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hydatide que l’on découvre, se trouve dans la partie fibreuse du cerveau
même , tandis que réellement elle n’existe qu’entre les circonvolutions
ou entre les deux hémisphères. Combien de fois ne lit-on
pas dans les auteurs, que des morceaux de substance grise, d’un pouce
ou même de la grosseur d’un oeuf de poule, ont pénétré à l’extérieur du
crâne? et cependant, sur toute la surface du cerveau, la substance
grise n’a qu’à-peu-près une ligne d’épaisseur. Quelquefois, l’on croit que
cette même substance est entièrement détruite, tandis quelle n’est que
décolorée. On prétend que dans la cécité, les couches optiques ont été
atrophiées ; o r , nous avons prouvé que les nerfs optiques ne naissent
point des couches optiques, et que par conséquent l’atrophie ne peut
s’étendre que sur les nerfs optiques, qui ne sont qu’adhérens aux soi-
disant couches optiques. Jamais, dans les maladies des nerfs optiques,
on ne parle d’une diminution éprouvée par la paire antérieure des corps
quadrijumeaux, quoique nous en ayons vu de nombreux exemples \
L ’on parle beaucoup de régénération de la substance cérébrale, d’excroissances
du cerveau dans les blessures du crâne, et l’on ignore que
les circonvolutions, lorsqu’elles ne sont contenues par aucune résistance
extérieure, se déplissent et pénètrent à travers la section de continuité
; c’est-là la cause pourquoi dans ces cas on trouve les cavités
cérébrales élargies. J’ai vu , chez un garçon de treize à quatorze ans, une
hernie cérébrale causée par un coup sur la tête, qui avoit produit un
écartement des os du crâne, et les médecins la prirent si bien pour un
amas d’eau entre les méninges et le cerveau, qu’ils étoient disposes à
faire la ponction, ce qui eût certainement causé à l’enfant une mort
subite. Quelle confiance méritent les relations des maladies et des
vices du cerveau , faites par des hommes qui sont en arrière à ce
point, sous le rapport des connoissances pathologiques?
Si dans quelques maladies mentales on ne trouve pas dans l’encéphale
de vice qui saute aux yeux, il n’est pas prouvé pour cela qu’il n’y existe
réellement aucune altération. Où est l’anatomiste qui apperçoive un
Anatomie dés nèrfs des sens, T. I , p. 82 et 83, éd. in-f°., p. 115 de l’éd. in-4°.
DU CERVEAU. 2^3
changement quelconque dans les fibres du cerveau ou dans les nerfs ,
lorsque ces parties ont été paralysées? y découvre-t-on une altération
dans les convulsions , dans la rage, dans le tétanos, les commotions
violentes du cerveau, ou de la moelle épinière, dans l’extinction de toute
iritabilité par des affections violentes ou par lafoudre? Lorsque la goutte,
la rougeole, la scarlatine se sont jetées sur le cerveau, y trouve-t-on les
traces de leurs miasmes ? Après tout, les fonctions d’autres parties ne
sont-elles pas souvent aussi bien troublées que celles du cerveau, sans
qu’on y trouve un vestige sensible de ce dérangement ?
Puissent enfin les physiologistes et les médecins se placer dans un
point de vue plus élevé; puissent-ils prendre en considération que le
sujet de leurs observations n’est point une machine inanimée dans
laquelle tous les dérangemens doivent se manifester par des vices mécaniques
ou organiques visibles ! Nous avons à faire à la vie; nous ne
saurons jamais ce que c’est que la vie; par conséquent nous ne pourrons
jamais saisir, à l’aide de nos sens, ce qui la trouble ou la fait cesser.
Les dérangemens mécaniques et organiques sont subordonnés aux dérangemens
qui surviennent à la vie ; ils n’en sont que la suite, et la vie
d’une partie du corps, ou du corps tout entier, peut être éteinte, sans
qu’il y ait de dérangement organique visible.
Ceci explique pourquoi souvent, lorsqu’une maladie mentale n’a été
que de courte durée, on n’en trouve pas la moindre trace dans le
cadavre , tandis qu’au contraire, lorsque le même genre d’aliénation a
duré plus long-temps, on apperçoit dans le cerveau, dans les méninges
et dans le crâne , les altérations les plus marquées : par exemple, des
vaisseaux ossifiés, une diminution de l’une et l'autre substance cérébrale
des dépôts de matière osseuse, sur la surface interne du crâne,
des excroissances du crâne, etc.; résultats de l’altération inappréciable
pour nos sens, qu’a subi cette force dont dépendent et la vie et les
fonctions de la vie '.
' M. R o y e r -C o lla rd , ( Bibl. Médicale, avril i8i3)adonc tort dedire : «Après
la cliûte sur la tête que le malade avoit faite dans son enfance, l’he'miplégie