéré du pais. On
voit à côté, les appartemens Sc les.
bureaux du fécond du Directeur ,
Sc des autres officiers de la Compagnie,
Delà, on va par un petit paf-
fage au quartier duDire£fceur,com-
pofé de trois ou quatre appartemens,
fans compter la fale où l'on mange,
dont la vuë donne fur çS quartier.-?■
Cette maifon eft reprefentée au
num. 107. Elle a un aifez beau jardin,
au milieu duquel or&rouve un
Talael de bois, Sc une belle fontaine1^
avec des jets d’eau. Cettg eau coule y'
■dans un canal, Sc fert à jyyofer le jar- \j',
din, par, le moyen d’unéitnachine,
qui la conduiè-' par tout où l’on
veut. On y trouve un aflex grand ... 7
nombre de fenez , Sc d’arbrès fruitiers
} des fleurs Sc d’autres plantes ,
comme il paroît au num. 108. Je
m’y.fuis fo.uvent amitié.à,prendre
des papillons.., des mouches ,8e,d’àu-
ttes, ¡infectés.',., que je vouloisconfèr-
yer.Xés moùçhés.à mielyfqnt d’une
gfo'fïèpf extraordinaire ,'Sc. ont un aiguillon
, qhifait une.doulenxfenijble
Ibrs qu’on-èh eft pjquér
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