
et plus fortement : chacun est enclin à regarder celte situation, à cause
de sa violence, comme une folie passagère, et à reconnoitre en quelque
sorte comme faits sans conscience, et non comme libres, les actes commis
pendant sa durée.
Mais la promptitude et l'impétuosité caractérisent - elles seules les
affections et les passions violentes? Il arrive souvent, quoique l'orage soit
dans le coeur, que les circonstances extérieures en retardent l’explosion ,
et il n’est pas toujours dans le naturel de chaque homme que les sensations
les plus vives éclatent soudainement. Celui qu’émeut une vive colère,
parvient souvent à la dévorer, et l’esprit et le corps en sont plus fortement
ébranlés que quand on lui laisse un libre cours. La honte , le sentiment
affligeant d’une injustice soufferte , le désespoir que produit le déshonneur
, la jalousie dont les tourmens se renouvellent sans relâche , etc.,
n’obscurcissent pas moins l’esprit de l’homme que l’attaque soudaine
d’une affection ou d’une passion plus impétueuse. Plus un sentiment douloureux
est profond et ronge l’ame pendant long-temps, et plus il affoi-
blit les forces et donne à l’ame une secousse violente. Une résolution
funeste prise dans cet état doit donc être regardée à-la-fois, dans une foule
de circonstances, comme l’effet de l’affection la plus forte, et comme la
conséquence d’une santé altérée et d’un jugement égaré.
C’est surtout sous ce point de vue qu’il faut considérer l’infanticide,
tel qu’il a lieu le plus souvent. Dans le premier volume de cet ouvrage,
page 89, nous avons exprimé avec assez de chaleur notre animadversion
contre une opinion qui semble excuser la destruction du foetus, pour
qu’on ne puisse pas nous soupçonner de vouloir prendre la défense d’un
crime aussi odieux, quand il est volontaire. Mais, sous le rapport de la
justice et de la morale, il est très-important de savoir dans quel cas
l’infanticide commis avec les circonstances qui l’accompagnent ordinairement,
mérite ce nom et appelle toute la rigueur de la loi. Les légsla-
teurs et les juges sont tantôt plus sévères, tantôt plus indulgens, selon
qu’ils se déterminent plutôt d’après leurs sensations individuelles que
d’après des principes physiologiques. Peut-on, disent les uns, imaginer
une action plus inhumaine que celle d’une mère qui, sourde au cri de la
îiniLue, arracne la vie ; ---------- .iiuiucm meme ou il cherche
sa mamelle? C’est justement, répliquent les autres, parce que l’infan-
tic.de répugne à la nature, et parce que les coeurs de toutes les mères se
sou event a idée de ce crime, que l’on ne peut supposer un tel acte
possible que dans un moment où les sens sont égarés, où l’esprit assailli,
presse, affo.bh par des sensations horribles, est dans un état de délire,
j, I ous avons exposé dans nos cours les nombreuses observations une
expérience nous a fournies à ce sujet, et nous avons énoncé hautement
no re opinion. Nous nous occuperons encore de cet objet sous le rapport
physiologique, quand nous traiterons du penchant naturel des femmes
et des femelles des animaux à soigner leurs petits. Quant au jugement
moral a porter sur l’infanticide et sur ses divers degrés de culpabilité
nous avons lu dernièrement une lettre de M. William Hunter, qui nous
semble si remarquable et tellement conforme à nos principes, qu’en la
mettant par fragment sous les yeux de nos lecteurs, nous ne ferons, en
grande partie, qu’exposer nos propres opinions. On trouve celte lettre
dans le B u lle tin d e s s c ie n c e s m é d ic a le s , publié au nom de la Société
medicale demulation de Paris ; Vme, année, T. Y, mai , 8 ,o, p. 3 « .
W illiam H u n te r à la S o c ié té R o y a le à L on d re s.
« M e s s i e u r s ,
« Dans ces occasions malheureuses où la mère d’un enfant illégitime
est aCcUSee de lavoir fait mourir, et en général dans toute action criminelle
ou suspecte, la raison et l’équité demandent qu’on pèse avec soin les
morndrescirconstances, surtout afin de s’assurer des vues et des motifs qui
etermme 1 accusée ; car comme il n’est point de crime auquel l’imagi-
ation et la prévention nepuissent ajouter des particularités qui l’aggravent
de meme .1 n en est pas de si odieux et de,si révoltant que les moïfs et les
circonstances ne puissent atténuer. Quiconque veut apprécier avec jusde
Ta sT tu T t'rSd iDe’’ d0U “ mettre " ne la situation d esprit ou se trouvent ceux qguria Dleds ec Poamrmdee SttUern lte; Ce0t“ vPoi‘leà